Dès lors que, comme tout à chacun, nous nous serons débarrassé de l'indispensable, et inutile, commentaire sur la plastique généreuse de Jill
Janus, chanteuse et âme fondatrice de cette formation américaine, il sera alors enfin temps de nous atteler à réfléchir sur des considérations éminemment plus cruciales.
Mais avant cela interrogeons nous juste un instant sur ce nom. Demandons-nous, en effet, quelles furent les raisons profondes qui conduisirent la jeune femme à adopter un patronyme aussi brutal et beau? La réponse à cette question réside dans certaines des explications qu'elle donne alors qu'elle évoque cette éducation insolite qu'elle reçut et qui l'amena à s'intéresser à la nature, au paganisme et aux animaux. Un mode de vie qui, in fine, la poussa à rendre hommage à
Arthemis, déesse de la chasse qu'elle vénère aujourd'hui encore.
Ces éclaircissements faits, revenons donc à l'expression artistique de ce manifeste qui, à contrario de ce que pouvait laisser transparaitre la douce douceur avenante du physique de la demoiselle, est âpre et rugueuse. En un Heavy
Metal belliqueux, dont les soubresauts ne sont pas sans rappeler à nos esprits avides les travaux de
King Diamond,
Mercyful Fate,
Judas Priest ou, plus récemment, ceux de
Crystal Viper, le quintette nous propose, en effet, de nous repaitre de ce festin qu'un premier titre,
Spell Eater, entame sous les meilleurs augures. Ce prologue, nous donnant à entendre sa musicalité vive et séduisante, contrasté par ces brefs instants aux blasts dévastateurs, ces psalmodies malsaines susurrées et son break final superbement théâtral, nous ravit d'emblée. Il est aussi, de surcroit, très symptomatique de cette volonté d'unir divers univers dont Huntress use tout au long de cet effort. Senicide et ses divers passages où Jill
Janus se laisse aller en des terres extrêmes délicieusement curieuses pour le genre, est lui aussi très convaincant. Tout comme
Aradia,
Night Rape ou
Children.
Au-delà de cette accointance musicale prompte à nous offrir des démonstrations exaltées, intenses et aux constructions variées, il nous faudra encore insister sur les atouts les plus incontestablement déterminants de ce disque. Ceux-là même qui seront exhalés par les interprétations de cette chanteuse dont les capacités sont étonnantes. Tantôt aigues, mélodiques et écorchées, conviant une fois encore nos mémoires à faire le rapprochement avec ceux du grand Kim Bendix Petersen, tantôt plus radicales (Death Mélodique, Thrash, voire même Black...), c'est assurément dans les éructations diverses et maitrisés de Jill
Janus qu'il faudra, aussi, rechercher l'efficacité, et la personnalité, d'un album aussi intéressant.
Pour terminer, il conviendra également de souligner qu'il règne en ce disque une dramaturgie nourris par des ambiances occultes, ésotériques et mystérieuses. Un savoureux parfum suranné qui ajoute à ce plaidoyer une teinte divinement passéiste. Ce qui, par ailleurs, conjugué au traditionalisme ambiant que, toutes proportions gardées, cet opus défend, ne saurait que trop plaire à ces fanatiques épris d'une époque révolu où, notamment, la nouvelle vague du Heavy
Metal britannique donnait le ton.
Loin du caractère hypnotique des atouts visibles de sa vocaliste, Huntress nous propose aussi de découvrir les vertus de sa musique en un
Spell Eater qui, sans aucunement bouleverser le paysage actuel, nous offrira quelques idées attachantes et un dynamisme réjouissant. Il joint donc l'utile à l'agréable en somme.
En regardant la vidéo postée au bas du texte, j'ai eu l'impression de me retrouver dans la machine à remonter le temps, 30 ans en arrière, aux débuts de Warlock.
Je ne suis pas non plus grand fan de Doro même si sa carrière mérite un immense respect. En revanche, les débuts avec Warlock m'ont beaucoup marqué, probablement en partie à cause ou plutôt grace à Doro, la première (pour moi) dame du métal.
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