StarCross

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15/20
Nom du groupe Progenie Terrestre Pura
Nom de l'album StarCross
Type EP
Date de parution 11 Juin 2018
Style MusicalBlack Ambient
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 Chant of Rosha
 02:27
2.
 Toward a Distant Moon
 06:41
3.
 Twisted Silhouette
 08:02
4.
 The Greatest Loss
 07:50
5.
 Invocat
 04:32

Durée totale : 29:32

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Progenie Terrestre Pura


Chronique @ Icare

17 Août 2018

Une sorte de cyber black metal indus dont Progenie Terrestre Pura est un représentant aussi unique que polymorphe

Progenie Terrestre Pura n’est pas encore un groupe extrêmement reconnu, mais il a déjà titillé l’oreille de pas mal d’amateurs de black ambiant, de cybermetal et d’ambiances futuristes en général : en 2013, le combo italien sort un U.M.A remarqué sur Avantgarde Music, sorte de black mélodique et atmosphérique assez unique à la richesse foisonnante. Puis, quatre années plus tard, c’est au tour de oltreLuna de voir le jour, montrant une facette différente, plus progressive et expérimentale avec ces nombreux éléments électroniques et folkloriques. Voilà donc à la mi-juin 2018 le trio qui nous revient pour un nouvel EP intitulé strarCross, présentant une nouvelle évolution musicale, mais restant fidèle à la thématique spatiale qui fait en grande partie son identité.

En effet, Progenie Terrestre Pura évolue désormais vers un metal plus rythmique, et agressif, indubitablement plus sombre, naviguant entre cyber, black atmospérique (le riffing de The Greatest Loss, largement black metal), death, ambiant et indus. Sur Toward a Distant Moon, ce sont les guitares qui mènent la danse, balançant des riffs tranchants à la At the Gates tandis que la boîte à rythmes martèle un tempo frénétique et que le chant hurlé et glacial d’Emanuele Prandoni nous agresse les tympans, contrastant avec cette toile de fond plus apaisée tissée par ces chœurs de fin du monde ; sur Twisted Silhouette, on a droit à un riffing blackisant appuyé par des blasts électroniques ultra rapides ainsi qu’à de grosses saccades distordues de gratte à la Fear Factory lorgnant parfois vers le deathcore, mais toujours contrebalancées par des notes plus lumineuses et de nombreux passages introspectifs. Le tout est froid, sec et extrêmement synthétique, toujours parsemé de nombreux samples et bidouillages électroniques qui viennent nous immerger dans l’immensité noire et mystérieuse du cosmos.

Car évidemment, l’ambiance n’est pas en reste : Chant of Rosha nous plonge d’ailleurs d’emblée dans cet univers futuriste et spatial qu’illustre magnifiquement la pochette, percussions et boucles électroniques feutrées, douces mélodies mécaniques aux relents d’étoiles et d’acier, et choeurs féminins angéliques fusionnant en une symphonie de galaxies en mouvement. D’une manière générale, les breaks aériens ou ambiant sont toujours là (les claviers oniriques à partir de 2,44 minutes de Towards A Distant Moon et la fin de ce même morceau, avec ces boucles électroniques et ces bruitages indéfinissables qui nous plongent dans le vide silencieux et glacial de l’espace, nous balotant entre angoisse et sérénité, le début de Twisted Silhouette) et ces parties musicales dégagent une dimension très cinématographique qui rappelle tour à tour l’ambiance des films de science-fiction comme 2001 ’Odyssée de L’Espace ou Apollo 13, et le côté plus angoissant et horrifique des bons vieux Alien et Planète Hurlante (le morceau de clôture Invocat, dont la première partie, très immersive, parvient à se faire terrifiante sans la moindre note de guitare ni de percussion, tandis que le reste du morceau nous apaise avec ces chants grégoriens sortis de nulle part).

En définitive, si starCross n’est qu’un simple EP de 29 minutes, il nous présente une nouvelle direction musicale et poursuit logiquement l’évolution constante du groupe, respectant néanmoins cet aspect futuriste et spatial qui en fait le ciment. Voilà un enregistrement assez déstabilisant au premier abord, Progenie Terrestre Pura n’ayant pas peur de fusionner les styles, mais qui s’avère assez riche et varié dans sa déclinaison d’une sorte de cyber black metal indus dont il est un représentant aussi unique que polymorphe. A l’instar de l’Univers qu’elle se plait à mettre en musique depuis maintenant près de dix ans, l’inspiration de Progenie Terrestre Pura semble ne pas avoir de limites, et tant que le résultat est de qualité, c’est tant mieux ! Attachez vos ceintures, vérifiez votre équipement et vos rations de survie, respirez un bon coup, appuyez sur le bouton et fermez les yeux... départ imminent pour un nouveau voyage intergalactique !

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Chronique @ Ghul

19 Octobre 2018

Espérons donc une suite dans la même lignée et ce groupe deviendra réellement excellent.

A la suite de l'album OltreLuna sorti l'année dernière, le groupe PROGENIE TERRESTRE PURA ne s'est pas fait attendre, revenant cette année-ci avec un EP du nom de StarCross. Replongeons-nous en 2017, à l'époque d'OltreLuna, album chroniqué par mes soins. A l'époque, les Italiens nous faisaient part d'un black metal atmosphérique croisé au black minimaliste d'obédience spatial d'un DARKSPACE et au cyber metal de groupes comme SYBREED, NEUROTECH et surtout ILLIDIANCE (en plus complexe que le black minimaliste et avec des titres plus étoffés qu'ILLIDIANCE toutefois). Et pour moi, ce style-là nécessitait d'être trop assidu en littérature s/f pour me plaire à cent pour cent, d'où ma note mitigée pour la chronique de ce deuxième album du groupe.

Ensuite, si vous lisez la chronique de mon collègue Icare déjà publiée pour ce nouvel EP, vous vous rendrez compte que PROGENIE TERRESTRE PURA n'a pas vraiment de chance avec la critique musicale, tant de sa part que de la mienne. Mais il s'agit-là d'un simple constat. Il faut noter l'exception d'U.M.A., le premier album du groupe. Mais à l'époque, c'est certain que le groupe était nouveau et qu'il proposait sa recette du mélange entre black metal et cyber metal, allant bien plus loin qu'ILLIDIANCE, pour reprendre l'exemple de ce très bon groupe russe. Mais les cycles stellaires faisant leurs œuvres, les temps ont changé pour les Italiens. Ils ont eu beau chercher à expérimenter avec le plus de styles musicaux possibles, leur musique étonne de moins en moins. Il faut de base aimer la science-fiction pour être féru de leur black atmosphérique.

Du coup, qu'est-ce que votre serviteur peut bien penser de cet EP ?

Eh bien, contrairement à mon collègue Icare, je le trouve plus attachant que ce que le groupe a fait jusque-là. StarCross est ce que PROGENIE TERRESTRE PURA a fait de plus facile d'accès, et je vais vous expliquer pourquoi dans les lignes qui suivent.

Mais avant, attardons-nous sur cette pochette représentant une vision sombre, ténébreuse, d'un univers de science-fiction aux dimensions terrifiantes. Le cosmonaute que l'on voit sur la pochette, face à une machine aussi immense que terrible et merveilleuse à regarder, n'est pas dans une situation enviable, quoique, ça dépend.

Maintenant, parlons musique. Déjà, passée l'intro, à partir de "Toward a Distant Moon", le groupe devient plus agressif qu'auparavant. Mais en plus de développer des riffs et des bidouillages électro plus agressifs, il les fait plus accrocheurs que dans un album comme OltreLuna. Après, ça reste du PROGENIE TERRESTRE PURA. Donc, ça reste juste relativement accrocheur. Mais la volonté du groupe est présente. Et c'est peut-être parce-que c'est un EP ne dépassant pas les trente minutes, mais on s'ennuie moins vite qu'à des moments des albums précédents.

Comme d'habitude avec le groupe, on a droit à de nouveaux paysages sonores mais aussi stylistiques. PROGENIE TERRESTRE PURA cherche à explorer les espaces les plus ténébreux du cosmos. La musique se veut à l'image de la pochette. Les ténèbres de l'espace et du vide intersidéral sont rougeâtres, comme le sabre laser de Darth Vador dans la Guerre des Étoiles que tout le monde connaît. Et en plus de ça, on retrouve des choses jamais entendues chez le groupe comme des rythmiques de trap (sur la fin de "Twisted Silhouette" avec sa boite à rythme claire et fragmentée) ou l'intro et l'outro de l'EP avec des chœurs d'église (féminins sur l'intro, masculins sur l'outro). Ces derniers, particulièrement, donnent une dimension religieuse inattendue pour un groupe pareil. Peut-être que certains aimeront, mais pour moi, le thème de la religion n'a rien à voir avec celui de la science-fiction. Du coup, ça me déroute et je ne pense pas être le seul.

L'ambiance de l'EP change par rapport aux sorties précédentes. On est moins dans un univers lyrique et davantage dans des ténèbres proches de la dystopie, une manière pessimiste d'aborder la science-fiction et l'avenir de l'humanité. Rassurez-vous, on a toujours l'impression de se retrouver face à des pièces d'architecture de taille montagneuse, que ce soit dans des mégapoles futuristes sur une planète ou dans l'espace, sur des vaisseaux spatiaux. Mais le ton est moins doux. On a donc l'impression d'être à la place d'un paysan d'un monde perdu des confins de la galaxie à la découverte de tout cet univers, à l'image de Luc Skywalker de vous savez quelle saga.

Le seul petit bémol, mais ce n'est qu'une question de goût, c'est qu'ils ont enlevé les textes en italien pour les remplacer par des paroles en anglais. J'en ai personnellement marre de tous ces groupes qui délaissent leur langue natale juste pour l'international. Pour moi, ça ne change rien à part rendre le groupe moins attrayant et, ici, moins personnel (ce n'est pas tous les jours qu'on a droit à un groupe italien, surtout un groupe qui écrivait de base les paroles en italien !). Mais ça n'entache en rien la qualité de l'EP. Je tenais juste à écrire la parenthèse sur l'international car ça me fatigue.

Cet EP est meilleur que l'album de l'année dernière. Donc, mon questionnement de fin par rapport à PROGENIE TERRESTRE PURA, c'est tout simplement de me demander si ce groupe n'est pas meilleur pour faire des projets courts mais intenses plutôt que de longs albums trop ambitieux pour eux. Si vous avez lu ma chronique sur le Thronosis d'EXCOMMUNION, qui faisait 29 minutes comme ici, vous pourrez penser que je me contredis. Mais de un, j'aime quand il y a un juste milieu par rapport à la durée. Et de deux, je n'appréhende pas les albums comme j'appréhende les EP. Ici, c'est un EP, et il est très bon. Thronosis d'EXCOMMUNION était un bon album, mais pour un album pareil, j'aurais préféré quelque chose de plus long. Quant à notre EP qui nous intéresse ici, il dure juste ce qu'il faut pour un mini, et il n'a fallu toucher à rien pour que ce soit bon. On s'ennuie moins et c'est là-dessus que le groupe devrait œuvrer au lieu de chercher à forcément faire des albums longs de cinquante minutes où il ne se passe pas grand-chose. Mais pour ça, il n'y a pas de mystère. Toujours est-il que ce mini représente pour moi la sortie science-fiction du moment en metal.

Espérons donc une suite dans la même lignée et ce groupe deviendra réellement excellent.

2 Commentaires

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TheReverend13 - 31 Octobre 2018:

Bon, clairement, je ne suis pas d'accord avec ta conclusion. Pour la simple et bonne raison que la meilleure production de qTp, et de loin, est leur premier album U.M.A. Cet album était d'une richesse incroyable, avec des riff alambiqués et destructeurs (Sorvrarobotizzazione, Sinapsi Divelte, 2 chefs d'oeuvre), une utilisation des ambiances spatiales parfaitement dosée avec un Black Metal plus incisif et moins répétitif.

J'ai aussi beaucoup aimé oltreLuna, surtout lors des premières écoutes, mais il s'avère que les parties Black sont, bien que plus violentes, moins variées, plus lassantes. Je trouve tout de même qu'il s'agit d'un excellent album de Black avantgardiste (au sens large, parce que des groupes de Cyber Black, il ne doit pas y en avoir des masses). Ce StarCross, je suis loin de le trouver meilleur, pour la simple raison que le format ne permet pas de tisser des ambiances comme c'était le cas sur les albums et même sur Asteroidi. Je pensais d'ailleurs que ce nouvel EP allait prendre les même allures que le précédent, entièrement ambiant.

Bref, bien peu de choses avec lesquelles je suis d'accord concernant ta chronique...

Ghul - 02 Novembre 2018:

TheReverend13 : Tout dépend de ce que tu préfères comme style. PROGENIE TERRESTRE PURA est un groupe qui brasse tellement de styles différents qu'il y a à boire et à manger pour un peu tout le monde. A condition d'aimer la science fiction et le créneau du cyber metal, tu te retrouveras d'une manière ou d'une autre dans leur musique. Et si toi, tu préfères quelque chose de fouillé, varié, atmosphérique et alambiqué, je préfère un StarCross jouant avec les ténèbres et un style plus violent.

Et ça ne veut pas dire que je n'aime pas ce que le groupe a sortit auparavant. U.M.A. était un très bon album et j'ai également été un peu (un peu, pas complétement) déçu par OltreLuna. Si t'as pu lire sur cette chronique que je trouvais que ce groupe n'avait pas de chance avec la critique, c'était en réaction à la chronique d'Icare plus haut, mais également à mon propre texte sur OltreLuna. Ce n'était qu'une simple constatation vite trouvée. Mais PROGENIE TERRESTRE PURA est un bon groupe. Un album dans la lignée de StarCross, c'est à dire avec quelque chose de beaucoup plus sombre tout en restant dans leur créneau, pourrait être un excellent album. C'est ce que j'ai voulu formuler dans ma conclusion avec laquelle tu n'es pas d'accord. Et c'est tout à fait normal que mon espoir envers l'avenir de ce groupe ne soit pas du tout partagé par d'autres ici même. On ne saurait tous avoir les mêmes espoirs pour les mêmes choses. C'est quelque chose que je pense sans problème.

Ma chronique n'a de toute manière pas vocation à être un enseignement sacré et intouchable. Elle illustre juste mon point de vue sur l'évolution de ce groupe depuis OltreLuna l'année dernière. Sinon, il y a également la chronique d'Icare avec une note moins élogieuse que la mienne ;)

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