Arjen Anthony Lucassen, génie du progressive
Metal, qui s’est illustré avec
Ayreon, nous propose à nouveau un projet personnel qui sur le papier a tout pour attirer les amateurs de grands vaisseaux spatiaux et de voyages intersidérales. Bienvenue à bord de Star One.
Le choix du titre du 1er album qui en est retiré est très évocateur (il est impossible que cela n’ait pas été délibéré),
Space Metal, rien que ça.
Sans avoir écouté l’album et en connaissant un peu le monsieur, on pourrait s’attendre à un concept hyper technique aux accents futuristes, plein de sons bizarres, quelque chose de dynamique et d’étonnant, qui nous fait sentir réellement l’univers ou il nous a amené comme l’on a l’habitude d’entendre dans
Ayreon.
Bref on s’imagine sous le titre «
Space Metal » la création d’un énième sous genre du
Metal, comme a fait
Hawkwind avec le rock psychédélique en créant le Space Rock.
En vérité il n’y a rien de tout cela, et pourtant la vitrine était bien alléchante.
Le livret assorti de l’album est bien conçu et aiguise notre curiosité. Il offre quelques informations intéressantes. Ainsi chaque piste est une histoire en soit, parfois entrecoupée en sous-parties. Les différents chanteurs, pas moins de 5, jouent différents rôles selon ces histoires, se déroulant toutes dans des scènes futuristes. A titre d’exemple dans « High
Moon » l’histoire se déroule sur une lune de
Jupiter. Dan Swäno y joue le rôle du narrateur, Russell Allen celui d’un mineur, Damian
Wilson celui d’un marshal,
Floor Jansen joue le rôle de la femme du marshal.
Venons en à l’écoute. « Lift-
Off » est une introduction qui nous met bien en bouche, mais ça va se gâter sur ce qui va suivre. Les titres suivants de « Set Your Controls » jusqu’à « Songs of
The Ocean » auraient pu être de bons titres, s’il n’y avait pas eu autant de manque , parfois même de lacunes au niveau instrumental. Le synthé, élément primordial pour toute conception musicale pseudo-futuriste se fait ici vieillissant, sans grande saveur. Il entame même un air de clavecin version 18ème siècle sur « Set Your Controls ».
Les titres ensuite se suivent et achèvent notre déception jusqu’au dernier «
Starchild », hormis sa 1ère partie qui est une ballade énervante en guitare accoustique. On se demande ce que ça fout là. La 2ème partie de la piste tente de rattrapper l’ensemble de l’album.
Le chant bien que de bonne qualité, mais néanmoins banal, représente quasiment l’hégémonie de l’album. On ne peut pas accabler les chanteurs qui chantent avec leurs tripes, mais on pourrait reprocher une composition moyenne, renvoyant le projet bis d’
Arjen Anthony Lucassen à des années lumières d’
Ayreon. Ce concept présenté en tant que tel comme futuriste l’est beaucoup moins que
Ayreon.
Les pistes ont tendance à se suivre et à se ressembler sans grande profondeur et dans la quasi indifférence. On s’attendait vraiment à quelque chose de bien plus structuré de la part d’
Arjen. Il ne fait plus ici dans le progessive
Metal, mais plus dans le symphonique.
Les chants omniprésents viennent couvrir des parties instrumentales déjà entendues maintes fois, parfois réduits au strict minimum. Tout cela est assez moyen. Au lieu d’un voyage intergalactique à bord de l’Enterprise, on nous propose ici un essai à bord d’un vieux lanceur soviétique Soyuz en compagnie de singes cobayes. Je m’en vais me plaindre à l’agence.
12/20
Et puis pourquoi pas !! J'adore ce son de clavier ; je l'adorais quand Deep Purple l'utilisait (Speed king, par exemple), quand Extreme l'utilise dans "Tragic comic" ou "Our father" - Les exemples sont nombreux...
Au-delà de cet aspect, je trouve les compos vachement bien trouvées : mélodies souvent très intéressantes, chant bon (sans être excellent). Le style est effectivement un rien répétitif mais chaque morceau a malgré cela sa personnalité propre.
En gros, j'aime beaucoup, les mélodies sont réussies, le style bien que déjà entendu envoie bien. Les soli de gratte sont trop peu nombreux et l'album s'essouffle un peu à la fin ; ce sont mes deux petits reproches. Sinon, il y bien pire dans la scène métal sympho/heavyo/métallique !
J'aime moi aussi les vieux claviers que l'on entend chez Deep Purple et Rainbow. Mais là on est dans les années 2000, Arjen a déjà composé des oeuvres bien plus fouillées et "futuristes" que ce "Space Metal". Niveau émotion, franchement quand on sait ce qui se fait à côté, c'est la frustration, les mélodies sauf à quelques exceptions sont loin d'être prodigieuses. La seule touche de personnalité réside dans les chants, qui je dois dire sont impecables. C'est avec beaucoup de parcimonie que j'ai maintenu une note au dessus de la moyenne. Et j'ai bien pesé le pour et le contre.
Non, ce n'est pas le pire, mais certainement pas le meilleur en sympho.
Mais en fait, j'aime bien car j'ai gardé une sensibilité au métal des années 80 ; métal qui a forgé mes goûts en la matière.
Je connais les autres travaux de Arjen et j'aime aussi beaucoup. C'est effectivement bien plus fin et fouillé.
Toutefois, je prends Star One pour ce que c'est et j'aime beaucoup ces mélodies enlevées et ce style légèrement désuet. Je pense que Arjen a voulu faire du carré sans se casser la tête. Le thème de l'espace méritait peut-être mieux, c'est pas faux... Mais tant pis, j'aime bien ! ^_^
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