Unanimement reconnu pour être éminemment inconnu sur le vieux continent qui le vit naître,
Seventh Avenue, défenseur acharné de cette musique spécifiquement teutonne hérité de
Helloween et autres
Gamma Ray, continuent d’exprimer ses convictions avec une certaine opiniâtreté qui, si elle n’est pas nécessairement empreinte de talent, a le mérite d’être hautement respectable. Prenant vie sous la forme d’un troisième album baptisé
Southgate, la volonté tenace d’Herbie Langhans, leader emblématique de cette formation, semble inépuisable alors même que, pourtant, les deux précédents efforts de l’artiste n’avaient enthousiasmé que peu de monde tant ils n'étaient, artistiquement, que moyennement convaincant.
D’emblée il convient de noter que les mêmes maux produisent les mêmes ressentiments. Toujours affublé d’une production très médiocre, dont l’imperfection se traduit le mieux dans les sons batterie, l’œuvre ne se distingue pas véritablement de ses précédentes. Et si les titres de ce plaidoyer dévolu à défendre un Heavy Speed/
Power Metal typiquement allemand ne manquent pas nécessairement de vertus, ce traitement sonore déplorable s’acharne avec une minutie machiavélique à en aplanir les quelques rares attraits. L’uniformité de ces reliefs sans cimes délicieuses écrase donc une œuvre déjà bien lésée par la présence suffisamment évidente de ses influences germanique notoire.
Manquant singulièrement de caractère, les titres de ce
Southgate, s’alourdissent, de surcroît, de par certains choix mélodiques à la musicalité étrangement incongrue telle que sur Father ou encore, par exemple,
Heart in your
Hand. Ces deux titres, aux rythmes lents, trahissent une certaine incapacité de ces Allemands à composer des mélodies nuancées séduisantes.
Malheureusement si ces musiciens restent impuissants en ces récits aux versets moins prompts, difficile de taire leurs incapacités à affirmer un quelconque talent au cœur de ceux plus prestes.
Tentant cependant de nuancer quelque peu son propos essentiellement véloce, le groupe s’essaye à une vision plus variée de sa musique. Citons, par exemple, un
Southgate qui après un interminable préambule instrumental, Introduce, nous propose, en un enchaînement encore une fois discutable, un titre dont les méandres incompréhensibles finissent cependant par nous perdre. Toutefois installer ce morceau, aux longueurs harassantes, aux avant-postes de ce manifeste instaure une lassitude immédiate et l’écoute s’annonce, de fait, pénible. Ce fort sentiment d’ennui étant encore renforcé par cette production navrante déjà évoquée mais aussi par cette inaptitude de
Seventh Avenue à composer des titres efficaces au charisme suffisant pour nous convaincre.
Ici donc point de chansons aux refrains fédérateurs dont l’auditeur adeptes pourraient se repaître en le répétant en une chorale unis, point d’émerveillement plaisant aux sons d’un solo réussis, point de chœurs grandiloquent, point de mélodies délectables superbes. Ici point de salut en somme.
Au chapitre des satisfactions, évoquons, tout de même, les chants d’Herbie Langhans qui nous propose un travail relativement attirant lorsqu’il reste éloigné de ces tentatives vaines d’accéder à des hauteurs aux aigus qui, assurément, lui demeure inaccessibles. En un médium rugueux, symptomatique de la scène saxonne, il s’exprime avec une aisance évidente assez intéressante. Ces lignes vocales plus naturelles, assortis de quelques riffs, miraculeusement, efficaces et de quelque mélodie, exceptionnellement, moins maladroites, nous offrent quelques rares moments appréciables. Citons, par exemple, May The Best One Win, Puppet Of The Mighty ou encore Nameless Child qui semble être les seuls à même de pouvoir nous sortir de cette torpeur.
Quoiqu’il en soit ce
Southgate, troisième album de
Seventh Avenue, est, finalement, une œuvre pesante dont l’écoute laborieuse nous évoque, immanquablement, les affres affligeantes d’un ennui presque palpable...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire