Après un
Erase en demi-teinte, s’étant néanmoins bien vendu,
Gorefest s’attaque à son quatrième album, après de nombreux concerts à travers le monde. Ed, Jan et Frank, en manque d’inspiration à cette période, laissent alors le champ libre à Boudewijin Bonnebakker, qui signe pratiquement l’ensemble des nouvelles compositions, en s’inspirant largement de sa passion pour
Thin Lizzy et le hard rock traditionnel des seventies. Le groupe rentre ainsi en studio avec Oscar Holleman, réputé pour ses enregistrements avec
Scorpions ou
Judas Priest, débouchant sur la sortie de
Soul Survivor en avril 1996.
Dès le premier titre
Freedom, débutant sur une intro blues rock,
Soul Survivor se démarque nettement de son prédécesseur. Il conserve certes le son massif et le chant guttural grave de Jan Chris, mais reste beaucoup plus mélodique dans l’esprit, imposant les rythmiques groove d’Ed Warby et le jeu aérien de Frank & Boudewijn, à l’image des très bons Electric Poet & Forty Shades.
Mais incontestablement, le point fort de
Soul Survivor réside dans l'excellence des soli de Boudewijn, mélodiques et techniques, trahissant un peu plus son amour pour
Thin Lizzy, éclairant alors magnifiquement chaque morceau.
Gorefest s’adjoint parallèlement des services de René Merkelbach, qui renforce le côté psychédélique de l’ensemble grâce à l’apport de son orgue Hammond, créant une atmosphère toute particulière, notamment sur le refrain du somptueux River ou de l’outro du mémorable
Dragon Man.
En décalage partiel avec la musique de
Gorefest,
Soul Survivor est dès lors incompris à sa sortie par la scène death métallique, qui vit de surcroît ses pires années d’incertitude à cette époque. L’album connaît ainsi un échec commercial important, accentuant les tensions internes au sein du quatuor néerlandais, qui part toutefois à la rencontre d’un nouveau public.
Electron libre dans la discographie de
Gorefest, mais particulièrement authentique,
Soul Survivor reste ainsi avant tout l’album d’un seul homme, celui de Boudewijn Bonnebakker, dont le talent et l'avant garde déjà connus de tous, éclatent cette fois-ci au grand jour. Le recul et la maturité aidant, il est encore temps de redécouvrir cette rencontre improbable entre le death lourd d’
Erase et le hard rock des années 70, aux accents psychés délicieux.
Fabien.
@ BG : J'ai supprimé la comparaison avec l'orgue Hammond utilisé par Per Wiberg au sein d'Opeth. Avec du recul, je l'ai trouvée très maladroite (perfectionnisme, quand tu nous tiens...).
Fabien.
J'apprécie grandement cet album original.
Et ces solis, mémorables !
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