Suite au formidable
False, et son deathmetal assorti d'un groove délicieux,
Gorefest revient sur le devant de la scène en cet été
1994 avec son troisième album, baptisé simplement
Erase, représentant la priorité de
Nuclear Blast Europe, aux côtés de Tales From The
Thousand Lakes d’
Amorphis. Délaissant son logo épineux et dévoilant une pochette sobre, loin des stéréotypes deathmetal de l'époque, le groupe néerlandais affiche un concept résolument novateur.
Dès le premier titre Low,
Gorefest annonce la couleur, en proposant un deathmetal particulièrement lourd, bâti autour de rythmiques syncopées, millimétrées par le talentueux Ed Warby derrière les fûts, s’opposant aux passages groovy et plus aériens conférés par le jeu et les soli vertueux Boudewijn. Les guitares de Franck et Boudewijn possèdent en outre un son écrasant, soutenant le guttural incroyable de Jan Chris.
Le second morceau, l’éponyme
Erase, confirme ainsi le tournant pris par
Gorefest, qui délaisse la fluidité et les mélodies de son précédent album. Mais, après deux titres de bonne facture, la machine s’essouffle rapidement, laissant inéluctablement la monotonie s’installer, malgré quelques sursauts, le temps de
Seeds Of Hate et
Godless In Black. En effet, les rythmes finissent hélas par se ressembler, étalant un death brutal, mais sans véritable coloration.
Bénéficiant d’une production puissante de Pete Coleman aux TT Studios (
Massacra,
Protector),
Erase balance un deathmetal monolithique et moins mélodique que son prédécesseur.
Gorefest dévoile certes un concept innovant, syncopé et chargé d'un groove assumé mais hélas en demi teinte, faute à son death bien trop poussif et linéaire pour convaincre une nouvelle fois le deathster, encore sous l’emprise du magnifique
False.
Fabien.
Comme tout le monde, très déçu à l'époque par l'achat de cet album, assez poussif comme le souligne Fabien, et que j'avais revendu quelques temps après. Seulement aujourd'hui, pour posséder False à un prix raisonnable, il est plus judicieux de choper le digi qui regroupe les deux albums, ce que j'ai fait. Me revoilà donc, presque 18 après avec de nouveau Erase entre les mains... et sans l'ombre d'un regret. Il a en effet gagné en épaisseur avec le temps et je viens de le faire tourner deux fois avec plaisir. A l'époque, un 12 comme Fabien, aujourd'hui, un petit 14 me semble approprié.
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