C'est la note manuscrite, très positive, que l'on trouve à l'ouverture du package de ce dernier opus.
Liv Kristine, déja co-auteure d'un concept sur l'enfance au sein de
Leaves' Eyes en 2004, se replonge avec délectation dans cette source d'inspiration. Liv est maintenant mère d'un jeune Leon Alexander Krull, fils du producteur de
Skintight et leader d'
Atrocity comme de
Leaves' Eyes. Une véritable famille musicale entoure les projets de la vocaliste norvégienne, faite de liens du sang aussi bien que de liens d'amitié. Aussi, il n'est guère surprenant que son projet solo Pop se teinte de reconnaissance envers ce cadeau ultime de la vie, à savoir la maternité.
Successeur de l'excellent
Enter My Religion, l'album se veut encore plus accessible. Le rôle prépondérant du guitariste de
Leaves' Eyes, Thorsten Bauer, se trouve renforcé puisqu'il co-signe la musique avec l'époux, Alexander Krull, également producteur, Liv se chargeant pour sa part de délivrer les textes et de superviser la composition.
Thorsten n'est pas en reste sur ses créations: chargé comme de coutume des guitares, on le retrouve également à la basse, aux claviers et même à la mandoline.
Seven Antonopoulos, batteur ayant oeuvré de 2008 à 2010 au sein des formations du clan Krull, est aux baguettes pour un rendu remarquablement soft.
L'orientation résolument Pop de cet effort, loin de ce que la chanteuse a pu nous offrir précédemment, est quasiment exempte d'influences gothiques, fait perceptible sur l'artwork. LK saute le pas pour gagner d'autres contrées musicales. Le chant oscille donc entre le
Theatre Of Tragedy période Electro, Madonna et celui moins formatée d'une Tori
Amos.
Sur le plan de la structure, cette galette possède un dynamisme fondé sur l'alternance de morceaux Pop pêchus et de ballades mélancoliques. Ainsi énoncé, le propos peut sembler nous conduire vers un ennui mortel; pourtant ce serait faire fi de la qualité intrinsèque des compos ici présentées.
A n'en pas douter, le travail paie.
Liv Kristine Espenaes Krull en sait quelque chose, elle qui a bossé d'arrache-pied depuis son éviction de
Theatre Of Tragedy, multipliant sorties et collaborations. Bien meilleure vocaliste qu'elle ne l'a été par le passé, la figure de proue du drakkar
Leaves' Eyes, a étoffé son registre vocal dans de nombreuses directions.
Les morceaux relaxants sont probablement les plus réussis, en particulier
Life Line et sa magnifique mélodie à la guitare acoustique. A l'écoute d'un tel morceau, j'ai vraiment ressenti le plaisir pris par l'équipe au cours de ces sessions studio au Mastersound, jubilatoire! La calme complainte amoureuse Twofold confirme le changement de registre opéré par Liv depuis ses premiers efforts solo. Wonders, Folk dédié à ses parents, boucle la boucle des thèmes familiaux dans un élan du coeur à l'évidente sincérité.
Rarest Flower oscille entre la ballade Folkeuse et la romance gothique façon
Within Temptation. La tonalité acoustique la fait pencher vers la première option. Ceci étant, l'apport d'
Oliver Palotai (ex
Doro) au piano et l'emploi d'un violon apportent bien l'unique référence au
Metal Gothique entendue sur ce
Skintight. Versified Harmonies, tout en légèreté et en féminité, titre particulièrement abouti apparaît comme un liant entre les différents styles proposés par ce disque.
Dans le registre délibérément Pop, porté par une voie assez haut perchée, le tube Boy At The Window, un pamphlet contre l'enfance malheureuse, est le hit en puissance, très soigné au niveau des arrangements.
Skintight, dans un style approchant, garde un je-ne-sais-quoi, une réminiscence de la période Musique/Assembly, avec un son tout de même plus actuel. Train to Somewhere, bien construit, tire son épingle du jeu malgré le rachitisme d'une guitare sans doute voulue rentre-dedans. Un défaut qui n'est pas à mettre au débit d'un Emotional Catastrophies autrement charpenté sur lequel Thorsten balance quelques riffs presque Neo-
Metal au moyen d'une guitare ESP évidemment sous-accordée.
Plein de fraîcheur,
Skintight aura donc permis à
Liv Kristine de faire peau neuve comme artiste solo. Offrant à son public un aspect plus Pop que jamais, ce nouvel enregistrement oriente Liv vers une musique souvent douce, apaisante, d'autres fois taillée pour les dancefloors. Pour autant, le résultat n'atteint pas encore la maîtrise d'un
Enter My Religion. Le potentiel est bien là mais l'artiste est très occupée par ses nombreux projets. Vraisemblablement, beaucoup d'eau coulera à nouveau sous les ponts avant que ne sorte le successeur de ce
Skintight exquis, au goût de sucre candy...
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