Six Waves of Woe

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17/20
Nom du groupe Forest Of Shadows
Nom de l'album Six Waves of Woe
Type Album
Date de parution 19 Novembre 2008
Style MusicalDoom Metal
Membres possèdant cet album34

Tracklist

1. Submission 06:47
2. Selfdestructive 08:11
3. Detached 07:08
4. Moments in Solitude 09:39
5. Pernicious 05:43
6. Deprived 10:28
Total playing time 47:56

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Forest Of Shadows


Chronique @ Vinterdrom

23 Novembre 2010
Après la pluie, le beau temps …
Voilà la première réflexion qui m'est venue à l'issue de l'écoute de ce "Six Waves of Woe", survenant quatre longues années quasiment jour pour jour après un "Departure" qui fût pour moins véritablement marquant et mémorable. Marquant par son style original, apportant un sang neuf formulé de rock atmosphérique et d'electro / trip-hop à un corps foncièrement doom / death. Mémorable par son pessimisme extrêmement communicatif et le mal-être d'un rare jusqu'au-boutisme que son géniteur Niclas Frohagen y transfusait. L'attente fut interminable, d'autant que les dernières notes évanescentes de ce remarquable "Departure" m'avaient laissé dans l'expectative.
Bien sûr, l'application du célèbre proverbe au cas Forest Of Shadows peut sembler un brin disproportionnée. On parle là de musique à caractère doom, avec de la lenteur et de la morosité à revendre. Autant dire que les fervents adeptes des soirées metal festives peuvent directement passer leur chemin sous peine de tirer gravement la tronche. Doomer un jour, doomer toujours, le one-man band suédois l'est au plus profond de lui. Mais force est de constater que "Six Waves of Woe" se détache nettement du négativisme maladif de "Departure", sans tomber dans le positivisme béat, loin de là, mais Frohagen va manifestement mieux.
Bref, tout est question de relativité. Surtout que je ne vois pas comment aborder ce "Six Waves of Woe" autrement que via le spectre tenace de "Departure", celui-ci m'ayant laissé un souvenir indélébile, d'autant que les full-length de Forest Of Shadows se font rares (deux à peine après 11 années d'existence).

"Six Waves of Woe" conjugue les tourments au passé. A peine en subsiste-t-il quelques résidus dans le riffing lancinant du tout premier morceau "Submission", l'ultime lien avec le spleen de "Departure", le voile de Shape Of Despair repassant une dernière fois avant de s'évanouir.
Frohagen va de l'avant, pose dorénavant un regard empli d'assurance vers des horizons laissant filtrer la lumière réconfortante de suaves arpèges clairs. Le suédois réalise un grand pas de plus en direction des territoires d'un rock atmosphérique classieux et puissant, teintant de manière prédominante le panorama qui s'étend de "Selfdestructive" à "Deprived". La chape de plomb du doom / death growlé, toujours présente bien que significativement estompée, se pelotonne en une attitude plus combative. L'heure n'est plus à l'apitoiement, il est désormais temps de rejeter l'appel des abysses pour regarder de nouveau en direction de la surface, dans le résolu espoir de s'en sortir ("Detached" et "Pernicious" font grand bien), comme le chant de Frohagen s'extirpe de la masse instrumentale pour apparaître plus vivace et confiant. La froideur de la coloration électronique s'atténue comme les maux autrefois si cancéreux, laissant les nappes adopter des teintes plus chaleureuses et les mélodies se dessiner en de magnifiques déliés rêveurs.
Débarrassés de leur l'aspect sec et de leur répétitivité machinale, les plans rythmiques ressortent bien plus dynamiques et vivants, tout comme les morceaux gagnent en relief et en complexité, tout en s'articulant sur des séquences plus concises, le ratio durée de l'album sur nombre de pistes, nettement plus raisonnable que sur "Departure", parlant de ce fait de lui-même. "Moments in Solitude" et "Deprived" s'affichent comme des pièces progressives particulièrement riches d'une palette de sensibilité étonnamment variée, nécessitant un certain nombre d'assidues contemplations pour être pleinement embrassées.

Mon discours se veut positif, certes, mais "Six Waves of Woe" donne tellement l'impression d'une respiration salvatrice par rapport à l'étouffant "Departure" … Comme si la déchéance psychique n'était pas une fatalité … Tout est relatif, vous disais-je… Car ne vous y trompez pas : même si Frohagen a le cœur plus léger et semble avoir retrouvé la sérénité intérieure à laquelle il aspirait, "Six Waves of Woe" demeure un bien beau tableau d'inspiration doom peint en clair-obscur où, à la manière des travaux des grands maîtres Anathema et Katatonia, les coups de pinceau nagent dans un océan de désillusion sans aller jusqu'à se noyer dans ses profondeurs neurasthéniques. Les ombres sont tapies quelque part, elles guettent, comme le démontrent des paroles chargées de mélancolie, mais au moins Frohagen s'est-il libéré de leur emprise et s'accommode-t-il de leur présence.
Cela dit, je ne peux effacer une petite pointe de déception quant à ce second album. Bien que l'empreinte stylistique de Forest Of Shadows y soit intacte, la surprise n'est plus. Davantage nuancé et plus à fleur de peau, "Six Waves of Woe" est également moins intense et habité que "Departure" à mon sens. Frohagen y est toutefois resté parfaitement sincère, ne tentant pas vainement d'exprimer des émotions qu'il ne ressent de toute manière plus aujourd'hui. Sa démarche mérite en cela le plus grand respect. Mais comme tout un chacun sait, la vérité d'un jour n'est pas forcément celle du lendemain …

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