C'est sans doute en Pologne qu'on retrouve les formations les plus innovantes et les plus surprenantes en matière de metal extrême, entre le death metal de
Behemoth ou de
Vader en passant par le black symphonique de
Hermh ou de
Vesania, pour ne citer qu'eux. Ce pays de l'Europe central reste, sans aucun doute, important et riche dans ce domaine, accueillant depuis bon nombre d'années un panel de formations reconnues, et d'autres montantes, comme
Devilish Impressions, par exemple.
Le groupe, formé depuis 2000, n'avait alors que deux albums, prometteurs au niveau des ambiances mais souffrant d'un manque de personnalité et d'une production qui laissait à désirer. Ainsi, les Polonais avaient acquis une petite réputation, sans toutefois élargir leur compétences, vite dominés par des groupes plus hargneux et entreprenants tels les redoutables
Vesania ou
Luna Ad Noctum.
Toutefois Quazarre, seul membre rescapé de la formation et chanteur chez
Asgaard et
Crionics, comptait bien remédier à cela en apportant l'inspiration et la puissance nécessaires pour faire vivre
Devilish Impressions. Dans la mesure où la scène extrême polonaise est comme une grande famille, le chanteur/guitariste s’octroie les services de musiciens réputés du black et/ou death metal polonais, à savoir le batteur Icanraz (
Hermh,
Abused Majesty) mais aussi des guests, Jacek Grecki (
Lost Soul), Roman Bereznicki (Lecter) et Flumen (
Asgaard).
C'est un travail de titan que nous fournit
Devilish Impressions, signant chez le nouveau label Icaros Records, obtenant le design de Xaay (
Nile,
Vader,
Necrophagist) et produisant dans plusieurs studios, dont le fameux Hertz Studio. Ils ont de plus passé beaucoup de temps à composer, les premiers enregistrements ayant été effectués en 2010. Ils ont aussi fait renaître leur inspiration, se basant sur les écrits de grands auteurs, devenus leurs icônes (Charles Baudelaire, Oscar Wilde,
Lord Byron...).
Dès le morceau d'ouverture « Icaros », on sent l'évolution et on devine ce que va nous apporter
Devilish Impressions à travers l'album. La production est soignée, les guitares puissantes, entre riffs typiquement black et d'autres davantage death voire thrashy, accompagnées d'une batterie sans merci, d'orchestrations plus vraies que nature cette fois-ci, et d'une alternance de chant bien effectuée. Dans les précédents opus et le dernier EP de
Crionics, Quazarre n'avait, à mon sens, pas vraiment su utiliser son chant clair, souvent médiocre. Or ici, son timbre naturel est une force supplémentaire pour
Devilish Impressions, sortant le groupe de la masse, et l'embarquant dans des contrées plus mélancoliques et dramatiques, comme sur le morceau «
Lilith ».
Des titres comme «
Legion of Chaos » ou « Fear No Gods ! » montrent tout le potentiel du groupe et la marque de fabrique made in Poland, avec ce riffing insistant et sa force de frappe implacable. Même quand le rythme est mid tempo, l'efficacité est garantie, grâce à un chant black hargneux, bien que commun, des orchestrations impériales et grandiloquentes, pas loin de
Dimmu Borgir, et des touches industrielles à la
Crionics pour relever une certaine atmosphère.
En dépit de l'aspect moderne, décelable dans la qualité du son et dans certains riffs,
Devilish Impressions pimente pas mal ses compositions, qui passent comme une lettre à la poste. Peut-être pas assez directe pour terminer dans la cours des groupes black symphoniques les plus brutaux, il ajoute toutefois les éléments nécessaires, riffs ou orchestrations, pour nous faire tenir en haleine, que ce soit le simple « The Last
Farewell » aux touches épiques, ou un « Vi Veri Vniversum Vivus Vivi » bien blasté et grandiloquent, dont l'intro inquiétante rappelle celle de «
Horns ov
Baphomet » de
Behemoth.
Les Polonais franchissent un cap important dans leur carrière, renforçant leur black/death symphonique en apportant une énergie nouvelle à un ensemble plus traditionnel en matière de metal extrême polonais. De quoi pimenter la concurrence et perturber leurs compatriotes de chez
Vesania ou leurs confrères Norvégiens.
Pour Asgaard, je risque d'en reparler très bientôt....:D
Par ailleurs, quelque chose me dit que la voix de Quazarre va te saouler sur le dernier Asgaard... C'est loin d'être aussi bien géré que sur cet opus de Devilish Impressions...
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