Parmi les rares groupes de metal symphonique à chant féminin slovènes s'illustre, depuis 2011, ce jeune sextet originaire de Medvode. Ce n'est qu'en
2012 que se stabilise le line up, incluant alors Inez Osina (chant et flûte), Nika Kos (batterie), Miha Merc (guitare rythmique),
Jakob Konda (lead guitare),
Rok Razman (basse) et Gašper Pesek (claviers) ; année au cours de laquelle le combo s'est beaucoup produit sur la scène metal locale. Il entra simultanément en studio pour la réalisation de cet introductif EP 4 titres intégralement écrits en slovène, auto-production d'à peine 18 minutes sortie en mars 2013, témoignant d'un mix ajusté. Au fil des mois, le style du groupe a évolué, partant d'un metal folk aux teintes celtiques pour y incorporer désormais une dimension mélodico-symphonique ; combinaison de styles conférant à leur projet toute son originalité, nous faisant ainsi voyager entre
Eluveitie,
Lyriel et
Nightwish (première mouture). Tout un programme...
Comme pour nous renvoyer à ses premières amours, le collectif slovène nous livre une piste folk jusqu'au bout des ongles et plutôt bien inspirée. Ainsi, une gracile flûte et une virevoltante cornemuse infiltrent l'entraînant « Prebujanje », mid tempo folk d'obédience celtique. Dans la lignée d'
Eluveitie, avec un zeste de
Lyriel, les riffs se font crochetés et les guitares rugueuses, parallèlement aux célestes ondulations de la sirène, non sans rappeler
Tarja à ses débuts. Ce faisant, l'ensemble évolue sur une ligne mélodique aux fines nuances, jouant davantage sur le charme de ses séries d'accords que sur l'attractivité inconditionnelle d'un refrain catchy. Et la sauce prend, in fine. Dans cette mouvance, sur un air d'accordéon et sous l'impact d'une pimpante dynamique rythmique, l'enjoué « Modro Obzorje » nous installe au cœur d'une riante farandole qui semble ne jamais vouloir s'arrêter. Nous non plus...
Lorsqu'une touche symphonique se fait sentir, l'ombre de
Nightwish n'est jamais bien loin et la patte de nos compères loin d'être malhabile... Ainsi, à mi-chemin entre
Nightwish pour ses arrangements instrumentaux et
Lyriel quant à ses harmoniques et sa touche folk, l'engageant « Boj » retient également l'attention. Le méfait nous plonge alors dans un bain orchestral aux chatoyants remous, octroyant de fines variations accolées à d'enivrantes envolées lyriques. L'acte se clôture sur un infiltrant final mélodique où dansent de concert une flûte enjouée et une grisante cornemuse. Sur une rythmique syncopée, le nightwishien mid tempo « Njun Svet », pour sa part, évolue sur des couplets bien ciselés et un refrain catchy. Ambiance et cheminement mélodique qui ne sont pas sans renvoyer à « Angels
Fall First », premier album du cador finlandais.
On ressort de l'écoute de la menue rondelle interpellé par le potentiel harmonique, mélodique et vocal de cette jeune formation. On appréciera également l'heureuse et originale fusion de styles, parfaitement assumée par le combo slovène. Certes, on aurait souhaité davantage de diversité rythmique et une palette plus étoffée d'exercices de style (instrumentaux, fresques, ballades, duos...) pour nous rallier plus largement à sa cause. De plus, nos acolytes n'ont pas encore totalement digéré leurs sources d'influence et leur propos manque encore d'épaisseur artistique. Mais le skeud, jouant tant sur l'émotion que sur son énergie communicative, se suit d'un seul tenant. Et ce, avec l'indicible désir d'y revenir une fois notre parcours achevé. Un indice révélateur de sa capacité à aspirer le pavillon de l'aficionado de ses maîtres inspirateurs, toutes proportions gardées. Affaire à suivre...
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