En
1994, après 3 albums de death technique,
Massacra, fleuron de la scène death française, change radicalement de genre.
Sick est en effet résolument Death n’Roll voire Thrash. Et là c’est le drame. Nonobstant leur habitude de la violence, les fans furent choqués par la brutalité de ce changement et snobèrent en partie l’album. Car le fan, rappelons le, est intransigeant, conservateur et prompt à la bouderie, bref le fan est comme une petite amie qui nous aurait été imposée par notre physique trop ingrat et dont on ne pourrait se débarrasser sans repasser par une longue et triste période d’onanisme. En revanche, rassurez-vous, le chroniqueur, plein de vertus, sait se détacher d’un contexte historique pour parler des qualités intrinsèques d’un album. Démonstration !
Dès le premier morceau les choses sont claires, cet album n'aura rien à voir avec ses prédécesseurs. Après une longue intro bien lourde, bien lente, on attaque avec du bon death n'roll, s'il n'y a pas de rythmique façon blast beat à tout va, de double pédale digne d'une mitraillette et ni de guitariste qui a des puces sur le ventre, nous avons en revanche des riffs originaux et pesants, des solos enjoués qui flirtent entre le rock et le métal, un batteur et un bassiste au jeu plus rock mais agrémenté de quelques fioritures, le tout accompagné d'un chanteur à la voix death assez old school, presque thrash, et enveloppé d'une sonorité proche de
Carcass (en plus doux quand même).
Les autres titres s'enchainent dans la même verve, toujours assez plaisants et surtout pas lassants malgré le manque de vitesse. De petites originalités agrémentent cet album pour en faire une pièce unique et divertissante: pédale wha wha sur Madness
Remains, guitare acoustique sur Closed Minded et
Piece of Real, riff de basse accrocheur en intro de Suckers...
Sick est au final une réserve de riffs catchy et groovy (pour les amours de la langue de
Bruce Dickinson) qui, sans avoir la brutalité ni la célérité d'un groupe de death, reste agréable à écouter tranquillement chez soi au coin du feu un whisky en main. Si vous cherchiez un album énergique, violent, qui donne envie de mettre un coup d'épaule à son voisin... même dans le bus, passez votre chemin et allez vous procurer les précédentes oeuvres du groupe.
Le seul tort de
Massacra aura été de sortir cet album sous leur nom plutôt que de créer un projet nouveau, le présentant ainsi à un public qui n'était pas nécessairement le bon et perdant une partie de leurs fans.
@MCGRE Avant d'acheter cet album je te conseille de bien l'écouter sur internet car ya beaucoup mieux pour dépenser ses sous pour d'autre skeuds bien meilleur.
@albundy57: Slt Al! ça faisait longtemps! Comment tu vas?
Pour en revenir à MASSACRA, j'ai écouté ce groupe la 1ère fois en 95, en commençant par "Final holocaust", alors que j'aurais pu débuter à cette époque avec "Sick" ou pire avec "Humanize human"...
Ouf!!!
J'adore lire les commentaires de personnes qui s'offusquent devant une autre personne (ou un groupe) qui évolue, qui change, qui se tranforme. Il y a toujours une forme de malaise là dedans. On aime cataloguer les choses, leur mettre une étiquette et les juger.
Bob Dylan sort Highway 69? On dégage! Gainsbourg, Bowie, The Beatles, Miles davis, Herbie Hancock, Pink Floyd changent de style? On dégage!
AC/DC sort tout le temps le même album? On adore!
Bref. Kreator a changé avec "Renewal", Metallica avec "Metallica", Radiohead, The Beastie boys, Pantera etc etc
Massacra est un groupe que j'ai découvert losrque ceux-ci m'ont envoyé leur première démo (je faisais une émission de radio), idem pour Loudblast, Agressor, Dunce etc. C'est un des meilleur groupe de Metal Français, leur leader est tombé gravement malade et on peut aisément comprendre qu'il n'ai plus forcément eu envie de ce contenter de hurler de vocaux guturaux et avait d'autre sujet à traiter dans ses textes.
De plus, à l'époque des groupes comme Life of Agony ou Stabbing Westward sortaient leurs albums dans des styles plutôt sombre et lourd, des ambiances "new wave", on peut donc comprendre qu'à l'époque on allait aussi voir ailleurs, moi le premier.
C'était vraiment l'époque ou on passait de l'un à l'autre donc c'est plotôt positif de voir qu'un groupe s'ouvre à autre chose et varie son style. Je prend toujours Gainsbourg en référence, et vois un groupe de Métal évoluer comme ça je trouve ça génial!
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