Tel un fin courant électrique se propageant à travers la scène Black
Metal de l'hexagone et s'étendant jusqu'à ses dernières étincelles dans diverses contrées européennes, "
Light of a Dead Star" avait marqué le retour d'un
Nehëmah en forme et armé d'une foule d'idées noires en 2002.
Il y a quelques années de cela, pas grand monde n'aurait parié sur un quelconque impact de la part du groupe de Corven avec simplement deux démos sorties en nombres très réduit depuis presque dix ans d'existence, les différents membres s'investissant plutôt dans des formations auxiliaires. Et pourtant, de par sa production et son essence musicale lui conférant un charme indéniable rappelant les débuts de la scène Black scandinave et un potentiel certain dans les compositions, la seconde sortie du groupe était relativement surveillée par les amateurs du genre et centre d'intérêt majeur de bon nombres de nostalgiques de la vieille époque pour qui
Nehëmah était une sorte de réminiscence contemporaine.
De la même manière que son prédécesseur, "
Shadows from the Past..." voit le jour par le biais de Oaken Shield et est distribué par Adipocere, en revanche ce n'est plus L.Tournier qui s'est occupé de la production si caractéristique du premier opus, mais Mathrien (guitariste au sein de
Himinbjorg) conférant ainsi une démarcation avec l'opus précédent et en dépit d'une certaine similarité avec son prédécesseur celle-ci n'est pas la seule.
Dès le lugubre départ de "Black
Winds Over The Walls Of
Csejthe" arborant des cris de corbeaux, animal qui semble être le totem de Corven, développant une ambiance nocturne et forestière précédant le déferlement des guitares grésillantes évoluant sur un riffing toujours aussi hypnotique et le tempo plus modéré que précédemment de la batterie, mais toujours aussi efficace, Dargon semblant avoir gagné en maîtrise, l'auditeur est sûr d'une chose: il est bien en présence du successeur de "
Light of a Dead Star". Pourtant, dire que ce second full-lenght est un LOADS-bis ne serait pas rendre un réel hommage à ce nouvel avatar de ténèbres.
En effet, si des passages en longueur se faisaient sentir sur la première sortie ils sont toujours de mise ici, toutefois en incluant un peu plus de diversité et de changement de rythme au fil des titres, eux-même plus dynamiques et n'envoûtant pas l'auditeur juste par un enveloppement de notes éthérées et difficilement discernables et une ambiance de tourment indescriptible, mais par des riffs prenant de suite aux tripes et des breaks plus travaillés comme en témoigne "The Thousand Tongues Of Medusa" et son break centrale développant une mélodie montant crescendo et qui se laisse écouter sans difficulté malgré sa durée. Il faut également relever la différence de production comme je vous le disais plus haut: la batterie est un peu moins puissante, se fondant plus dans le décor tout en gardant une très bonne présence ainsi qu'une prestance qui ne l'est pas moins comme sur "
Warlock (From A Blazing Coal)", titre plus groovy que d'habitude, très prenant où Dargon enchaîne différents rythmes avec aisance sans entrer dans le blast à outrance. La basse est également plus imposante. Là où elle disposait de moment précis pour s'exprimer à son aise sur le premier opus comme le final de "In October Nightshades", là on peut l'entendre presque en permanence ce qui, ne nous le cachons pas, est un plus dans le Black
Metal "pur" comme celui-ci.
La voix de Corven a également évoluée, bien qu'elle demeure toujours égale à elle-même en distillant chacun de ses lyriques occultes (présents dans le livret cette fois) d'un timbre éraillé collant parfaitement à l'ambiance et aux compositions elles-même. "Siguilum
Sanctum Lycanthropia" nous le prouvera d'ailleurs lors de son interlude où le chanteur déchaîne ses capacités vocales dans de longs croassements mêlant douleur et haine à la perfection.
En parlant de Corven, rappelons-nous que celui-ci est le principal compositeur depuis les débuts du groupe, d'ailleurs les titres présents ici ont été écrit entre 1992 et 2002, et que si selon ses dires, le seul Black
Metal qu'il écoute est celui des débuts de la scène norvégienne et suédoise et bien cela se ressent pleinement.
Outre cette atmosphère et cette sonorité qui n'est pas sans rappeler un certain "A
Blaze In
The Northern Sky", album peu connu et sans aucune prétention s'il en est, des titres sont même composés selon ces codes en accentuant le côté froid et macabres des guitares et avec des paroles entièrement écrites et chantées en Norvegien. "Sonner Av den
Fimbulvetr" en est le parfait témoin, Corven le citant même comme un hommage à la scène norvégienne des débuts et un titre comme "
Selvmord" qui n'est pas sans rappeler lui aussi les
Darkthrone du début dans son âme n'est pas innocent non plus. À noter qu'après une série de plage situées après le titre final une reprise de l'inimitable "Call From the Grave" de
Bathory fait son apparition tel un salut final de grande envergure pour un album de qualité, la magie de
Quorthon opérant toujours à travers sa musique, même lorsque celle-ci est reprise.
En somme, si "Shadows from the
Past" n'innove pas réellement vis-à-vis de son prédécesseur, il n'en demeure pas moins une suite tout à fait valable, la flamme de
Nehëmah brulant toujours du même feu et même avec une intensité un peu accrue. Et en dépit du rapprochement volontaire et bien opéré vers la scène norvégienne, le groupe n'en perd pas sa "pâte" et arrive à satisfaire une nouvelle fois tous ceux ayant apprécié leur première offrande. Il ne tient qu'à chacun de décider quel est son favoris, la prise de risque et l'innovation étant réservées à leur troisième album.
"
Mortuus non credite illud quin latet aeterno.
Quun per saecula mira mors etiam pereat"
Val'.
Bon je t'avais laissé une chance de parler normalement, maintenant va te faire enculer. Haha le gars il arrive comme un cador avec ses grands airs et ses oreilles pleines de merde et il se mets en PLS tout seul. Schyzodomite.
Tiens juste pour la petite info, L. Tournier et Mathrien sont en fait la même personne, d'où la similarité de la production.
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