La présence sur SOM d’une artiste telle que
Pat Benatar a quelque chose d’un peu incongru, surtout quand on considère simultanément l’absence, par exemple, d’un Marillion. Passons, j’adore
Pat Benatar donc c’est ok pour moi.
Pendant l’enregistrement du faiblard «
Tropico » (1984), Pat est heureuse comme jamais, elle qui va bientôt accueillir son premier enfant. Haley vient au monde le 16 février 1985, quelques mois seulement après la sortie de l’album, rapidement platine aux US, le minimum syndical pour Benatar depuis ses débuts.
Elle veut souffler et profiter de sa fille. Les boss du label
Chrysalis ne l’entendent pas ainsi, lui demandant même de cacher son ventre pour ne pas que les paparazzis découvrent le pot aux roses, une star du rock ne devant pas être maman selon eux. Durant l’été 85, ils insistent « gentiment » pour que Pat enregistre le single « Invicible » pour la bande son du navet « La légende de Billie Jean ». Le titre a été composé par Holly Knight, celui-là même qui avait déjà offert un énorme hit à Benatar avec «
Love Is a Battlefield ». Le film fait un bide, le single un carton, plus rock que tous les titres réunis de «
Tropico » et doté d’un refrain qui ne te sort plus de la tête sitôt entendu. Au passage, si je vous déconseille la cover de cette chanson par
Sinergy, je vous encourage à écouter celle proposée par
Fireland, c’est marrant comme cela fonctionne bien avec la rythmique typée heavy metal.
Bref,
Chrysalis sent l’odeur des billets et somme alors l’artiste de respecter son contrat, à savoir un album par an. Elle s’exécute dans la douleur, n’ayant absolument pas la tête à la musique. Entrés en studio pour la toute première fois sans un seul morceau de prêt, Pat et son mari Neil Geraldo sauvent les meubles comme ils peuvent en faisant appel à des compositeurs extérieurs pour cinq chansons et en posant rapidement quelques idées de Neil pour les quatre autres. Ils sont déprimés de ne pas pouvoir prendre le temps de mieux finaliser leurs compos, et cela s’entend un peu sur des titres tels que «
Red vision » ou « Big life ». Pourtant, quasiment un an jour pour jour après «
Tropico », le disque sort. Le titre de l’album illustre l’état d’esprit du couple. Un jeu de mots que l’on pourrait traduire par « Un septième à la dure » pour ce qui est son sixième album studio mais le septième si l’on tient compte du «
Live from Earth ». 7 albums en 7 ans, un rythme infernal quand on considère les tournées effectuées entre chaque album.
Après tout ce que je viens d’écrire, l’album ne peut être qu’un naufrage. Sauf que non, je l’apprécie beaucoup. Peut-être parce que c’est le premier de Benatar que j’ai connu à sa sortie. Un skeud que nous avions l’habitude avec les potos d’appeler «
Seven UP the hardway », rapport à cette boisson dégueulasse que vous connaissez surement. Après «
Tropico » c’était «
Seven Up », normal quoi. Alternant gentils rockers («
Sex As a Weapon », « 7 rooms of gloom », « Invincible ») et pop songs plutôt low tempi (« Walking in the underground », « Run between the raindrops », « The art of letting go »), l’ensemble est une réussite pour qui n’est pas allergique au son claviérisé engloutissant les guitares des mid eighties. Et surtout, Pat, qui doit souvent s’arrêter lors des prises de chant pour s’occuper de Haley, est divine au chant. La force d’une mère.
Malgré le coût de production le plus élevé de sa carrière, ce sera pourtant le premier album de Pat à devoir se contenter du statut or. Un joli pied de nez à ces messieurs de chez
Chrysalis. A 72 ans, madame assure encore comme une reine sur scène. Avec à ses côtés depuis 1979 son homme Neil Geraldo. Tu peux être fière de tes parents Haley.
Quand c'est trop c'est tropicooooooo ! Mais non quoi, seven up the hard way ! Tu m'as tué ! Super intéressant ce texte, je ne connaissais pas toutes ces anecdotes, merci copain !
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