Liste des groupes Black Progressif Ars Moriendi (FRA) Sepulcrum

Que les jeunes « beumeux » se prenant déjà pour des vieux « trve » fuient tout de suite à toutes jambes ! Cet album n’est pas pour eux ! D’une part, Arsonist compose dans cette « démo » une musique extrêmement variée, sortant de tous les sentiers battus qui existent en ce noble monde qu’est le Black Metal, et d’autre part, l’audace créatrice de son projet solo, Ars Moriendi, pourra en rebuter plus d’un, c’est vrai. Vous croyez avoir tout vu ? Tout entendu ? Penchez vous un peu sur cet album complètement méconnu, très difficile d’accès pour ceux qui ont pris des habitudes musicales bien définies, qui ne se complaisent que dans l’écoute de ce qui leur parle. Ce « Sepulcrum » est un réel OVNI auditif qui est venu perturber mes oreilles dernièrement, et j’en ressort vraiment bluffé, et vraiment très enthousiaste comme vous allez pouvoir le ressentir dans cette chronique. On peut d’ailleurs penser que cet album est absolument « inchroniquable » d’ailleurs, pour ceux qui auront la chance d’écouter ce chef-d’œuvre de l’expérimentation.

En effet, impossible de coller une étiquette sur cet album, si ce n’est celle de « Black Metal expérimental », puisqu’il comporte des éléments Black Metal, associé à un motif « ambient » proche du jazz ou de l’électro ! Mais que ces étiquettes sont réductrices et bornées ! Cet album dépasse tout ce que l’on peut imaginer dans l’expérimentation ! Composé de 6 pistes quasiment instrumentales, c’est-à-dire où l’on ne voit apparaître que d’éphémères parties chant Black hurlées, cet album est à apprécier dans la musique, infiniment riche et fort bien composée. La production, suffisante pour l’apprécier, n’a que la batterie programmée en sa défaveur. C’est d’ailleurs pour moi le seul point noir d’un album vraiment très fort, surpassant toutes les limites dans son côté atypique. « Sepulcrum » commence avec une intro qui annonce la couleur : amoureux avides d’un Black « ambient » ambitieux, vous allez apprécier cet album qui brise toutes ses frontières. Restant dans une optique Black Metal personnelle, avec les titres que sont « Sepulcrum », morceau éponyme aux relents Doom voguant progressivement vers un aspect épique, ou encore « Fuir l’éternité », monument progressif, et de même « La croix des hommes », se rapprochant du dépressif, cet album est aussi extrêmement opportuniste dans son aspect « expérimental » : « L’issue » et « Crisis », voilà deux perles à la fois très noires et très ambitieuses. On a vraiment une forme d’ « évasion » dans les terres élevées avec « L’issue », qui voit s’exprimer, outre une faculté créatrice qui est le témoignage d’une véritable ouverture d’esprit, un instrumentiste accompli : les lignes de basses d’Ars Moriendi sont excellentes, apportent un très bon groove et sont terriblement bien exploitées dans tout l’album d’ailleurs et se voient alliées à une guitare que le bonhomme parvient à faire sonner avec beaucoup de talent pour peu de moyen, utilisant des effets bienvenus et s’appesantissant sur la façon dont elle doit sonner avec un grand tact musical : que ce soit au niveau des soli ou des rythmiques, cet album n’oublie pas la guitare, même dans son côté « évasif « ou elle sert avec parcimonie les lignes de basses ou tout simplement les claviers, habilement programmés et réalisés.

Une perle que ce « Sepulcrum » : en un seul mot : écoutez. Et je n'inventerai rien en vous disant que ce projet mérite une reconnaissance au moins nationale : d'autres l'ont déjà dit pour moi.