Sepelitur Alleluia

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17/20
Nom du groupe Ars Moriendi (FRA)
Nom de l'album Sepelitur Alleluia
Type Album
Date de parution 15 Octobre 2016
Labels Archaic Sound
Style MusicalBlack Progressif
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 Sepelitur Alleluia
 12:30
2.
 Ecce Homo
 09:30
3.
 A la Vermine
 07:12
4.
 Je Vois des Morts
 06:55
5.
 Le Fléau Français
 18:30

Durée totale : 54:37

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Ars Moriendi (FRA)


Chronique @ Icare

05 Octobre 2016

Sepelitur Alleluia nous présente cinq compos solides et inspirées d’un black mélodique et progressif de bonne facture.

L’art de mourir, en voilà un programme… Eh bien cela fait maintenant quinze ans qu’Arsonist s’évertue à agoniser dignement, nous servant un black metal mélodique à tendances progressives et atmosphériques sous la bannière d’Ars Moriendi.
Après La Singulière Noirceur d’un Astre en 2014, l’Auvergnat nous revient avec son nouvel effort longue durée, Sepelitur Alleluia, toujours signé chez Archaic Sound, et nous propose à nouveau cinq titres d’un black particulièrement riche et varié.


Sepelitur commence par la douceur apaisante d’une mélopée d’église avec son orgue intemporel et son chant latin aux accents sacrés. C’est ensuite un riff tranchant et rapide qui vient nous tirer brutalement de cette torpeur céleste, avec une batterie mécanique qui imprime un rythme rapide, et c’est parti pour 53 minutes de musique.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore, le style d’Ars Moriendi est assez difficile à décrire, Bastien Mailhot composant de longs titres évoluant au fur et à mesure de ses envies musicales et de ses inspirations. Les influences s’entremêlent pour former un conglomérat de black metal mélodique où plans heavy, atmosphériques, jazzy ou trip hop peuvent se croiser sans choquer l’oreille. On a donc droit à un black indéniablement riche et travaillé qui devrait satisfaire les mélomanes en quête d’expérimentations musicales et de mélanges audacieux, et à ce titre, Fléau Français, du haut de ses 18,20 minutes, est un parfait exemple du savoir-faire d’Arsonist :

S’ouvrant sur le bruit des vagues porté par un synthé brumeux et quelques arpèges discrets et mystérieux, le titre démarre réellement avec un mid tempo présentant un riff assez tordu et saccadé, toujours enveloppé d’une aura sombre et fantomatique incarnée par ces plages de clavier qui soufflent sur l’ensemble un vent de désolation. Puis la rythmique se fait plus solide et plus véloce, portée notamment par une basse plus présente, le musicien continuant à coasser de sa voix sèche, avant qu’un break voluptueux et jazzy porté par les incursions de la guitare soliste et les secousses sensuelles de la basse ne vienne nous bercer, nous faisant complètement changer d’univers. Après deux minutes de rêverie, le metal reprend ses droits, avec une montée en puissance heavy et un riffing saccadé avant qu’un autre long passage instrumental n’intervienne, ponctué de chuchotements, de claviers minimalistes et d’une guitare spatiale qui nous suspendent entre ciel et terre. Les percussions interviennent petit-à-petit, s’accompagnant des guitares saturées, faisant progressivement monter le tout en intensité, et l’album se termine sur un passage de piano d’une beauté sobre appuyé par quelques boucles électroniques discrètes.

Si la description ci-dessus peut paraître alléchante pour les plus ouverts d’esprit, Sepelitur Alleluia n’est pourtant pas parfait : en premier lieu, on déplorera un son manquant de puissance avec un son de batterie trop synthétique au son irritant qui, par moments, couvre trop l’espace sonore, bouffant des riffs de guitare recherchés mêlant convenablement mélodicité et efficacité.
On pourra aussi déplorer les vocaux trop linéaires d’Arsonist, chant raclé sans réelle puissance ni émotion, même si on appréciera en contrepartie que les textes en français soient particulièrement audibles et bien écrits. On sent que le one man band manque de moyens, et c’est dommage au vu de la qualité de sa musique. Les idées sont bien là (le travail admirable de la basse, bien mise en avant, le long passage atmosphérique d‘ Ecce Homo où les cordes acoustiques viennent exhaler leurs soupirs face à la langueur électrique des guitares et au chant sensuel de cuivres, le chant triste et désabusé du saxophone en fin de ce même morceau, l’introduction de Je Vois des Morts, sensible et délicate), mais les transitions sont parfois encore fragiles, et il manque un véritable fil conducteur pour faire de cette longue pièce de black progressif une œuvre réellement prenante.


En définitive, si Ars Moriendi n’arrive pas encore au niveau d’un Mirrothrone ou d’un Pensée Nocturne, Sepelitur Alleluia nous présente cinq compos solides et inspirées d’un black mélodique et progressif de bonne facture. Non, on l’a déjà dit il n’est pas facile de mourir convenablement, mais s’il continue comme ça, Bastien Mailhot sera peut-être bientôt en mesure d’immortaliser le nom de son prochain full length en guise d’épitaphe…

5 Commentaires

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Icare - 05 Octobre 2016: Merci pour la précision! C'est toi qui joue ou tu as fait appel à un invité extérieur?
 
Arsonist - 06 Octobre 2016: Ce sont des invités, mon pere et mon oncle, respectivement à la trompette et au sax.
Volesprit - 06 Octobre 2016: De ce que j'ai écouté je ne trouve pas que la batterie sonne plus plastique que sur un album récent de Blut Aus Nord par exemple. Et mes écoutes se limitent à YouTube pour l'instant.
mayhem13 - 12 Mars 2017: T'es dur sur la note, j'aurais 1 point ou deux de plus. Je trouve la démarche excellente!
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