Bien que détenteur d'une identité sonore extrêmement forte, le groupe
Orange Goblin s'est toujours imposé comme l'un des fers de lance du Stoner Rock britannique. Il faut reconnaître que, dans leur ensemble, les productions du quartet londonien tiennent très bien la route. Marqué par un nouveau contrat discographique signé sur le célèbre label Peaceville Records, puis par le départ du bassiste fondateur, Martyn Millard, en 2020, remplacé depuis par Harry Armstrong (
The Earls Of Mars, Ex-
Hangnail, Ex-Colapse, etc.), le groupe semble plus déterminé et affuté que jamais.
Cette nouvelle production, intitulée "
Science, Not Fiction", qui explore les thèmes de la Science, de la Spiritualité et de la Religion et leur impact sur la condition humaine, contient tous les éléments pour réussir à surpasser son illustre prédécesseur, "
The Wolf Bites Back", paru il y a 6 ans de cela. Enregistré, produit et mixé en 2023 aux Woodworm Studios sous la houlette de Mike Exeter (
Black Sabbath,
Heaven &
Hell,
Iommi,
Judas Priest) puis masterisé par Peter
Hewitt-Dutton (
Black Sabbath), aux
Ocean Way Recording de
Los Angeles, ce dixième album studio tient toutes ses promesses.
Si effectivement le Stoner constitue la ligne directrice de ces nouvelles compositions,
Orange Goblin apporte des variations
Doom et Heavy Rock intéressantes tout en conservant l’essentiel de ce qui a fait son succès. L'opener, "
The Fire at the Centre of the Earth Is Mine", introduit par des claviers vaporeux aux sonorités Spaces
Metal, sur fond de riff écrasant et de jeu de basse vrombissante, en dit long sur la volonté du groupe à continuer à nous servir des albums originaux, au style unique qui est le sien. Les riffs velus aussi solides qu'accrocheurs et la section rythmique dynamique, mise en valeur par une basse groovy au son bien épais, sont toujours en phase avec l'identité d'
Orange Goblin.
L'opus rassemble neuf brûlots nerveux, efficaces, parfois épiques, aidés par une prise de son à la fois puissante et roots, voire vintage en utilisant des outils modernes évidemment. Ainsi, on s'attardera sur l'accrocheur "
Ascend the Negative", guidé par un riff gras, une basse au groove implacable, rehaussé d'un chant âpre rappelant parfois Algy Ward (R.I.P), du groupe
Tank. Le meilleur sera atteint avec l'ultra plombé "The
Fury of a Patient Man", introduit par un riffing gras des plans de guitare Wah, Wah implacable et inspiré. Parmi les morceaux dynamiques, n'omettons pas l'hypnotique et direct "
Cemetary Rats" aux relents Punk Rock, ainsi que quelques brûlots
Hard Rock burné comme l'indique "(Not) Rocket Science" avec son rythme Boogie endiablé, sans oublier "
Gemini (Twins of
Evil)" et "The
Justice Knife" qui, par leur spontanéité et leur refrain entrainant, viennent insuffler un vent de fraîcheur à l'ensemble de l'opus.
Dans un registre plus mesuré, nous retiendrons le psychédélique et long "
False Hope Diet" au chant âpre, rehaussé de plans de guitares d'obédience jazzy très inspirés, ainsi que l'inquiétant "
End of
Transmission" mis en valeur par de nombreux arrangements au niveau du chant (filtré), une réverbération de guitare tranchante et Heavy, ainsi que par des plans de basses rondes aux nombreux effets Space rock qui viennent clôturer admirablement l'opus.
Avec une splendide pochette réalisée par Charlie Elms (l'artiste cover designer attitré du groupe), qui évoque l'affiche d'un vieux film de Science Fiction, ce dixième méfait studio du groupe
Orange Goblin semble atteindre le sommet de son art et marquer définitivement de son empreinte le paysage d'un Stoner
Doom Heavy Rock original.
Le quintet britannique impose ici sa marque de fabrique et confirme son regain de forme en offrant une collection de morceaux calibrés, variés, sans réels temps morts et parfaitement maîtrisés. De nombreux atouts qui hissent directement "
Science, Not Fiction" parmi les meilleures réalisations studio du groupe à ce jour et du genre parues cette année.
La rythmique de Cemetary Rats rappelle celle du morceau The Antichrist de Slayer, excellent !
Merci pour ta très bonne chro.
Je suis un peu plus dubitatif sur ce disque, certes les compos sont de très bonne facture (mêm de heut de panier), certe c'est aiguisé et énergique. Mais je trouve que la prod manque de l'énergie live que ce groupe sait si bien produire. Donc ce petit manque fait que l'accroche n'est pas aussi bonne pour ma part mais me donne en revanche très envie de les voir défendre cet opus sur les planches ou ça sera moins plat et ou les compos prendront tout leur sens
Assez d'accord avec Y_RPLEUT , les premières écoutes m'onf fait exactement le même effet, pas assez d'impact ...
Cependant j'ai vite été rassuré quand je les ai vu au WESTILL 2024, les compos prennent tout leur sens en live !
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