La vie d’une formation de death-metal est loin d’être un long fleuve tranquille. Après avoir fait partie de la vague émergente suédoise qui suivit le succès d’
Entombed ou
Dismember au début des années 90,
Interment, combo prometteur de l’époque, publia quelques démos et disparut mystérieusement, pour ne réapparaître qu’en 2007 au travers d’un split partagé avec Fenebrarum, suivi trois ans plus tard, de sa première livraison longue durée, intitulée «
Into the Crypts of Blasphemy ». Le groupe pratique toujours un « swedish death-metal old school » comme on le pratiquait jadis.
Après six années de silence discographique (si on fait abstraction du split sorti avec
Brutally Deceased),
Interment décide d’ouvrir à nouveau la fosse commune. Il faut dire que la tête pensante du groupe, Johan Jansson, fait également partie intégrante de nombreuses formations comme
Demonical,
Dellamorte,
Centinex ou
Regurgitate, ce qui lui vaut un emploi du temps bien chargé. Ce nouveau macchabée se prénomme «
Scent of the Buried » et, il a été mis en bière par le mythique Tomas Skosgberd (qui avait déjà travaillé sur « When
Death Will Increase ») au non moins légendaire Sunlight Studio et inventeur de la fameuse tonalité « HM-2 chainsaw », ce son typique et si particulier qui fit la renommée et l’identité de la scène suédoise.
Comme il est inutile de tortiller de l’arrière-train pour déféquer droit,
Interment ne s’embarrasse d’aucune fioriture et livre avec «
Scent of the Buried », un enregistrement en forme de parpaing dans la tête. Aucune évolution n’est à noter en comparaison de «
Into the Crypts of Blasphemy », le groupe reprend les abats là où il les avait laissés. La majorité des titres de cette galette est alambiquée, emmenée par un tempo dit « tchouka-tchouka » et entrecoupée de breaks, parfois lourds («
Death and
Decay », «
Repugnant Funeral »), massifs comme sur le morceau-titre, « Rise Of
The Dead » ou le début de «
Nailed To The Grave », dont la ligne mélodique lorgne directement sur
Paradise Lost, époque «
Lost Paradise » et «
Gothic », ou, groovy («
Sinister Incantation »). Même si l’ensemble est d’obédience up-tempo, cette variété rythmique élève la puissance qui ressort de ce disque.
Hormis cela,
Interment se distingue par l’atmosphère putride qui se dégage de «
Scent of the Buried », cet enregistrement fleure la mort par tous les pores, appuyée en cela par l’organe vocal d’outre-tombe glaireux et profond de Johan Jansson, qui trouve écho à cette morbidité ambiante, dont l’imagerie signée Juanjo Castellano (
Revel In Flesh,
Avulsed etc...) synthétise parfaitement le contenu.
Même s’ils n’ont pas inventé l’eau chaude, il faut bien reconnaître que les morceaux de «
Scent of the Buried » sont tous dotés d’une bonne accroche et enlèvent, de ce fait, tout sentiment de lassitude. Aussi, et à l’instar de
Gruesome, la corde nostalgique de tous les vieux « chnoques » (dont je fais partie) est agréablement titillée par ce son. Nous voilà replongés au début des 90’s, époque à laquelle « Left
Hand Path » et «
Clandestine » marquèrent au fer rouge l’histoire de death-metal.
Cependant, même si l’ensemble est agréable auditivement, il ne faut pas chercher la moindre once d’originalité, les compositions d’
Interment en sont totalement dépourvues, et instaure une certaine prévisibilité pour l’avenir du groupe, mais c’est bien là le seul grief que je puisse adresser à l’encontre de cet album.
La recette est mille fois éprouvée mais, lorsque les ingrédients sont savamment dosés, la magie opère instantanément.
Pas original pour un sou, «
Scent of the Buried » sera néanmoins un ravissement auditif pour tous les amateurs de « swedish death-metal » vieille école qui affectionnent les ambiances morbides et les compositions directes. Pour les autres, la peur n’évite pas le danger.
Heureusement ya le Métal pour lutter positivement\m/
Un ersatz d'Entombed première période (LHP/Clandestine) que cet album, avec le son qu'il faut, et des compositions plutôt réussies. Ca ne vole pas plus haut que son maître, mais les titres comme "Chalice of Death" ou "Death and Decay" font bien revivre cette période, avec tous les gimmicks propres aux premiers albums du genre. Jamais ennuyeux, jamais génial, un bon disque de swedeath.
15/20
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire