Tandis que certaines formations pionnières du deathmetal suédois embrassaient le succès au début des années 90 bénies, pour ne citer qu’
Entombed ou
Dismember, d’autres groupes talentueux tels
Nirvana 2002 ou
Crematory disparurent prématurément après quelques démos et EP pourtant prometteurs. C’est notamment le cas d’
Interment, formé dès 1988 et auteur de la fameuse démo
Where Death Will Increase, mis en hibernation au milieu des nineties.
Il faudra ainsi attendre 2007 pour que le groupe ressurgisse lors du Split-LP commun avec son homologue outre-Atlantique
Funebrarum, jusqu’à l’enregistrement de son premier album complet en janvier 2010 (sous la houlette de l’ingénieur Peter Bjargo), soit 22 années après sa formation. Sans surprise,
Interment décroche parallèlement un contrat tant attendu avec le label singapourien Pulverized Records, spécialiste dans les signatures de vieux routards du deathmetal tels
Seance,
Desultory ou
Crypt Of Kerberos.
Boudant les influences modernes, le bien nommé
Into the Crypts of Blasphemy répond très justement aux codes du deathmetal dans la pure pratique de ses débuts. Ici, pas de blast-beats, de plastique ni de technique superflue,
Interment envoie la sauce à coups de rythmes tantôt tapageurs ou rentre-dedans, privilégiant à tout moment un riffing fracassant sur un grain de guitares sombre & râpeux si typique, mais non exempt des fameuses harmonies dont les suédois possèdent le secret.
Le premier morceau
Eternal Darkness fixe ainsi une ambiance de mort dès les premiers accords, sur un accordage en Si tellement évocateur, rappelant bien sûr l’aura des Left
Hand Path et
Clandestine. Cette atmosphère si sombre trouve enfin toute sa signification dans le chant guttural de Johan Jansson, semblant surgir d’outre tombe.
Bien qu’
Into the Crypts of Blasphemy contienne une série de titres assez conventionnels (on reste toutefois loin du deathmetal réchauffé de
Mr Death sur Detached From
Life), le disque parvient à hanter définitivement le deathster sur quelques perles, pour citer le fabuleux ralentissement au coeur de
Night of the
Undead suivi d’un solo saisissant de Johan Jansson, ou encore de
Morbid Death au riffing particulièrement mortel, sans compter la cerise sur le gâteau, l’invincible
Sacrificial Torment (un hymne à lui seul) et son atmosphère d’une densité à couper au couteau.
Convenu de prime abord,
Into the Crypts of Blasphemy prend ainsi son ampleur au fil des écoutes, distillant un parfum de mort si délectable. Si l’ambiance du deathmetal suédois du début des années 1990 est ainsi idéalement restituée (à l’instar du
Cycle the
Werewolf des finlandais de
Winterwolf),
Interment parvient également à s’imposer par la force de son riffing, apportant de nouvelles lettres de noblesse à un style si sombre et si singulier.
Fabien.
Au mieux j'ai cru entendre du Dismember moyen...
L'album de Mr Death contient justement quelques bons titres, mais ici je n'ai pas réussi à ressentir ses atmosphères de la densité que tu décris, tant pis pour moi...
Fabien.
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