Liste des groupes Death Progressif Mezcla Salir sin Pagar

Pour ceux qui ne sont pas à fond dans la langue hispanique, "Mezcla" signifie "mélange", et c'est le cas de le dire puisque les sagouins qui composent le groupe mêlent death metal et influences flamenco, assez surprenant, d'autant plus que les chants sont aussi en hispanique.
Nous voilà devant quelque chose de particulièrement intéressant et qui inspire à l'envie d'écouter ce que les membres sont capables de faire. Et bien on va se lancer sans plus tarder à l'écoute de ce tout premier album!

Mais d'abord, un petit coup d'oeil à la pochette, très épurée mais sanglante. Ce n'est pas ce qu'il existe de plus exceptionnel mais c'est tout de même pas mal.
Pas d'à priori... Quel genre de surprise nous réserve cette galette?

Pas de fioritures, on démarre sur les chapeaux de roues avec "Cuatro Dias, Cuatro Noches" (traduction: Quatre Jours, Quatre Nuits). Et là, on est déjà surpris par la sonorité de la chose, ce petit côté flamenco se fait déjà sentir, mais on reste quand même dans les principes du death metal. La batterie pose un pattern à la double pédale accompagnée caisse claire pas trop sophistiqué, mais qui colle au riff de guitare.
Puis s'ensuit un break qui laisse place au chant, très mélodique, et la musique reprend son court avec un chanteur hargneux maîtrisant ses vocaux, passant à des death vocals pour arriver vers un chant mélodique typique au flamenco, sans oublier des passages parlés qui ne perdent pas en impact.

Le solo de guitare quand à lui est de temps à autre un peu quelconque et aurait gagné à être un peu plus digne du potentiel du guitariste, qui se révèle alors trop réservé, mais bon, on ne va pas non plus pousser la chose à l'extrême, la sonorité du solo qui se révèle très heavy, plaisant pour certains, un peu trop "commun" dirait-on pour d'autres.

D'ailleurs, cette sonorité heavy suit son court dans les morceaux suivants, bien pêchu, mais qui fait un peu oublier qu'on écoute plutôt un album de death metal... Mais d'un côté, l'ambition du groupe n'est pas de jouer dans l'exercice de style, pourquoi se renfermer dans un seul style en y ajoutant une touche d'originalité?
Cela prouve que "Mezcla" est doté d'un savoir-faire qui ne se limite pas au death metal, et prouve que le groupe passe des sonorités death aux sonorités heavy sans relâcher une certaine puissance et une personnalité propre au quator.

"Alianza Eterna" (traduction: Alliance Eternelle) nous remet sur les rails, plus death et assez rapide. On a même droit à des parties de blast beat servies par un batteur au mieux de sa forme, accompagnant des guitares qui cognent bien de façon très cohérente et pas trop bourrative. On est loin du death aujourd'hui trop commun qui bave de blast beats à profusion et de riffs banals, ici tout est question de viser juste sans faire dans l'explosion spectaculaire qui met plus de poudre aux yeux que d'enchantement dans les oreilles.
Le breakdown en milieu de "Alianza Eterna" se veux lourd, bien costaud, ni trop long ni trop court, précédant un solo cette fois plus sympathique, même beaucoup plus puissant.

L'album est doté de pistes qui savent se démarquer, assurant à l'auditeur de ne pas décrocher. Après tout dépend des goûts, certains auront un peu de mal d'autre non.

La fin n'est plus très loin, mais "Mezcla" ne lâche pas le morceau pour autant. On est loin de se perdre avec un groupe de cette trempe qui impose le respect de par son potentiel mais surtout de par sa forte personnalité.

Dans un dernier souffle, le morceau final "Imperio Nocturno" (traduction: Empire Nocturne) nous assène un grand coup, les zicos y donnent tout ce qui leur reste, et il faut avouer que ça en jette énormément. Nous voilà en présence d'un épilogue puissant et remarquable.
Les parties vocales renforcent encore plus cette atmosphère dégagée par la musique de "Mezcla", un death heavy teinté de flamenco sans prétention.
Le titre se conclu par le son strident des grillons, on se sens plongé au milieu d'une plaine, dans un paysage nocturne, entouré de lucioles et autres insectes symboles de la quiétude de la nuit.

Place aux bonus tracks maintenant. Avec un "Bird Of Moral Prey" plutôt sympa, mais ce qui retient le mieux l'esprit est la reprise de "Leprosy" du légendaire groupe "Death".
Autant le dire tout de suite, on est bien gâté de ce côté là, "Mezcla" fait honneur à un colosse et on l'en remercie.

"Salir sin Pagar" est donc un album qui sonne bien heavy mais qui garde tout de même cette sonorité death et bien évidemment les influences du flamenco.
Peut être un peu difficile d'accès du point de vue d'une oreille moins ouverte, mais jouissif du point de vue d'une oreille attentive. Quelques petites faiblesses par-ci par-là, qui se font vite oublier par une composition originale et une production de très bonne facture pour du "Do It Yourself".

Une autre belle révélation d'un groupe qui ne manque pas de potentiel, qui a su forger sa propre image en faisant un très bon usage des capacités des ses membres. Les guitares mettent en place une ambiance et la maintiennent tout le long du disque, la batterie envoie du bois, ça cogne dur et ça sonne juste et les vocaux s'allient à merveille avec l'état d'esprit général.