Depuis sa formation en 2004,
Mezcla foule des terres inconnues. Si certains groupes ne font que marcher dans les traces, ce quatuor a décidé d’ouvrir une voie nouvelle qui traverse les terres hispaniques tout comme des les contrées ténébreuses du death metal. Fort du succès rencontré par son premier album,
Mezcla poursuit l’aventure en cultivant sa différence, avec « La Victoria de la Vida ? », album entièrement acoustique.
« Cuatros Dias, Cuatros Noches » ouvre le bal dans une atmosphère légère et sereine. On remarque d’emblée le gros travail réalisé au niveau de l’instrumentation, ici assurée par des guitares de toutes sortes et des percussions qui donnent au titre ce caractère typique du flamenco. Le groupe consacre également une large part à l’improvisation, et plusieurs soli nous font (re)découvrir la particularité des différents instruments qui dérivent tous de la guitare. C’est ici que le nom du groupe prend tout son sens. En effet, «
Mezcla » n’est pas qu’un nom de scène mais également un mot espagnol qui signifie « mélange ». Ainsi, le groupe mélange les instruments comme les genres, même si, pour cet album entièrement acoustique, le caractère hispanique prime largement sur le metal. Ce premier titre, très engageant, voit cependant la partie vocale relayée au second plan. Il n’y a pas de chant, simplement quelques phrases prononcées en espagnol. La plupart des titres de l’album sont entièrement instrumentaux, à l’image de « Seguiriya » ou « Entre Oriente Y Occidente », deux morceaux riches en contrastes. Dans le premier,
Mezcla juxtapose plusieurs thèmes entrecoupés de soli. Ainsi, une douce mélodie succède à une introduction plus accrocheuse, et ainsi de suite jusqu’à retrouver le thème initial pour clore le morceau. Le contraste se fait encore plus prononcé dans le second, avec une inversion fréquente des harmoniques comme de la rythmique.
La deuxième partie de « La Victoria De La Vida ? » est tout aussi riche. Les morceaux restent ancrés en terres hispaniques, mais
Mezcla ne semble pas à cours d’idées pour donner de la fraîcheur à cet album qui reste tout de même assez cours. L’introduction de « Los Dolce Golpes » est originale et intéressante. Elle allie des rythmes frappés avec les mains à des rythmiques grattées et tapées sur la guitare, le tout servit par un jeu de percussions au second plan. La suite du titre est plus technique, avec quelques envolées de guitare dans les aigus. Elle mélange aussi des thèmes doux et envoûtants avec des passages aux harmoniques plus tendues. Là encore, l’improvisation est très présente. La musique du quatuor ne cesse jamais de vivre, elle évolue et se renouvelle constamment. C’est dans ce contexte que la nostalgie marque une apparition avec «
Sin Mirarme » avant qu’une atmosphère plus sombre ne prenne le dessus dans « Kaiowas », titre instrumental que
Mezcla a choisi d’arranger. Ce titre se prête parfaitement à une reprise, même si la version du quatuor reste assez fidèle au titre original. C’est pourquoi il est plus juste de parler d’arrangement que de reprise. Logiquement, c’est dans ce morceau que les influences hispaniques sont les moins présentes. Les sonorités sont plus sourdes et la rythmique se fait plus puissante, mais cela reste sans commune mesure avec ce qu’à pu faire
Mezcla dans «
Salir sin Pagar ». Quant à ce second album, il se referme avec le titre éponyme, dans une atmosphère clairement dansante par moments, avec un jeu harmonique entre la note sensible et la tonique qui donne le caractère chaleureux à la musique.
« La Victoria De La Vida » marque un contraste considérable avec les productions précédentes, mais il affirme également la polyvalence de ces musiciens tout comme leur désir de création.
Mezcla est un groupe qui étonne par sa différence, qui crée ses propres lois, qui ne rentre pas dans une case, mais qui ne sort pas encore du lot. Pour le moment…
Espérons…
15/20
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