Née de l’irrévocable scission intervenue au sein de
Grave Digger, discordes apparues entre Uwe Lulis et Chris Boltendahl,
Rebellion voit alors le jour. Après deux albums à l’intérêt plus ou moins discutables, le groupe décide d’imaginer une trilogie conceptuelle, narrant les épopées de l’histoire viking et dont le premier chapitre, baptisé Sagas Of Iceland : The History Of The Vikings, Volume 1, sort en 2005.
Bien évidemment ne pas tomber dans l’écueil facile d’une comparaison hâtive, et pas nécessairement infondé, entre le groupe d’Uwe et celui de Chris s’avère être une prouesse quasiment impossible. D’autant que l’étroit lien filial qui lie ces deux entités, même s’il apparaît parfois être bien plus un désir de nos esprits malicieux qu’une immédiate réalité, n’est assurément pas injustifié. Dans l’expression de ces mélodies, dans celle de cette voix rugueuse et écorchée, dans celle de cette volonté épique narrative et dans celles de ce Heavy/Speed symptomatique de la scène germanique il y a d’évidentes similitudes. Comment pourrait-il d'ailleurs en être autrement alors que deux des acteurs les plus emblématiques de
Grave Digger sévissent désormais au sein de ce nouveau groupe ?
Toutefois si la confrontation de ces deux entités est forcément flatteuse, elle atteint bien vite ses limites. En effet, loin d’un certain systématisme saxon caractéristique,
Rebellion s’évertue à proposer à son auditoire une diversité salutaire bien plus prononcés que son ainé. Véritablement mû par une démarche créative moins conformiste, il nous offre, tout d’abord, le talent de son chanteur dont la voix, admirablement variés, évoluant avec aisance en des aigues rugueux, en des graves écorchés mais aussi en certaines hauteurs mélodique, dans une polyvalence admirable et ce sans jamais faillir, donnent un incontestable relief appréciable à l’ensemble de ces morceaux. Ses interventions vocales sont tout simplement admirables et donnent aux refrains, terriblement fédérateurs, de ce manifeste une maestria permettant aux mélodies épiques d’atteindre leur but.
Le groupe s’applique, ensuite, à ne pas sombrer dans la fastidieuse facilité tentatrice de titres aux rythmes essentiellement et invariablement rapides, invariablement similaires et, surtout, invariablement ennuyeux.
Ainsi des véloces, puissants et épiques The Sons of the
Dragon Slayer (
Blood Eagle),
Blood Rains (the
Saga Of
King Olaf Trygvason), Harald Hafager et sa mélodieuse entame médiéval, Ruling the Waves et son délicieux refrains, en passant par les plus mélodiques et moins vifs Canute The Great (the
King Of Danish Pride) et, par exemple, Harald Hadrad le groupe développe un Heavy/Speed aux nuances suffisamment significatives pour ne jamais laisser poindre une quelconque once d’un quelconque sentiment d’ennui.
Marquant les fondements d’une démarche moins conservatrice de la part de
Rebellion, ce Sagas Of Iceland : The History Of The Vikings, Volume 1, premier volet de la trilogie de cette chronique historique, se démarque incontestablement de ce lien de parenté qui l’unit, profondément, à
Grave Digger.
Testament de cette séparation définitive, l’œuvre, dans l’expression d’un Heavy/Speed nuancé déjà suffisamment attachant en lui-même, nous dévoile aussi les talents d’un chanteur exceptionnelle, ceux admirables de compositeurs inspirés et ceux non-moins remarquables de musiciens suffisamment aguerris pour ne pas tomber dans l'écueil d'une expression facile dictée par des origines culturellement influentes.
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