Pour l'amateur de guitares distordues aux touches Heavy, gorgées de feeling, et surtout de chant éraillé et bluesy,
Rough Cutt reste encore à ce jour l'un des meilleurs albums du genre
Hard Rock US, mais aussi le plus sous-estimé du début des eighties.
Né en 1981 à
Sacramento (Californie), le groupe qui a vu passer dans ses rangs les guitaristes
Jack E Lee (
Ozzy Osbourne) et Craig Goldy (
Dio,
Giuffria), ainsi que le claviériste Claude Schnell (Future
Dio,
Black Sabbath), nous propose 4 ans après sa formation, en pleine vague
Hard US (Hair
Metal) un petit bijou de simplicité et d’efficacité sobrement intitulé
Rough Cutt.
Un premier essai, qui aura la particularité de brasser de façon équilibrée toutes ses influences telles que
Led Zeppelin,
Black Sabbath,
Aerosmith, en passant par les australiens d'AC/DC, voire du
Journey de la fin des seventies.
Le groupe, dont il ne reste que le chanteur
Paul Shortino et le batteur Dave Alford comme membres fondateurs finit par se stabiliser en 1984, avec l'arrivée de pas un, mais deux guitaristes. À savoir Chris Hager (Ex-
Ratt) et Amir Derakh qui se chargera aussi des claviers, ainsi qu'un nouveau bassiste Matt Thorr en lieu et place de Joey Cristofanilli. Par ailleurs et sur l'étendue de l'opus, le groupe nous gratifiera de compositions imparables au tempo varié, mises en valeur par un son relativement puissant et homogène dû notamment au travail du producteur Tom Allom (
Judas Priest,
Def Leppard,
Krokus).
Le timbre naturellement éraillé et félin de
Paul Shortino, (qui à bien des égards me rappelle beaucoup celui du chanteur écossais Rod Stewart), apporte indéniablement une touche d’originalité et de sensualité qui contribue fortement au charme de
Rough Cutt, notamment sur les morceaux les plus mélodieux. À commencer par la lancinante ballade "Dreamin'
Again", le rampant et ténébreux "
Black Widow" aux leads de guitares tranchantes et Heavy, ou encore l'entrainant "You Keep Breathing My
Heart" au refrain entêtant. Mais aussi les plus dynamiques tels que le direct et rageur "Cutt Your
Heart Out" au chant félin et hargneux. Sans oublier la doublette finale "Dressed to
Kill", "She's Too Hot" où les guitares lumineuses et inspirées du tandem Chris Hager, Amir Derakh se taillent la part du lion.
Dans un registre plus mesuré, le groupe nous gratifiera de quelques mid tempi d'excellence tels que "Take Her" (co-écrite avec un certain Ronnie James
Dio), ou le chaloupé "
Never Gonna Die", tous deux bâtis autour d'un riff vicieux, le tout soutenu par un son de basse ronde et groovy, le très Heavy "Kids
Will Rock " à la rythmique lourde et refrain renforcé par des chœurs d'enfants, un peu à la façon du "School Daze" de l'éponyme de
WASP. Puis, la séduisante cover du "
Piece of My Heart " de la chanteuse Erma Franklin, (immortalisée en 1968 par Janis Joplin) dans une version plutôt respectueuse de l'original, est chantée avec classe et conviction par un
Paul Shortino des plus bluffants.
Empreint d'une fraîcheur et spontanéité insoupçonnée, ce premier opus explore avec sincérité et aisance, les vastes territoires d'une musique authentique et colorée, plutôt
Hard Rock US, tantôt Heavy, parfois groovy aux influences seventies bien digérées,
Led Zeppelin et
Bad Company en tête. Tout cela pour un contenu qui nous révélera l'immense talent du groupe
Rough Cutt et en particulier celui de son chanteur
Paul Shortino, qui selon votre serviteur signe ici son meilleur album et sûrement l'un des plus sous-estimés du circuit
Hard US, Hair
Metal des années 80.
Merci pour ton papelard sur un superbe album. Paul Shortino, c'est la grande classe, un gouailleur hard bluesy dont la comparaison avec Rod Stewart est tout à fait correcte. Par contre, le producteur est Tom Allom et non Tom Allon, une petite erreur de frappe sans doute.
Merci pour la chro. Un excellent album que je place au niveau du suivant, celui par lequel j’ai découvert le groupe (d’où un côté sentimental évident).
Outre « Piece of my heart », « Never gonna die » est également une cover du titre de The Choirboys, un combo australien.
Pour la prod’, c’est Ted Templeman qui devait s’en occuper mais il parait que le groupe l’a attendu longtemps et qu’il en a eu marre de ne jamais le voir arrivé, au point de se rabattre sur Allom. Bonne pioche
Enfin, comment ne pas évoquer le pseudo du guitariste Amir Derakh (pour « I’m here to rock »), j’adore, fallait y penser Je sais que je l'ai déjà dit mais ça me fait marrer à chaque fois.
@adrien86fr : merci pour m'avoir signalé une erreur de frappe avec le nom du producteur.
@samolice : effectivement, si je n'ai pas mentionné le pseudo d'Amir Derakh c'est justement parce que tu l'as déjà évoqué sur celle-là.
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