Plus de deux ans après avoir quitté
Orphaned Land dont il était l'un des membres fondateurs (avec Kobi Fahri au chant et Uri Zelcha à la basse) depuis 1991,
Yossi Sassi a dévoilé en mai 2016 son troisième album en carrière solo. Après les très bons "Melting Clock" (
2012) et "
Desert Butterflies" (2014) publiés sous son nom propre,
Yossi Sassi a mis à l'honneur ses musiciens en sortant son nouvel album "
Roots and Roads" sous forme de collectif musical : le
Yossi Sassi Band.
Pour "
Roots and Roads",
Yossi Sassi s'est entouré de talentueux musiciens (Roei Fridman aux percussions, Ben Azar à la guitare, pour ne citer qu'eux) mais aussi de guests, notamment Zaher Zorgati, front-man de
Myrath, et Diana Golbi, chanteuse et actrice israélo-russe, amenant ainsi de plus amples parties de chant qui pouvaient parfois manquer sur les albums précédents.
Yossi Sassi lui-même chante sur la plupart de ses titres et bien qu'il n'ait pas une voix incroyable, c'est un petit plus pour l'album qui, de ce fait, est moins 'froid' que "Melting Clock" et "
Desert Butterflies".
En ouvrant l'opus avec "
Wings",
Yossi Sassi nous offre un titre catchy à souhait, comme s'il voulait nous dire : "alors les gars, vous pensiez qu'il n'y aurait que de la guitare ? Eh bien non !". Cette hétérogénéité de la composition et de l'écriture musicale assurent à
Yossi Sassi et à son crew un album diversifié qui peut ainsi toucher un grand nombre de personnes. Avec "
Winter", par exemple, un petit côté jazz est apporté grâce aux cuivres : étonnant, déroutant et envoûtant à la fois !
L'album se veut très progressif : il met en lumière les grandes facultés musicales des musiciens, mais il ne tombe jamais dans la démonstration pure et dure. Chaque musicien est mis en valeur mais aucun ne prend le dessus et vous n'avez pas la sensation d'assister à un championnat du monde de solo. C'est plutôt appréciable puisque la mélodie est judicieusement accordée à la technique.
Cependant, cette mise en lumière des instruments a quelquefois ses limites et ses inconvénients : sur certains morceaux, la voix est parfois un peu trop noyée dans les guitares et percussions. C'est par exemple le cas pour le morceau avec Zaher Zorgati, "The Religion of Music", qui est pourtant un titre remarquable. Dommage.
Et bien entendu, comment parler de
Yossi Sassi sans évoquer ce sublime instrument qu'est le bouzouki ? En 2011,
Yossi Sassi a d'ailleurs créé un instrument bien particulier qui lui permet sur scène d'alterner les parties au bouzouki et à la guitare électrique : le Bouzoukitara. C'est unique, visuellement très beau, et surtout très ingénieux !
Le bouzouki (mais aussi le oud, ne l'oublions pas) est certainement ce qui fait la singularité des albums solo de
Yossi Sassi. Certes, le bouzouki était présent avec
Orphaned Land, et il l'est toujours actuellement, mais dans une moindre mesure. Aussi, avec "
Roots and Roads",
Yossi Sassi fait flirter metal et musique orientale traditionnelle, pour le plus grand plaisir des mélomanes éclectiques.
Une chose est sûre, malgré les deux petites années qui séparent chacun des albums,
Yossi Sassi nous propose une nouvelle oeuvre de qualité qui ravira tous les fans de Progressif tout en y ajoutant une touche orientale qui évoquera de bons souvenirs aux amateurs d'
Orphaned Land.
il chantait aussi sur une ou deux pistes des albums précédents (notamment "Numbers World".
Merci pour la chronique en tout cas ! Je comptais m'en charger (étant une grosse fan d'oriental metal), mais tu en as très bien parlé, et je rejoins ton avis et tes propos.
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