Liste des groupes Heavy Rock Yossi Sassi Desert Butterflies

2014 est une date charnière dans la carrière de Yossi Sassi. Elle fête les vingt ans de « Sahara » et les dix ans de « Mabool », deux albums importants dans l’histoire d’Orphaned Land, son groupe révélateur mais aussi celui qu’il a quitté il y a peu pour se consacrer pour de bon à sa carrière solo. L’Israélien veut se montrer sous un nouveau jour et prouver qu’il a du talent en matière de compositions. On se souviendra alors de la sortie du premier opus il y a deux ans, « Melting Clocks », qui mettait en avant un homme désireux de réaliser ses rêves et d’aller encore plus loin. Il revient donc cette année avec la suite des événements, « Desert Butterflies », toujours accompagné de nombreux musiciens de session pour offrir aux auditeurs une diversité musicale plus riche que jamais.

Yossi Sassi détourne sa conception du « vivre ses rêves » à travers l’image du papillon et du désert. Ces deux termes semblent antagonistes, puisqu’à première vue, personne ne penserait qu’un papillon pourrait s’épanouir dans un endroit aussi chaud et aride. Et pourtant, les papillons peuvent vivre dans le désert. Ils commencent leur vie dans un cocon et finissent par déployer leurs ailes colorées le temps d’une journée, tout au plus. Et nous, alors ? Malgré des conditions difficiles, pouvons-nous sortir de notre cocon, nous épanouir et vivre nos rêves, tant que nous le pouvons ? Voici donc l’image qui réside tout au long de l’album.

Pour les férus amateurs de metal, il sera difficile de trouver des grands moments métalliques. Yossi Sassi mélange de nouveau le rock et le metal, l’orient et l’occident, au sein de ces onze nouveaux morceaux. Le musicien reste fidèle à son empreinte musicale et guitaristique, si reconnaissable, que ce soit sur « Orient Sun » ou « Fata Morgana », qui auraient très bien pu apparaître sur le dernier Orphaned Land. Le jeu sensible et précis de Yossi se marie à la perfection avec le flot d’instruments traditionnels comme le bouzouki, l’oud, le saz, le sitar, le kanun ou les flutes arabes. Rien que les chœurs rappellent ce qui a été fait dans son ex-groupe. Cet album pourrait être perçu comme une continuité, une suite plus instrumentale et authentique.

Dans « Neo Quest » ou « Azul », on retrouve ce qu’il avait entamé sur « Melting Clocks », à savoir un ensemble davantage guitar hero inspiré par Satriani avec cette guitare insistante et chanteuse, le tout mélangé aux codes orientales et aux percussions. Si vous avez besoin d’un peu de chaleur, le voyage au cœur de cet album est fait pour vous, puisque le dépaysement est au rendez-vous, entre le mélange orient/occident d’ « Azadi », le lancinant « Inner Oasis » ou l’ambiant « Shedding Soul ».

Quelques pistes sont chantées, comme « Believe » en duo avec Mariangela Demurta avec un métissage étonnant entre chant italien/anglais et parties orientales, et des paroles dans la lignée du « All Is One » d’Orphaned Land. Les amateurs de ce groupe ne seront pas dépaysés pour un sou. Sans oublier « Cocoon », chanté par Yossi qui, même s’il n’est pas un très bon chanteur, montre qu’il peut apporter beaucoup de sensibilité à ses compositions.

Yossi Sassi semble mettre de plus en plus son passé metal de côté pour se concentrer sur un rock métissé, varié, chaleureux et chanteur. « Desert Butterflies » est doux, parfois barré, touchant et apaisant, parfait en ambiance. Dommage toutefois qu’il n’y ait pas vraiment de titres qui ressortent plus que d’autres.