Afin de nous épargner un temps précieux accordons-nous d'emblée sur l'aspect très conservateur des artistes allemands dès lors qu'il s'agira d'exprimer le caractère profond de leurs envies créatives. Et ainsi acceptons comme un fait acquis qu'outre quelques exceptions notables, rien ne ressemble moins à un album de Heavy
Metal saxon qu'un autre album de Heavy
Metal saxon. Tant et si bien que, de fait, peu ou prou, rien ne saurait davantage nous évoquer le premier album de ce quatuor germanique emmené par le toujours très emblématique guitariste
Herman Frank que ce second effort intitulé
Right in the Guts.
Pourtant si musicalement il serait assez facile de préjuger de ce que sera ce deuxième opus, cette vision prophétique nourrie de vilains aprioris ne saurait exactement détailler les mutations profondes qui auront émaillé les dernières années de cette formation. Prenons donc quelques instants pour en parler.
En premier lieu évoquons donc l'arrivé de Rick Altzi (
At Vance,
Epysode,
Frequency,
Masterplan,
Sandalinas,
Thunderstone, Sanity,
Treasure Land...) au chant. Cette nouvelle recrue, dont certaines intonations ne sont pas sans nous rappeler le grand
Jeff Scott Soto (
Axel Rudi Pell,
Eyes,
Talisman,
Takara, Humanimal,
Human Clay,
Journey,
Yngwie Malmsteen...), fort de cette voix plus chaleureuse et plus habité que celle de son prédécesseur aux talents pourtant indéniables, donne une perspective particulière aux titres de ce manifeste. Notons aussi, par ailleurs, que les similitudes vocales liant ce nouveau vocaliste à l'interprète Porto Ricain, donnent aux travaux de ce quatuor des allures proche du quintet dont le charismatique
Axel Rudi Pell est le fondateur.
S'agissant des autres changements, signalons que Michael Wolpers a remplacé le mythique Stefan Schwarzmann derrière les fût. Soulignons aussi l'arrivé d'un second guitariste en la personne de Mamalitsidis Cristos.
La question qui découle de ces bouleversements est cruciale. Elle se pose en ces termes : ces évolutions au sein du groupe seront-elles suffisantes pour dénaturer, même un peu, l'expression artistique de cette formation ?
Pas vraiment puisque au delà même du caractère singulier de chacun des acteurs de ce projet (un caractère qui, indéniablement, donne quelques saveurs particulièrement attachantes à cette œuvre), s'exprime surtout l'âme créative profondément saxonne du guitariste d'Accept,
Herman Frank.
Revenons maintenant à un
Right in the Guts qui, au-delà de deux premiers titres sympathiques mais sans grands intérêts, prend une toute autre dimension.
Plus efficace, plus incisif, plus pertinent, plus vif et plus nerveux, le disque acquiert, en effet, quelques lettres de noblesses en nous proposant un Heavy
Metal séduisant. Des morceaux tels que les véloces
Ivory Gate,
Vengeance, Starlight,
Hell Isn't
Far, Lights are
Out, So they Run, tels qu'un Black Star plus posé ou encore tels qu'un
Kings Call plus calme en témoignent aisément.
Bien évidemment, il va sans dire que ce nouvel effort d'
Herman Frank ne saurait être le point d'orgue d'une nouvelle révolution tant il se caractérise par un classicisme évident. Il n'y parviendrait pas et ce même si ses nouveaux protagonistes lui donnent quelques atouts supplémentaires en comparaison de son prédécesseur. Ce
Right in the Guts nous propose néanmoins de nous complaire dans la satisfaction d'une écoute pleinement plaisante. Ce qui en soit, par les temps qui courent, n'est déjà pas si mal.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire