Charismatique, un look d’enfer, et un sacré curriculum vitae;
Herman Frank ne fait pas partie des p'tits nouveaux se lançant à l’assaut de la planète métal avec toute la fougue de la jeunesse c’est certain. A mi chemin entre James Coburn dans “croix de guerre” et Richard Gere dans “Summersby”, le gaillard au visage buriné et aux cheveux argent fait partie intégrante de ce que j'appellerai le gratin du heavy teuton des années quatre vingt et quatre vingt dix. Un style metal qui a marqué toute une génération d’une part, et connaissant un véritable revival en ce moment d’autre part. Les exemples étayant cet état de fait sont pléthores, et je ne citerai sans aucunes réflexions et pèle mêle ;
Cryonic Temple,
Lonewolf,
Evil One,
Burning point... Autant dire que les quadras se régalent, et que leurs rejetons bercés aux combos germains se remémorent leurs primes enfances...
Trêve de digressions, la chronique dérapant; juste un petit cadrage/mise en place pour introduire ce “
Loyal to None” dont nous allons tout simplement démontrer que le titre lui ayant été affublé ne pouvait pas être plus mal choisi!!!
Les petits rappels obligatoires pour les métaleux incultes ou ceux revenant de voyages spatio-temporels seront donc déjà ceux-ci:
Herman Frank est le guitariste formateur du combo culte Accept ayant délivré durant quelques décennies des brulots incandescents du style ‘
Restless and
Wild, Princess of the
Dawn, ou autres Son of a
Bitch”... Il est aussi le guitariste attitré de
Victory et de
Moon Doc, groupes officiant dans la même veine depuis quelques lustres, eux aussi. Mais en outre, notre
Gandalf le gris est aussi un producteur suffisamment talentueux pour pouvoir s’enorgueillir d’arborer sur son blason “quelques petits groupes qui ne marcheront jamais”. Entre autres,
Rose tatoo, Molly hatchet, Messiahs kiss, et
Saxon !!!
Autant dire que le guitariste d’Hanovre n’avait besoin de personne, vu la légère expérience accumulée (doux euphémisme), pour composer, mixer et produire au
Arena studios son premier side project. Restait cependant à s’entourer de quelques musiciens de premier ordre qui donneraient leur hargne et leur professionnalisme. Sortirent donc, et excusez du peu le chanteur Jiotis Parachidis (
Human Fortress/
Victory), Peter Pichl le bassiste de
Running Wild, et derrière les futs Stefan Schwarzmann (
Helloween/
Krokus). Que du mature et du lourd, du puissant et du corrosif pour un album dont le résultat final ne pouvait être… Qu’excellent.
En 10 titres, le quatuor fait étalage de tout son savoir faire pour délivrer des compos accrocheuses à souhaits et suffisamment diversifiées pour osciller entre Heavy, Speed et
Power teintés de catchy et de groovy. Dès l’entame et un «
Moon II » acéré et saisissant, on comprend que l’amateurisme n’est pas de rigueur ici : Grosse rythmique carrée et surpuissante, batterie martelant furieusement un tempo rapide, soli se répondant savamment et longuement avant le retour au thème, vocalises rageuses au timbre éraillé dans les aigus ; et enfin un refrain nettement marqué et itéré jusqu’à marquer vos neurones au fer rouge.
La recette classique, éprouvée et testée avec succès depuis des lustres, reste bien sur sans surprises. Et certains citeront comparativement le compatriote de Bochum, le bien connu
Axel Rudi Pell ; quand d’autres y verront du
Grave Digger ou du
Running Wild. Pour sortir un peu des chroniques à venir, qui feront l’éventail du panel complet de références possibles pour cet opus ; je préfèrerai m’attarder et mettre en avant deux éléments troublants. Tout d’abord, sur les tempos modérés tels « Heal me » ou «
Kill the king », un arrière gout prononcé de l’ancienne bande à Mick Jones (
Foreigner) se fait sentir. Ceci n’est pas désagréable, mais résolument surprenant quand en second lieu les plages intro/couplets de «
Bastard legions » ressemblent sensiblement au « You could be mine » du
Slash et des Gun’s roses. Mais bon, mettons cela sur le compte de la coïncidence dans un genre tellement exploité et sillonné en tous sens depuis des décennies.
L’impression d’ensemble restera excellente malgré ce léger sentiment de «déjà entendu» surgissant par instants. Les mélodies entêtantes et ravageuses font leurs effets sans conteste, les refrains sont assénés avec force et conviction, cela riff vaillamment et les dégoulinés guitaristiques puissants assurent aisément. «
Moon II, 7 stars, Heal me,
Bastard legions » voir «Killing the kill » se dégagent légèrement du lot tant la Tracklist reste uniforme en qualité et ne souffre d’aucun remplissage.
Ce disque, en conclusion, régalera tous les adeptes du genre; qui peuvent foncer se délester des 15 où 20 euros nécessaires, sans crainte d’être déçu.
Herman Frank a beau annoncer clairement «
Loyal to None » ; cet opus n’en reste pas moins fidèle à la grande lignée du traditionnel Heavy
Metal teuton. Et sincèrement… C’est tant mieux.
METALPSYCHOKILLER
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