Pour ceux ne les connaissant pas encore,
Gloryhammer incarne l'essence même de l’Heroïc Fantasy
Power Metal avec un son majestueux et grandiose. Dirigé et formé par Christopher Bowes (
Alestorm), ce combo britannique conte les aventures du héros
Angus McFife dans son combat sans fin contre les forces du maléfique sorcier Zargothrax depuis son premier ouvrage «
Tales from the Kingdom of Fife » paru en 2010.
Vous l’aurez compris, ce groupe ne sort donc que des albums concepts telle une saga suivant les aventures de notre héros, sauf qu’à la différence des trois derniers opus, il y a du changement! En effet, nous avons désormais entre les mains le tout premier album avec le nouveau chanteur Sozos Michael, remplaçant de Thomas Winkler qui s’était fait montrer la porte en deux-mille vingt-et-un, et qui a immédiatement rebondi en créant une formation désormais rivale (
Angus McSix).
A l’évidence, la tâche s'avérait des plus difficiles pour Sozos, ce dernier étant conscient dès le début que l'aspect le plus discuté serait probablement la comparaison entre lui et Winkler. Il faut dire que celui qui fut le premier
Angus représentait à lui seul une partie importante du son du groupe par sa voix profonde et héroïque, alors qu’à l’inverse, celle du deuxième du nom n'est pas aussi distinctive que son prédécesseur puisqu’elle sonne plutôt comme celle de Christopher Bowes, avec cependant beaucoup plus de portée et une livraison vocale plus fluide.
Musicalement, en revanche, il n’y a pas trop de changements, et
Gloryhammer continue son style si distinctif, très axé sur les claviers s’alternant entre une atmosphère et un enjouement parfois assez ringard, mais toujours utilisés efficacement pour donner le ton. Encore une fois, et comme déjà expliqué lors de la chronique du précédent opus, si vous ne vous souciez pas du tout de l'esthétique ou de l'histoire, vous n'apprécierez probablement jamais un disque de
Gloryhammer. Cependant, si vous pouvez dépasser les paroles ainsi que la narration ridicule et que vous vous attardez davantage sur l’instrumentation, vous aurez toutes les chances d’apprécier leur délire.
Concernant le vif du sujet, et comme lors de chaque nouvelle sortie, nous avons droit à une description détaillée de cette histoire imaginaire qui remonte à mille ans avant même la naissance d'
Angus McFife. Cette fois-ci, le conte s’attarde sur un simple villageois, nommé Zargothrax, qui menait une vie paisible en tressant des paniers dans un village appelé Auchtermuchty. Or, un jour, le héros légendaire Dundax décida de construire un nouveau royaume sur ses terres, et ainsi naquit le royaume de Fife. Envahi par une haine comparable à celle de Anakin Skywalker (Star Wars), Zargothrax se transforma en un sorcier pervers du chaos et du mal, cherchant désormais à se venger du prince de Fife et de tous ses descendants.
Ainsi, après une énième piste d’introduction qui sert d’ouverture, cette nouvelle bataille débute avec "Holy Flaming
Hammer of the
Unholy Cosmic
Frost**", narrant l'histoire de la récupération du royaume perdu avec l'utilisation du puissant et majestueux Holy Flaming
Hammer. Il s’agit-là d’une piste composée de claviers et d’orchestres de tête couplés d’une batterie frénétique, tandis que les guitares jouent de manière assez lourde. Dans la même veine, nous trouvons "Vorpal Laserblaster of Pittenweem", qui est peut-être le morceau le plus rapide de l'album, avec des percussions très frénétiques mélangées à un travail de guitare lourd et agrémenté de claviers légers. Il s’agit-là d’une chanson amusante décrivant une arme légendaire que nos puissants héros doivent récupérer en traversant des cavernes naines, car elle leur permettra de vaincre le "Seigneur des épées de la
Horde gobeline", un autre morceau très cinématographique, avec un fort accent sur la narration, ainsi que l'un des plus légers et des plus mélodiques de cet opus, composé d’un très beau travail à la guitare, le tout accompagné de touches très légères d'éléments symphoniques.
Suivant le même schéma tout au long de cet ouvrage, le must de cette quatrième sortie semble donc être "
Wasteland Warrior Hoots Patrol", où l'un des personnages prononce un discours épique menant immédiatement à un solo de guitare couplé d’un surprenant solo de saxophone, et ce, sur un titre évoquant les combats de la Hoots Patrouille contre les gobelins. Pendant ce temps, le Grand Maître Proletius dirige ses "Frères de Crail" pour combattre et vaincre le sorcier maléfique Zargothrax sur cette plage ayant la particularité d’être composée d’un rythme plutôt lent. Bien qu'elle soit dépourvue d’élément folklorique, les claviers et l'orchestre sont utilisés de la même manière que
Alestorm. Ce combat décisif permettra d’ouvrir la voie au courageux prince
Angus McFife qui sera, dès lors, en position de rassembler les guerriers de tout le pays pour combattre au nom du "Fife
Eternal" , ayant ce bel équilibre entre les claviers et les éléments orchestraux malgré sa faible durée.
Ensuite, l’épilogue de cette odyssée arrive à son apogée lorsque le sorcier maléfique exerce son pouvoir impie en tant que "gardien de la flamme céleste d'Abernethy" lui permettant de donner une sensation un peu Disco où, une fois de plus, les guitares restent assez lourdes.
Enfin, après avoir dévasté tout le royaume, cette guerre dévastatrice de Dundee forme le désert nucléaire de "l'
Imperium Dundaxia" au rythme moyen, et au travail de guitare très lourd pendant les couplets. Ce travail permet d’ouvrir la voie vers une sensation légèrement sombre, où les guitares épaisses annoncent le dénouement de la bataille juste au moment où le groupe de puissants guerriers se réunit dans une dernière tentative de vaincre les clones du sorcier maléfique dans "
Maleficus Geminus (
Colossus Matrix 38B - Ultimate Invocation of the Binary Thaumaturge)". Cette épopée gigantesque de 12 minutes, est le point culminant de ce disque, à l’instar de "The Fires of
Ancient Cosmic
Destiny", tirée du précédent opus, si ce n’est que sur ce nouveau périple, nous avons affaire à un chef-d'œuvre absolu surpassant tout ce qui a été fait auparavant. De plus, ce titre regorge de surprises que les connaisseurs du groupe vont très certainement apprécier.
Conclusion :
Gloryhammer marque encore un grand coup avec «
Return to the Kingdom of Fife », et ce, malgré le départ de son désormais ex-chanteur Thomas Winkler. Si celui-ci a dorénavant monté son nouveau projet
Angus McSix, clairement destiné à faire de l’ombre à son ancien groupe (notamment en évoquant des histoires de conversations très malheureuses pour lesquelles le combo britannique dût se justifier),
Gloryhammer a prouvé qu’il n’a pas faibli pour autant et a de facto relevé le défi haut la main.
En définitive, bien que certains fans puissent encore avoir besoin de temps pour s'adapter à la nouvelle voix, il n’en reste pas moins que Sozos Michael s'intègre à merveille dans cette nouvelle ère, même si la voix distinctive de Thomas Winkler restera irrémédiablement liée aux trois premiers albums du groupe. Malgré cela, son successeur fait assurément un travail décent et il est plus qu’évident qu’une nouvelle voie est déjà toute tracée pour amener la rivalité
Gloryhammer /
Angus McSix vers de nouveaux sommets où chacun sera libre de choisir son camp…ou pas !
Il n'est jamais trop tard, je viens de découvrir le groupe...avec cet album ! Merci pour cette chronique très riche sur l'histoire (plus clichée tu meurs xD) derrière la musique, c'est toujours appréciable. Par contre une petite nuance, heureusement que j'étais bien assis car ton "s'était fait montrer la porte" a failli me provoquer un infarctus soit on lui a montré la porte, soit on la lui a fait voir, mais le combo des deux était rude pour mon p'tit coeur ;)
@Ensiferum93 : En bon wallon je te dirais : "mais que t'es biesse" haha! Bah il vaut mieux quoiqu'il arrive qu'il l'aie vu sinon il l'aurais prise en plein face!
Pour la découverte de ce groupe, il est tout de même préférable de commencer avec dans l'ordre! La différence vocale entre les anciens albums et celui-ci est vraiment très forte!
Mais sinon, malgré ton infarctus, (ou infRactus en bon wallon, tout comme l'aRéoport au lieu d'aéroport) qu'en as-tu réellement pensé?
Mais quel peuple étonnant
A la première écoute, c'est du power très bien fait, avec sa dose de kitsch nécessaire sans être dans la surenchère. La dimension symphonique est très sympa et j'aime beaucoup la voix du nouveau-venu, qui à mon sens n'a pas grand chose à voir avec celle de l'effroyable énergumène au clavier dans son groupe qui a depuis longtemps fait naufrage. La batterie galope, les riffs de guitare sympas, ça ne réinvente rien mais c'est du bien bon !
Je m'en vais de ce pas découvrir la suite (ou plutôt ce qu'il y a avant) dans l'ordre pour respecter la consigne de môsieur ;)
@Ensiferum93 : Môsieur est satisfait est t'exprime sa gratitude!
Tu verras, les deux premiers vont te sembler un cran en dessous des deux autres, mais il y a tout de même quelques bons titres. Pour ma part, le deuxième est le moins réussi, ou en tout cas, celui que j'écoute le moins!
Ps: Quand tu veux pour les voir en Live!
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