Il y a peu, j’ai écouté un album d’un de ces immenses groupes traversant les âges. Un de ceux dont les albums ne font que signer une imposante domination sur son propre paysage musical. Il est rare, aujourd’hui, d’avoir encore des groupes ayant un jour versé dans des disques discutables, puis capable de surnager par la suite avec autant talent. Ce groove tribal, ces percussions et cette rythmique lourde et martiale. Je veux évidemment parler de la bande à Cavalera :
Soulfly.
Il faut dire que le son de cette galette est exceptionnellement lourd et puissant. On le ressent sur «
Ten Plagues », cette voix vomissante, ces riffs puissants jusqu’à cette coupure épaisse et angoissante. Même le démarrage bruitiste et ambiant de « Souls of
Fire » n’est qu’annonciateur d’une tornade d’agressivité et de puissance, variant allègrement le tempo. « Watch Me » ne calme pas le jeu et propose toujours cette rythmique ronde et lourde sur un chant toujours aussi hargneux et gras. Même recette sur la démolition engendrée par les écrasements de «
Mass Ignorance ».
Sauf que j’ai un doute. « You Can’t Control Me »… Cette démolition de batterie et cette façon de hurler crescendo, ce refrain entêtant de simplicité me ferait davantage penser à la bande masquée de Des Moines. Dans le même registre « fuckiste » à outrance, j’ai découvert « Who the Fuck Are You », sa rythmique punk et répétitive, ses paroles que n’aurait pas reniées Mr De La Tourette, terminant dans un bordel grand-guignolesque de double, de cris, de saturation. Tiens, je viens de décrire « I
Hate You », aussi. On y découvre également un «
Save Me » très cliché avec des couplets calmes et clairs ainsi qu’un démarrage lent et puissant sur les refrains. Mais sur quel diantre d’album suis-je tombé ?
Ah mais je sais. Ce doit être un best-of de la scène Néo/Thrash toussa toussa. J’entends déjà Jonathan Devis pousser ses cris si caractéristiques sur la martiale «
Escape » et son chant dérangeant et pervers. Oh puis on s’éloigne même un peu du Néo puisque
Fear Factory dépose un plombage lent et méthodique sur un « Face Your Fear » essayant quelques parties de chants clairs sur un ensemble strident et plombé. Un Ill Nino Metalcorisé pousse la chansonnette sur « Numb and Sick », mélangeant toujours aussi communément partie lourde et hurlée avec refrain très claire et mélodique.
C’est quand même une compilation très intéressante, tous ces groupes proposant des titres originaux, inédits et …
Ektomorf ? «
Retribution » ? Mais… C’était si ressemblant à tout cela ! Il y a sans doute une explication rationnelle…
Ektomorf… Serait-ce ce fameux groupe de Néo-Thrash/
Core Hongrois ayant bâti une carrière de plus de 20 ans en ramassant les miettes de pain de
Soulfly et
Sepultura ? Alors ceci explique cela ! Je comprends mieux pourquoi j’ai l’impression d’écouter un Néo-
Metal qui a dix ans de retard, qui a ce groove tribal si calqué sur les Brésilliens. Même en y rajoutant Tue Madsen derrière, des guitares dans l’ensemble sous-accordées et une basse très plombée, le tout sur une batterie se démenant de percussions rapides en frappes lourdes.
Alors on continue l’écoute. Cela fait déjà onze titres non-originaux et profondément copiés des standards, l’oreille semble être distraite, à présent. Le groupe tente pourtant des petites choses ici ou là, comme cette intro agréable en arpège calme et en chant clair sur «
Lost and
Destroyed ». Mais bon, si c’est pour balancer ensuite cette éternelle rythmique Slipknotienne, ça perd un peu de son intérêt. De même, «
Whisper » use de reverb’ et de saccade pour un titre dont les hurlements ressemblent à tous les autres, en plus de nous proposer de courtes incursions claires complètement à côté de la plaque. On retiendra tout de même une conclusion intéressante, faite d’un mélange de Post-Rock et d’atmosphère malsaine à l’aide d’une basse plus que passionnante. Le disque aurait pu se finir là et conclure ainsi sur un bon souvenir… Mais à la place, la ballade niaise et sucrée « Collapsed Bridge », avec petite guitare acoustique et voix larmoyante (« I can fly »… « I could not cry »)… Puis ce n’est pas pour remuer le couteau, mais les accords font extrêmement penser au « Snuff » des Slipknot. Fin’ je dis ça…
C’est toujours frustrant d’écouter
Ektomorf. Voir une telle débauche d’agressivité et d’énergie pour, au final, ne faire que des copies… L’hommage (si on peut dire ça comme ça), c’est intéressant sur quelques morceaux, mais quand on pense que cela fait vingt ans que ça dure.
Ektomorf ressemble un peu à Peter Pan. Il prend une sorte d’héritage, mais refuse de grandir en développant sa propre personnalité, ne construisant au final qu’un disque à pogo et dénué de toute spontanéité. À moins, tout simplement, que les Hongrois se plaisent à vivre continuellement dans l’ombre de leurs mentors…
Sepultura d'erraille complètement ,la je suis pas d'accord du tout, Machine Messhia et surtout le superbe dernier album Quadra mais Grand monde sur le cul, les a tu écouté au moins.
Sepultura qui d'erraille j'aurais tout entendu.
Salut les copains. Pour info, la version originale du morceau "I hate you" est un titre du groupe Verbal Abuse sorti sur l' album "Just an american band" parut en 83, super groupe de Crossover/punk des années 80s. Ce titre sera effectivement repris par Slayer sur l'album de reprise punk "undisposed attitude". Comme dit l' adage , rendont a César... Concernant cet album, moi je le trouve plutot bon. Il ne revolutionne certainement pas le style , mais je trouve ca utra efficasse, ca envoie du lourd .
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