Rejected Gods

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16/20
Nom du groupe Enemy Of Reality
Nom de l'album Rejected Gods
Type Album
Date de parution 30 Juin 2014
Labels FYB Records
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album14

Tracklist

1.
 Medusa
 01:39
2.
 My Own Master (ft. Mike Lepond)
 04:08
3.
 Lifeless Eyes
 03:30
4.
 Needle Bites (ft. Ailyn Giménez)
 04:12
5.
 One Last Try
 04:30
6.
 Her Descending Ghost
 03:51
7.
 The Bargaining (ft. Androniki Skoula)
 05:04
8.
 Grief Divine
 05:25
9.
 Torn Apart
 04:43
10.
 Twist of Time
 04:19
11.
 Step into the Light (ft. Maxi Nil)
 03:32

Durée totale : 44:53

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Enemy Of Reality


Chronique @ ericb4

11 Avril 2023

Une épique et charismatique offensive en guise de message de bienvenue...

Nouvel arrivant dans un espace metal symphonique à chant féminin déjà en proie à une forte saturation, quelles seraient alors ses chances pour ce quintet grec de parvenir à faire entendre sa voix et d'essaimer ses riffs au-delà des frontières par trop limitatives de sa terre hellénique natale ? Ce serait faire fi de l'expérience et des talentueux savamment conjugués, et plus encore, de la furieuse détermination à en découdre de la part de ses membres. Ainsi, créé en 2013 à Athènes, le combo sortira moins d'un an plus tard son premier et présent album full length, « Rejected Gods » ; une galette signée chez le label belge FYB Records, où 11 pistes s'égrainent sur un ruban auditif de 45 optimales minutes. Enregistré, mixé et mastérisé par un certain Mark Adrian, guitariste/batteur (Soulfree, ex-Bob Katsionis...) et ingénieur/producteur grec (Meden Agan, Bare Infinity, Nightfall...), cet introductif opus n'accuse pas l'ombre d'une sonorité résiduelle tout en offrant une belle profondeur de champ acoustique. Aussi, le collectif égéen annonce-t-il dores et déjà la couleur de ses intentions...

Mais avant d'aller plus loin, quelques présentations s'imposent. A bord du navire, s'y trouvent réunis : la mezzo-soprano Iliana Tsakiraki (ex-Meden Agan), remarquée pour sa participation sur l'album « The Great Mass » de Septicflesh, le guitariste Steelianos Amoiridis (ex-Keado Mores), le bassiste Thanos, le batteur Philip Stone (ex-Meden Agan), sans oublier la claviériste Marianthe. De cette étroite collaboration émane un propos metal mélodico-symphonique opératique et progressif, dans la lignée de Nightwish, Amberian Dawn, Meden Agan, Xandria, Tristania, et consorts. Aventure à laquelle ont également participé des invités de marque : le bassiste Mike LePond (Symphony X) ainsi que trois vocalistes chevronnés , à savoir : Ailyn Giménez (Sirenia), Maxi Nil (Jaded Star, ex-Visions Of Atlantis) et Androniki Skoula (Chaostar). Excusez du peu !

Jouissant d'arrangements orchestraux de bonne facture, le méfait laisse également entrevoir une technicité instrumentale et vocale éprouvée, doublée de la féconde inspiration mélodique de ses auteurs. S'y ajoutent un trait de plume affiné et des thèmes variés, allant de quelques problématiques quotidiennes jusqu'à évoquer le mythe grec d'Orpheus et Eurydice, et ce, sur quatre pistes successives de la rondelle. Pour mettre les petits plats dans les grands, l'artwork d'inspiration fantastique dont se nourrit la jaquette relève, tout comme pour Chabtan, Elysium Theory, Mutum, Myrah et Sworn. de la patte experte de Pierre-Alain Durand (3mmi Design). Une carte de visite alléchante, nous intimant d'aller explorer plus en profondeur les entrailles du navire...

Ce serait à la lumière de ses passages progressifs que la troupe parviendrait le plus aisément à nous retenir plus que de raison. Ainsi, passée la brève, cinématique et poignante entame instrumentale, « Medusa » – composée par le guitariste/claviériste Christos Antoniou (Septicflesh) –, les phases rythmiques ne sauraient tarder à se complexifier, sans pour autant nous déconcerter, loin s'en faut. A commencer par son voisin de bobine, « My Own Master », tubesque et ''nightwishien'' mid/up tempo aux riffs acérés, relevé à la fois par les prégnantes envolées lyriques de la sirène, la basse claquante de Mike LePond et un vibrant solo de guitare. Difficile également de se soustraire aux vibes enchanteresses dont nous abreuvent les polyrythmiques « One Last Try » et « Her Descending Ghost ». Non sans nous renvoyer à un Amberian Dawn des premiers émois, ces fringants manifestes disséminent tous deux de sémillants arpèges d'accords sans pour autant tomber dans les travers de sirupeuses ritournelles ; un savant équilibre entre subtilités techniques et mélodicité aux fines nuances, que l'aficionado du genre ne saurait ignorer. On pourra, enfin, s'orienter vers le mid/up tempo syncopé « Twist of Time » au regard de la qualité de ses arrangements instrumentaux et de choeurs samplés du plus bel effet. Mais là n'est pas l'ultime argument de nos compères pour tenter de nous rallier à leur cause...

Quand le convoi instrumental maintient une vive cadence, nos acolytes ne trouveront pas moins matière à encenser le pavillon. Ce qu'atteste, en premier lieu, le ''xandrien'' up tempo « Lifeless Eyes », véritable torche incendiaire aux riffs crochetés et au tapping martelant. Greffée sur une ligne mélodique, certes, convenue mais des plus enveloppantes et pourvue d'un refrain catchy mis en exergue par les frissonnantes impulsions de la déesse, la ragoûtante offrande ne se quittera qu'à regret. Dans cette mouvance, on ne saurait davantage éluder l'entraînant « Needle Bites », eu égard à un duo féminin en voix claires en parfaite osmose, les chatoyantes oscillations d' Ailyn Giménez venant alors se lover dans les limpides volutes de la princesse. Et ce ne sera pas le fugace mais sidérant solo de guitare qui nous déboutera de ce hit en puissance. Quant à l'opératique et ''nightwishien'' up tempo « Grief Divine », c'est d'un claquement de doigts qu'il poussera le chaland à un headbang bien senti tout en l'immergeant au sein d'un seyant paysage de notes.

Le spectacle ne sera pas moins au rendez-vous de nos attentes à l'aune de passages aux coups de boutoir un poil moins incisifs. Ainsi, à l'instar d'un duo mixte en voix de contrastes bien habité – les cristallines patines de la diva n'ayant de cesse de faire front aux growls ombrageux d' Androniki Skoula –, le ''tristanien'' mid tempo au léger tapping « The Bargaining » intrigue autant qu'il nous aspire dans ses gorgonesques marécages. Jouant également tant sur ses effets de contraste atmosphérique que sur un sillon mélodique aussi exigeant dans son process d'écriture qu'éminemment engageant, cet effort metal symphonique aux relents dark gothique n'aura pas tari d'armes effilées pour asseoir sa défense. Dans cette même énergie, mais dans un registre metal symphonique opératique tel que celui d'Amberian Dawn, le théâtralisant « Torn Apart » pourra, à son tour, faire plier l'échine à plus d'une âme rétive à son assimilation ; délivrant moult sonorités organiques un brin surannées, mis en habits de lumière par les fluides et magnétiques ondulations de la frontwoman et enorgueilli d'un solo de guitare, l'altier manifeste poussera à y revenir dès la chute finale entamée.

Que l'aficionado d'intimistes espaces se rassure, nos compères ne l'auront pas laissé pour compte. Ils lui auront même concocté leurs portées les plus délicates et adressé leurs mots bleus les plus sensibles, et ce, peu avant d'arriver à quai. Preuve, s'il en est, qu'ils n'ont pas misé tous leurs espoirs de l'emporter à l'image d'affriolantes ballades placées çà et là sur notre parcours. Ainsi, s'offre à nous « Step into the Light », une ballade a-rythmique et atmosphérique pétrie d'élégance, alimentée d'un fondant piano-voix, où les claires et ''siréniennes'' empreintes oratoires d' Iliana et de Maxi Nil évoluent à l'unisson. Un instant privilégié se gorgeant en émotion au fil de notre progression, que l'on ne quittera que pour mieux y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité.

En définitive, le fringant quintet hellénique nous invite à un voyage en eaux volontiers tumultueuses, avec pour effet de nous retenir sur la totalité de la traversée. Varié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, ce premier opus s'avère également diversifié eu égard aux exercices de style dispensés, même si l'une ou l'autre fresque symphonico-progressive, pourtant souvent requise par le chaland, manque à l'appel. Si elle jouit parallèlement d'une production d'ensemble difficile à prendre en défaut et de compositions finement ciselées et, le plus souvent, aptes à nous happer, la galette ne laisse pas entrevoir l'once d'une prise de risque au moment où les modèles identificatoires du groupe peinent à se faire oublier. De réelles carences, néanmoins compensées par une technicité maîtrisée et des mélodies délicatement esquissées, et qui ne sauraient empêcher la formation grecque de se hisser dores et déjà parmi les sérieux espoirs de l'exigeant registre metal symphonique à chant féminin. Bref, une épique et charismatique offensive en guise de message de bienvenue...

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