Reflection

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15/20
Nom du groupe Sharone
Nom de l'album Reflection
Type Album
Date de parution 29 Novembre 2019
Style MusicalMetal Atmosphérique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Unspoken
 03:22
2.
 Cold
 04:10
3.
 Poisonous
 03:50
4.
 Turn Back Time
 05:23
5.
 Marionette
 04:11
6.
 White Witch
 03:14
7.
 Shatter
 04:45
8.
 Filling the Void
 04:02
9.
 Closer to Love
 05:02
10.
 Final Reflection
 03:14

Durée totale : 41:13

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Sharone


Chronique @ ericb4

11 Janvier 2022

Un troisième mouvement d'une confondante délicatesse, synonyme d'épanouissement artistique de son auteure...

Portée par un intimiste et sensible « Enchiridion of Nightmares », son second album full length, la prolifique et talentueuse auteure/interprète et pluri-instrumentiste américaine foulera plusieurs mois durant la scène metal locale. Aussi, ne réalisera-t-elle pas moins de trois tournées estivales et automnales, touchant alors de nombreux publics aussi bien sur la côte Ouest que dans le Centre et l'Est de l'espace étasunien. De fructueuses prestations scéniques relayées par un travail en studio des plus minutieux, la belle concoctant et finalisant fin 2019 son troisième et présent opus de longue durée, « Reflection » ; auto-production où se succèdent sereinement 10 pistes (dont les trois singles « Cold », « Turn Back Time » et « Closer to Love ») sur un ruban auditif de 42 minutes. Ce nouvel arrivage marcherait-il dans les pas de son illustre aîné ? Ne constituerait-il pas une alternative qui en fonderait précisément son originalité ? Ou encore un heureux trait d'union entre passé et présent ?

A l'instar du précédent effort, on se trouve immergé dans un environnement rock'n'metal atmosphérique et mélodique, avec une touche dark gothique toutefois plus atténuée. Se dessine alors un propos des plus élégants et tout en sobriété, à nouveau dans la lignée d' Evanescence, We Are The Fallen, Lacuna Coil, avec, cette fois, un zeste seulement de The Flaw et One Without. Dans ce projet, la charismatique interprète et fine pianiste a sollicité la patte experte d' Andre Watkines, Ahnaf Kalam, Spencer Kane Mackey et Clayton Denton aux guitares, de Zach Barrera à la basse et d' Anthony Hester à la batterie. Lui aussi enregistré, mixé et mastérisé par Nick Nodurft, au Rusty Sun Audio, le méfait jouit à son tour d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation doublée d'une saisissante profondeur de champ acoustique. Mais embarquons sans plus attendre à bord du vaisseau amiral en quête d'enchanteurs rivages...

Plus qu'il ne l'a consenti jusqu'alors, le combo a cette fois varié ses phases rythmiques à l'envi, parvenant dès lors à nous retenir un peu malgré nous. Dans cette mouvance, on retiendra, d'une part, le frissonnant single « Turn Back Time » tant pour son ambiance mordorée que pour ses fringants gimmicks guitaristiques et ses truculentes gammes émanant du maître instrument à touches. D'autre part, à la manière de One Without, les énigmatiques mid/up tempi syncopés « Marionette » et « Closer to Love », tout comme le félin et ''lacunacoilesque'' « Filling the Void » réservent d'insoupçonnées montées en régime du corps orchestral. Dans ces climats en demi-teinte, les fluides volutes de la princesse font mouche où qu'elles se meuvent. Sur un même modus operandi, dans le sillage de The Flaw se glissent « White Witch » et « Final Reflection », intrigants et lascifs méfaits aux riffs grésillants et à la mélodicité un tantinet linéarisée. Etat de fait qui, dans un cas comme dans l'autre, ne saurait cependant empêcher la magie d'opérer.

A l'image de son devancier, le convoi orchestral de ce nouvel effort se met parfois à retenir les chevaux, non sans disséminer quelques gemmes sur son chemin. Ainsi, à la lumière de son poignant refrain mis en exergue par les chatoyants médiums de la sirène et doté d'un léger tapping, le chavirant et ''lacunacoilesque'' mid tempo « Unspoken » prend des airs de hit en puissance des plus difficiles à éluder. Dans cette énergie, à mi-chemin entre Evanescence et Beverley Craven s'illustre le tubesque « Cold ». Se parant de sémillants arpèges au piano et des limpides inflexions de la déesse, elles-mêmes calées sur une sente mélodique des plus fondantes, le grisant manifeste poussera non moins le chaland à une remise en selle sitôt son ultime mesure envolée. Le tympan pourra encore se faire happer par les vibes enchanteresses générées par le low/mid tempo « Shatter », un ''evanescent'' espace d'expression aux breaks opportuns et glissant au fil d'un infiltrant cheminement d'harmoniques.

Quand elle en vient à tamiser ses ambiances, la troupe trouve là encore les clés pour nous assigner à résidence. Ce qu'illustre « Poisonous », ballade romantique jusqu'au bout des ongles dans la veine coalisée de We Are The Fallen et Lacuna Coil. Recelant une mélodicité toute de fines nuances cousue et mise en habits de soie par les caressantes modulations de la maîtresse de cérémonie, l'instant privilégié se jouera de toute tentative de résistance à son assimilation au moment même où il comblera les attentes de l'aficionado du genre intimiste.

Au final, on parcourt une œuvre rock'n'metal atmosphérique gothique à la fois fringante, énigmatique et feutrée, à la coloration moins dark qu'antérieurement, et générant à nouveau une charge émotionnelle difficile à endiguer. Cela étant, on effeuille dorénavant un set de compositions techniquement plus abouti et laissant entrevoir des mélodies tout aussi exigeantes dans leur process d'écriture et un poil plus immersives aujourd'hui qu'hier ; état de fait poussant peu ou prou à y revenir une fois la dernière mesure du skeud évanouie. Si l'on pourra encore regretter le peu de prises de risques consenti et des exercices de styles tendant à se répéter, les sources d'influence semblent désormais mieux digérées au moment où la chatoyante et sensuelle empreinte vocale de la belle se fait cette fois plus enveloppante. Bref, un troisième mouvement d'une confondante délicatesse, synonyme d'épanouissement artistique de son auteure...


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