Morbid Illusion

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16/20
Nom du groupe Sharone
Nom de l'album Morbid Illusion
Type Album
Date de parution 28 Mai 2021
Labels DI Records
Style MusicalMetal Atmosphérique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Left in the Dark
 02:56
2.
 Fade Away
 04:15
3.
 Can We Pretend
 03:57
4.
 Pinup Doll
 02:55
5.
 Screaming into Oblivion
 03:03
6.
 Project
 02:59
7.
 Serenity
 04:40
8.
 Diamond
 03:10
9.
 Trapped
 03:42
10.
 Dying Out
 02:37

Durée totale : 34:14

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Sharone


Chronique @ ericb4

31 Janvier 2022

Un retour sur des chapeaux de roue à l'aune de cette solaire et poignante livraison...

Impulsée par l'engouement médiatique suscité par son troisième et délicat album studio, « Reflection », l'inspirée et talentueuse auteure/interprète et pluri-instrumentiste américaine originaire de Denver, dans le Colorado, ne reviendra finalement dans la course que quelque deux années plus tard. Le temps pour elle de peaufiner sa production d'ensemble, de fluidifier plus encore ses lignes mélodiques, d'affiner le trait de sa plume, et de réaliser la bagatelle de trois singles (« Can We Pretend » et « Fade Away », en 2020, suivis de « Screaming into Oblivion », un an plus tard) et pas moins de six clips. Aussi, aux fins d'un travail en studio de longue haleine, la belle nous octroie un quatrième opus de même acabit dénommé « Morbid Illusion » ; une galette modeste de ses 34 minutes sur lesquelles s'enchaînent sereinement dix pistes, dont les trois singles sus-mentionnés, cette fois signée sur le jeune label américain DI Records. Indice révélateur d'un changement de cap amorcé pour Sharone et ses complices ?

A l'image de son devancier, cet effort évolue dans un espace rock'n'metal atmosphérique et mélodique plus accrocheur aujourd'hui qu'hier, avec toutefois un zeste de pugnacité supplémentaire accolé à ce set d'inédites compositions. Aussi, se trouve-t-on immergé dans une atmosphère à la fois rayonnante et des plus enivrantes, plus proche de celle d'Evanescence, We Are The Fallen et Lacuna Coil que de celle, plus volontiers dark gothique, de The Flaw ou One Without. Dans ce dessein, la charismatique interprète, pianiste, guitariste et bassiste, a requis les talents de : Chris de la Vega aux guitares, Zach Lambert derrière les fûts et, à nouveau, Zach Barrera à la basse. Avec la participation, sur certaines plages, de Johnny Romero et Anthony Hester à la batterie ; Spencer Simpson, Josh Martinez et Travis Owen aux guitares. Tout comme son prédécesseur, cet opus s'est vu finement mixé et mastérisé par Nick Nodurft, au Rusty Sun Audio ; état de fait qui n'a pas été sans effet sur le confort auditif procuré par le seyant méfait. Mais entrons plutôt dans la cale du navire, en quête de trésors intimement enfouis...

C'est sur une cadence un brin plus vive qu'à l'accoutumée que s'effectue la traversée, le combo ayant à nouveau concocté ces séries de notes aptes à nous retenir plus que de raison. Ainsi, c'est d'un battement d'ailes que les refrains catchy dont se parent les entraînants et ''evanescents'' « Left in the Dark » et « Diamond » happeront le tympan du chaland. Mis en exergue par les chatoyantes inflexions de la sirène et jouissant d'enchaînements intra piste des plus sécurisants, le fringant et ''lacunacoilesque'' single « Fade Away », quant à lui, ne se fera guère moins impactant. Dans cette veine, livrant un épais riffing adossé à une frondeuse rythmique, jouissant des screams déchirants d' Hannah Maddox, et calé sur une sente mélodique des plus enveloppantes, le tubesque « Can We Pretend » se jouera de toute tentative de résistance à son assimilation. Un poil plus intrigant et en dépit d'un refrain en proie à d'inextricables linéarités, mais octroyant des couplets finement ciselés et des plus ensorcelants, le mid/up tempo syncopé « Project » pourra à son tour, et sa manière, nous prendre dans ses filets.

Quand le convoi instrumental retient un tantinet les chevaux, la troupe parvient non moins aisément à aspirer le tympan du chaland. Ce qu'atteste, d'une part, le ''lacuncoilesque'' mid tempo « Pinup Doll », enivrant méfait aux riffs crochetés et disséminant de délicates gammes pianistiques. S'égrainant au fil d'un infiltrant sillon mélodique où s'agrègent les félines modulations de la déesse, ce hit en puissance poussera irrémédiablement à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. L'émotion sera également au rendez-vous de nos attentes sur le single « Screaming into Oblivion », félin mid tempo aux riffs émoussés dans le sillage de We Are The Fallen. Doté d'un refrain aux magnétiques harmoniques, là encore mis en habits de lumière par les troublantes oscillations de la princesse, le poignant effort ne se quittera qu'à regret.

Dans cette mouvance mais offrant une palette plus étoffée en matière de contrastes rythmiques, d'autres pistes ne sauraient davantage se voir esquivées. Ainsi, s'inscrivent les chavirants low tempi progressifs « Serenity » et « Trapped » ; l'un déployant ses riffs massifs contrastant avec de sensibles arpèges échappés du maître instrument à touches, le second se plaisant à nous surprendre par ses libertaires arpèges d'accords et sa bondissante reprise à mi-parcours. Et la magie opère, une fois encore. Enfin, eu égard à son entêtant refrain aux relents électro pop encensé par les troublantes volutes de la maîtresse de cérémonie, le bref mais engageant et velouté « Dying Out » referme pianissimo et en tout élégance ce quatrième volet.

A l'issue de notre parcours, force est d'observer une œuvre éminemment liante, un zeste plus vitaminée que ces devancières, propice à un headbang subreptice et pétrie d'élégance. Des lignes mélodiques plus accrocheuses assorties d'une technicité instrumentale plus aguerrie aujourd'hui qu'hier et d'une ingénierie du son rutilante complètent un tableau dorénavant plus richement orné. A l'instar de son prédécesseur, cet opus accuse cependant de timides prises de risques et des exercices de style en proie à une intarissable stéréotypie. Dévoilant néanmoins d'inédites sonorités, une plus discrète présence des sources d'influence ainsi qu'une interprète au faîte de son art, ce quatrième mouvement pourrait désormais porter le combo nord-américain parmi les valeurs montantes de ce registre metal. Il en a les atouts et l'étoffe. Bref, un retour sur des chapeaux de roue à l'aune de cette solaire et poignante livraison...


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