Realms of Odoric

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15/20
Nom du groupe Suidakra
Nom de l'album Realms of Odoric
Type Album
Date de parution 20 Mai 2016
Labels AFM Records
Style MusicalFolk Death
Membres possèdant cet album23

Tracklist

1.
 Into the Realm
 01:15
2.
 The Serpent Within
 04:09
3.
 The Hunter's Horde
 04:27
4.
 Creeping Blood
 02:03
5.
 Undaunted
 04:00
6.
 Lion of Darcania
 05:12
7.
 Pictish Pride
 04:01
8.
 On Roads to Ruin
 03:43
9.
 Dark Revelations
 04:10
10.
 Braving the End
 03:38
11.
 One Against the Tide
 03:54
12.
 Cimbric Requiem
 04:09
13.
 Remembrance
 02:39

Durée totale : 47:20

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Suidakra


Chronique @ AlonewithL

14 Mai 2016

Jamais on aura surpris "Suidakra" aussi peu inspiré.

Gloire et déshonneur d'un héros mythique. Ce que je vais vous rapporter se rapprocherait quelque peu de la pièce tragique. Vous connaissez certainement "Suidakra", formation germanique emmenée par Arkadius, qui a obtenu une grande reconnaissance à travers une longue carrière et à travers des disques prestigieux tels que "Caledonia" ou "Crogacht". Seulement, le projet semble amorcer une sorte de déclin. On avait ainsi peu retenu, "Eternal Defiance", l'album précédent de 2013. Arkadius, en parallèle, avait appuyé le projet d'art du graphiste Kris Verwimp, intitulé "Realms of Odoric". Le 12ème album studio de "Suidakra" lui offre un écho et reprend même le nom du projet, se réappropriant de fait l'univers fictif initié par Kris Verwimp, qui signera la pochette de l'effort. Le disque parait en mai 2016, et fait suite à une tournée aux côtés de l'américain "Overkill". A la découverte du volume qui laissait plein d'espoirs, jamais on aura surpris "Suidakra" aussi peu inspiré. Le guerrier qui posait en conquérant victorieux n'était donc qu'un leurre.

L'introduction "Into the Realm" inaugure cette nouveauté. On entend un rythme palpitant, quasi tribal, adouci par quelques sonorités de lyre et de cornemuse. Un début assez classique sur la forme pour un lancement de disque pagan, néanmoins harmonieux, envoûtant, présageant le meilleur. Pourtant, le véritable titre qui le succédera se décline fade, assez tiède, mal servi par les chants clairs en refrain. "The Serpent Within" ne semble véritablement déployer que la seule batterie, que l'on perçoit bien par ses forts à-coups. Au dernier quart de piste, il y aurait bien un passage un peu plus relevé, mais la musique est graveleuses, sans réelle prise sur nous. "On Roads to Ruin" souffre lui aussi d'une rythmique un peu bouffie, de longueurs, même s'il est lui plus attachant dans la tension qu'il place, dans ses orchestrations et aussi dans la qualité d'une entame des plus investies. Pareille frustration pour le dénommé "Pictish Pride" qui comporte également une entame fort plaisante au piano et au violoncelle. Le restant parait dynamique, bien élancé, mais s'illustrera plutôt indigeste et mal articulé, avec un refrain particulièrement stérile où tente de s'imposer une chanteuse et des chœurs amorphes.

Parfois, "Suidakra" se lance dans la tradition. On reconnaît son goût pour le death mélodique à travers "Dark Revelations". Un exercice tout à fait potable, qui aurait cependant mérité plus de percutant. Le groupe s'attachera davantage au black pagan allemand en ce qui concerne "One Against the Tide", introduisant la cornemuse et offrant une certaine tonicité, des chœurs assez inspirés cette fois, même si la piste s'avère un peu répétitive. De l'entrain aussi pour "Undaunted", proposant en refrain un gros heavy metal à cornemuse. Mais le titre tourne malheureusement à vide et se révèle très mal desservi par le chant féminin. ll n'est pas le seul à vouloir faire du surplace. On retient le même reproche pour "The Hunter's Horde", plus intéressant pour le chant hargneux d'Arkadius que pour la musique livrée, du moins pour ce qui est de sa part proprement metal. La piste renferme quelques passages enivrants dans la lignée de "Summoning", empruntant une ambiance parfois similaire, utilisant cliquetis et quelques airs orientaux.

Pour ce qui est de l'ambiance seule, nous avons des interludes curieusement intéressantes: le frissonnant et très inquiétant "Creeping Blood" aux battements tribaux et à la narration cruelle, complètement possédée; tout l'inverse du quiet et posé "Braving the End", qui en supplément de son calme et de sa fraîcheur, propose ce qui pourrait ressembler à une ballade de "Midnattsol", mais virile par l'intervention du chant maussade d'Arkadius, qui s'ajoute aux chants féminins, avec quelques airs bluesy. "Cimbric Requiem" n'offre pas de paroles à proprement dit, juste une longue orchestration, une ascension harmonieuse, délicatement servie avec des guitares acoustiques et quelques voix féminines. Nous ne pouvons pas cracher sur la qualité de la symphonie. Elle a fait en partie le succès du vigoureux morceau "Lion of Darcania", qui est ni plus ni moins l'extrait le plus goûtu et le plus ambitieux de l'album. Le bonus "Remembrance", malgré sa plénitude et sa douceur, figure également comme une piste essentielle. Remarquablement maîtrisée et articulée. Le chant clair par à coups a quelque chose de désabusé et de touchant.

Vous l'aurez compris, "Realms of Odoric" contient peu de matières à être défendu. Il se montre globalement décevant, pâle. S'éloignant même du très potable "Eternal Defiance", qui laissait pourtant lui entrevoir un essoufflement dans la carrière du groupe. Et quel essoufflement! "Suidakra" semble totalement désabusé et défait sur ce nouvel album. Les mélodies sont rarement marquantes, quand seulement il y a des mélodies. Les riffs et les chants même peuvent paraître à certains moments désagréables. Le tout baigne dans une tiédeur assez indigeste. C'est loin de la perspective attendue grâce à cette nouvelle histoire, qui semblait avoir donné une lueur d'esprit à Arkadius. Du moins, on l'espérait. Au lieu de rendre une épopée des plus épiques, qui paraissait bien saisissable par l'intermédiaire de sa pochette héroïque, on obtient ce qui pourrait ressembler à une coquille vidée de son contenu. Ce n'était là que le reflet d'un héros blessé.

12/20


9 Commentaires

6 J'aime

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Darksaucisse - 15 Mai 2016: Merci bien pour le papier Alone !
Le précédent était déjà pas folichon, mais là entre la pochette que je trouve relativement laide et un The Hunter's Horde mou du genou et fade au possible, je m'y attendais quelque peu à la déception ! Ta chro' confirme donc cette impression... je passerai donc dessus et resterai à The Arcanum et Crogacht...
AlonewithL - 15 Mai 2016: Salut mec!
La pochette j'aime bien. Aussi parce qu'elle me fait un peu songer à celle de "The Sun of Tiphareth" d'Absu.
Darksaucisse - 15 Mai 2016: Oui en effet, j'y avais pensé aussi à la pochette d'Absu ! En soi, c'est surtout la couleur utilisé que je trouve affreuse...
JCR59 - 29 Juin 2016: On ne peut qu'être en phase avec cette chronique à l'écoute de l'album...

C'est vraiment dommage le déclin de ce groupe. Je serai même plus sévère que toi en disant qu'il n'y a guère que les 3 premiers albums de la formation qui sont excellents avec le summum atteint par The Arcanum
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