Raben im Herz

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15/20
Nom du groupe Coronatus
Nom de l'album Raben im Herz
Type Album
Date de parution 04 Décembre 2015
Enregistré à Klangschmiede Studio E
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album20

Tracklist

1.
 Lady of the Wall
 04:41
2.
 König der Nebel
 06:03
3.
 Raben im Herz
 06:20
4.
 Carpe Noctem
 04:45
5.
 Hoffnung Stirbt Niemals
 06:51
6.
 Seelenfeuer
 04:14
7.
 Anderswelt
 06:14
8.
 Canan nan Gaidheal
 05:08
9.
 Frozen Swan
 07:29

Durée totale : 51:45



Bonus CD - All titles are instrumental
1.
 Raben im Herz (Orchestral Version)
 06:11
2.
 Lady of the Wall (Orchestral Version)
 04:40
3.
 König der Nebel (Orchestral Version)
 06:03
4.
 Carpe Noctem (Orchestral Version)
 04:47
5.
 Hoffnung Stirbt Niemals (Orchestral Version)
 06:50

Durée totale : 28:31

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Coronatus


Chronique @ ericb4

08 Décembre 2015

Le combo teuton signe là une œuvre forte et authentique...

En cette année 2015, le prolifique combo de metal symphonique gothique allemand, à l'instar de Leaves' Eyes ou Imperia, revient dans l'arène pour défendre ses chances, et de quelle manière... Pour mémoire, à son actif, pas moins de six albums full length, deux compilations et deux démos en treize ans d'existence l'enorgueillissent. L'expérimenté collectif issu de Stuttgart nous octroie dès lors son septième opus longue durée, un an seulement après le flamboyant « Cantus Lucidus ». A l'aune de ce « Raben im Herz » sorti chez Massacre Records, nous avons désormais affaire à une goûteuse galette de cinquante-deux minutes où ne s'agrègent pas plus de neuf roboratives pistes distillant un message musical émotionnellement intense. Animée d'un supplément d'âme, de gammes authentiques et d'un rayonnement harmonique encore inédit, elle signifierait que le groupe a pris le temps de bien laisser mûrir ses partitions. De plus, à l'aune de cette offrande, le projet a, semble-t-il, encore gagné en épaisseur artistique.

On y retrouve le duo féminin de choc entre Carmen R, Lorch (mezzo-soprano) et Anny Maleyes (voix rock), plus investies que jamais, Olivér D (guitare) et Mats Kurth (batterie). Se sont rajoutés pour l'occasion le claviériste et arrangeur Dennis Schwachhofer (Vroudenspil), le bassiste Markus Stock (Eisregen), avec le concours de Susanne Bachmann (basse) et d'Ally Storch (violoniste (Ally The Fiddle)). De cette collaboration émanent des compositions metal symphonique un poil folk aux portées bien sculptées, aux accords aussi habiles qu'engageants et à la technique instrumentale éprouvée. Celles-ci sont liées à des textes finement échafaudés (le plus souvent en allemand), restituées avec justesse et un réel souci relatif aux finitions. Par ailleurs, on pourra observer les traits effilés d'inspiration figurative de l'artwork de la pochette, que l'on doit à Jan Yrlund (Darkgrove Design (Stratovarius, Apocalyptica, Legion Of The Damned, Korpiklaani, entre autres)). Et, point essentiel, la mise en valeur de la production repose à la fois sur une excellente qualité d'enregistrement et un mixage équilibrant honorablement les parties vocales et instrumentales entre elles, tous deux assurés par Markus (Eluveitie, The Vision Bleak) au Klangschmiede Studio E à Mellrichstadt, en Allemagne. Fort de cette équipe ultra professionnelle, et donc, d'un travail minutieux en studio, le combo nous autorise des conditions d'écoute quasi optimales. Aussi, installons-nous sans plus attendre pour découvrir ce que recèle cette rondelle.

On retrouve, en premier lieu, la marque de fabrique stylistique du combo, à l'instar de formules metal symphonique bien enlevées, d'inspiration power mélodique, mises en œuvre de façon optimale. Ainsi, des nappes synthétiques enveloppantes nous introduisent sur l'entraînant « Lady of the Wall », prégnant et mélodieux titre power symphonique, aux délicats accords et aux harmoniques soignées, qui ne sont pas sans rappeler Arven. Dans la veine de leur précédent méfait, de sensuels couplets et des refrains aux jolies gradations de tonalité réjouissent le tympan. Au cœur d'un parterre orchestral feutré, les deux déesses ne manquent pas de déployer leurs charmes oratoires, en parfaite osmose, pour nous faire frissonner de bout en bout de cette stimulante plage, soufflant instant qu'on ne quitte qu'avec regrets. Mais, là ne s'arrête pas la ronde des saveurs... Envoûtant et subtil, « Raben im Herz », autre morceau power symphonique, en mid tempo, et à la mélodicité nuancée, laisse l'appel des sirènes oeuvrer pour nous cueillir. L'étau se resserre alors irrémédiablement sur le refrain, un beau solo de guitare achevant de nous convaincre de rester suspendus aux magnétiques gammes de la pièce épique qui se joue devant nous. Aussi, la charge émotionnelle se fait grandissante et l'adhésion quasi spontanée. Enfin, une basse vrombissante et une lead guitare enjouée nous installent à bord de la vivifiante « Seelenfeuer », elle aussi, pièce metal symphonique à la touche power, à la ligne mélodique engageante et raffinée, soutenue par une muraille de choeurs indéfectible, non sans rappeler l'ambiance de « King of Kings », dernier effort de Leaves' Eyes. Comment alors, notamment sur les refrains, échapper à l'emprise des deux lionnes sur une piste apte à les faire briller de mille feux ? Tentative avortée par avance...

Mais, autre chose encore attire invariablement notre attention dans ce message musical. Aussi, on ne passera pas outre les passages à la belle signature folk, loin de manquer à l'appel. Ainsi, le jovial « König der Nebel » livre une palette d'instruments folkloriques étoffée et fort bien organisée. Conjointement, la truculente plage laisse entrevoir de sculpturales envolées lyriques le long d'une armature harmonique originale, enfilant cycliquement breaks opportuns et confondantes reprises ainsi que de saisissants ponts techniques où la polyrythmie est de mise, l'ensemble finissant crescendo. Pour sa part, l'énergique « Hoffnung Stirbt Niemals », fresque d'obédience power symphonique mélodique un tantinet folk, aux riffs corrosifs, sous l'égide d'originales sonorités d'accordéon samplé, nous fait virevolter, et même headbanguer jusqu'à l'ivresse. Au sein de cette luxuriante instrumentation, nos deux félines déesses nous happent dans leurs filets oratoires d'une insoupçonnée légèreté, se complétant parfaitement l'une et l'autre. Il devient progressivement difficile de s'extirper de cette profusion de gourmandises auditives, celles-ci étant à leur paroxysme en fin de parcours. Mais, nos acolytes ont encore quelques passages immersifs en réserve... Sonnent les cornemuses et dansent les cordes d'une sensible guitare acoustique à l'abord du frétillant « Carpe Noctem », titre heavy symphonique d'inspiration folk mélodique où des choeurs en liesse nous invitent à suivre le convoi orchestral. Un break survient et se fait enrouler par un tapping martelant et fouetter par les inflexions conjointes de nos deux séductrices, au fil d'envoûtantes harmoniques à la manière de Clannad, l'insatiable sarabande évoluant dans une allégresse de tous les instants. A l'aune de « Anderswelt », dans une mouvance heavy symphonique gothique, à la touche folk, de troublantes ondulations violoneuses, non sans rappeler les premiers The Waterboys, nous accueillent sur fond d'ambiance mystique germanique dans la lignée de L'Ame Immortelle. Une empreinte growleuse s'intercale entre les deux sensuelles sirènes convolant à l'unisson, alternant avec une instrumentation aussi roborative que souriante, et ce, parallèlement à l'omniprésence du délicat petit instrument à cordes et quelques touches d'un accordéon bien inspiré. Bref, de truculents instants à parcourir pour une remontée temporelle du plus bel effet.

Le combo teuton n'a pas non plus manqué de nous octroyer ses mots bleus, ici sous deux angles d'attaque différents mais ayant pour point commun de nous rallier à sa cause sans l'ombre d'une difficulté. D'une part, la power ballade « Canan nan Gaidheal », d'inspiration folk, nous saisit littéralement par les joutes oratoires des deux interprètes au timbre céleste le long d'un cheminement mélodique invitant. L'atmosphère traditionnelle peut évoquer Loreena Mc Kennitt avec quelques pointes de Clannad sur les accords. Volètent alors quelques notes envoûtantes d'un violon se faisant caressant, l'ensemble orchestral lui répondant en écho par des arpèges enjoués et de bon aloi. Mais, le collectif nous aurait gardé une pièce de choix pour la fin... Douce ballade folk rock progressive aux allures de toile de maître, « Frozen Swan » témoigne d'une atmosphère romantique de rêve, mise en relief par une souple rythmique, une lead guitare en tapinois et surtout par les talents d'interprétation conjugués et éprouvés des deux déesses, aux impulsions aussi lumineuses qu'infiltrantes, jouant sur une large palette de nuances pour parvenir à leurs fins, dans l'ombre d'une juxtaposition de Moya Brennan et Loreena. Et, force est de constater que nos émotions sont touchées, immanquablement, notamment sous l'impact de refrains des plus savoureux.

Arrivé au terme de l'écoute du méfait, on ressent une heureuse ferveur, à l'aune d'une sculpturale et sensuelle œuvre, et toute la force émotionnelle dégagée et communiquée par un groupe qui a su patiemment concocter ses compositions pour nous offrir la quintessence de son projet. Cette fois, il ne s'est pas contenté d'un schéma classique couplets/refrains immédiatement mémorisables pour solde de tout compte. Au contraire, il nous pousse souvent à la réécoute pour y déceler les détails techniques et esthétiques qu'un premier passage aurait éludés. Et, sans forcer son talent, le groupe parvient ainsi à nous retenir, à nous surprendre, à faire jouir nos tympans, voire à nous extasier. Il le fait à sa sauce, avec une touche folk en prime, mêlant ainsi modernité des gammes et authenticité des éléments, dans un bain orchestral éclectique mais aux cohérentes harmoniques. Bref, ceux qui ont apprécié les précédents efforts n'auront que peu de mal à s'immerger dans l'ambiance surannée de ce skeud, y retrouvant une armature symphonique mélodique solide et inspirée. Le champ de l'auditorat pourra cependant être élargi à tout amateur de metal symphonique à chant féminin. On comprend, dès lors, que nos acolytes ont mis les petits plats dans les grands et qu'une réelle évolution artistique et technique est en marche. On se rapprocherait ainsi, pas à pas, des groupes majeurs de ce registre metal ô combien convoité. Un poil de diversité atmosphérique et oratoire supplémentaire, et l'échelon ultime sera gravi...

3 Commentaires

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frozenheart - 08 Décembre 2015: Merci Eric, pour la chronique.
Enfin un nouvel album de Coronatus et c'est toujours avec autant de difficultés que j'apprécie ce nouvel effort studio.
En effet, j'ai écouté l'album sur Deezer et j'ai toujours ce sentiment d'album d'inachevé, maquant d'originalité et que le groupe vie sur ses acquis en copiant trop dans le répertoire de son prédécesseur .
Aussi je pense que le groupe se précipite de trop avec un album tous les ans. Est-ce bien raisonnable?
ericb4 - 08 Décembre 2015: Merci à toi! Je me rappelle que tu n'avais pas trop accroché sur le précédent album, notamment en ce qui concerne le chant. Il y a eu quelques progrès de ce côté-là, même si on peut avoir une impression de déjà entendu chez le groupe. Par ailleurs, si la recette de base peut rappeler le dernier opus, il y a néanmoins une touche folk plus travaillée, avec de nouvelles sonorités octroyées. Il est vrai aussi que si cet album jouit d'une bonne qualité de production, notamment sur la partie enregistrement, il ne diversifie pas suffisamment ses atmosphères et ses parties vocales. Mais, comme les harmonies et les rythmiques sont sauvegardées, le mal n'est pas grave. Cela étant, pour rejoindre le peloton de tête, ils devront prendre quelques risques, ne pas trop rester campés sur les schémas de leurs productions passées tout en variant leur offre. On n'en est pas loin, mais le pas n'est pas encore franchi...
Hellsheimer - 08 Décembre 2015: C'est à peu prés ce que j'ai écrit aussi dessus mais en plus concis. :-)
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