Cantus Lucidus

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16/20
Nom du groupe Coronatus
Nom de l'album Cantus Lucidus
Type Album
Date de parution 05 Décembre 2014
Enregistré à Klangschmiede Studio E
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album24

Tracklist

1.
 Schnee & Rosen
 03:53
2.
 Deborah
 03:02
3.
 No Holy Wars
 04:49
4.
 The Elvenwell (I Can Give You...)
 04:04
5.
 Freundschaft
 04:38
6.
 Cathy's Floor
 04:48
7.
 Unsterblich
 04:02
8.
 Autumn Child (in My Dreams)
 04:47
9.
 Ihr Habt die Schuld !
 08:01

Bonus
10.
 A Dead Man's Tale
 04:44
11.
 Vor der Schlacht
 05:00

Durée totale : 51:48

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Coronatus


Chronique @ ericb4

21 Décembre 2014

Assurément le millésime de la consécration pour le groupe !

Le heavy symphonique vient ici s'enorgueillir d'une oeuvre bien sculptée à l'aune de cette sixième édition du quartet allemand. Suite à plusieurs opus de bon aloi, le groupe a cherché à signer cette fois une oeuvre plus immersive, consensuelle parce que mélodiquement saisissante, sans y perdre son identité stylistique pour autant. Tour de force réussi, semble-t-il! Que cache alors cette surprise de fin d'année ?

Tout d'abord, une grande diversification atmosphérique s'observe. Celle-ci vient à la rencontre d'une profusion d'effets et de notes savamment restituées par les différents instruments sollicités. De plus, les harmonieuses correspondances vocales observées entre les deux sopranos, Carmen Lorch et Anny Maleyes, sont confondantes de charme et de précision. Enfin, il n'y a pas ou peu d'encombrement des pistes par des accords alambiqués qui en alourdiraient la teneur. Rajoutons que l'espace sonore est d'une grande netteté et s'offre aisément à une écoute prolongée. Aussi, "Cantus Lucidus" nous invite à parcourir ses délicieux chemins mélodiques le long de ses neuf plages s'étalant sur une quarantaine de minutes. On suit alors le déroulement du film avec bonheur. A quoi peut-on s'attendre à la découverte de cette petite rondelle ?

Rien que l'artwork de la pochette renseigne sur les intentions musicales du groupe. Romantisme, douceur des formes et couleurs pastel sont de mise. Et ce, grâce à la touche experte de Jan Yrlund (Dagrove Design), ayant dessiné la plupart des pochettes d'Apocalyptica, Stratovarius et Manowar, pour n'en citer que quelques unes. La mise en musique a suivi ce mouvement, avec le concours d'une suave flûte jouée par Marion Visotschnig à laquelle s'adjoint un violon virevoltant confié à Elli Wiesner (Brocelian). De plus, le groupe a conféré une dimension proprement symphonique à son projet. Pour cela, il a fait appel à l'habile doigté du claviériste Pinu'u Renues ainsi qu'à la polyvalence technique de Markus Stock (Eluveitie, The Vision Bleak, Eisregen). Ce dernier a assuré à la fois les enregistrements, le mixage et la supervision d'ensemble, en plus de la mise en service de ses compétences de bassiste.

Par rapport aux productions précédentes, le groupe a affiné ses lignes mélodiques, retravaillé les enchaînements, repensé ses textes et éliminé tous types de parasitages techniques. Le style, quant à lui, reste bien ancré dans une mouture metal symphonique mais avec quelques influences folk d'obédience celtique. Et ce, notamment grâce au concours des instrumentistes sus-cités. On se retrouve ainsi projeté à la croisée des chemins entre l'univers énigmatique et la patte folk de Lyriel, les vibes acidulées et les siréniennes inflexions vocales d'Arven et la puissance instrumentale de Xandria. Bref, ce produit teuton n'est pas sans renvoyer à des courants d'influence stylistique de même origine ethnique. Le groupe a néanmoins scellé de son empreinte chacune de ses riches compositions. Ce n'est pas le moindre de ses mérites.

Précisons que près de la moitié des titres sont en langue allemande, ce qui n'enlève en rien à la qualité des compositions qu'ils recouvrent. Plus encore, l'accroche s'effectue sans sourciller le moins du monde. A commencer par l'entraînante entame "Schnee & Rosen". Ce morceau, aux couplets arrogants d'emphase et aux refrains catchy à souhait, met à l'honneur le somptueux duo vocal féminin. Renforcée par des choeurs, cette alliance vocale, comme un seul homme, envahit l'espace sonore de ses notes angéliques. Tout aussi dynamique, le tubeque "Freunschaft" se pare d'atours gothiques dans son instrumentation. Dans ce paysage, la flûte se fait omniprésente et vient échanger quelques notes avec un beau jeu de guitare. Quant aux impulsions vocales, elles sont tout simplement solaires.
Mais, c'est surtout sur la fresque de l'opus que la magie opère le plus largement. Ainsi, l'énergique outro "Ihr Habt Die Schuld" s'orne de riffs de guitare rugueux au coeur d'un univers folk dispensé par d'habiles envolées violoneuses. Techniquement complexe, avec ses breaks, ses reprises furieuses et son solo de guitare, foncièrement mélodieux par ses arpèges au piano, ce titre laisse entrevoir un beau corps vocal à l'unisson, notamment sur les refrains, redoutables d'efficacité. Ainsi, on comprend que les morceaux écrits dans la langue de Goethe ne sont pas en reste, loin s'en faut.

Bien entendu, parmi les titres en anglais, certains ne sont pas moins addictifs. Ainsi, les riffs vrombissants de l'invitant "The Elvenwell" nous conduisent dans un climat folk aux brumes légères grâce à une flûte qui s'affirme sans complexes au beau milieu de cette riche et harmonieuse orchestration. Ses refrains sont impactants notamment grâce à ce même duo en voix de tête qui ne nous lâche pas. Dans la même lignée, "Autumn Child" développe des couplets souriants ainsi que des refrains modulés et accrocheurs sur lesquels évolue une belle symbiose vocale. Un poil plus rapide, "Deborah" use d'une même ambiance folk. Un piano bien frétillant apparaît et s'efface devant une rythmique véloce et des riffs rondelets. Là, les voix s'illuminent encore avec un zeste de puissance supplémentaire. Autant dire qu'on y adhère sans même s'en rendre compte. Et les ballades, sont-elles restées en retrait?

Négatif! En effet, dans un registre plus soft, la ballade progressive "Cathy's Floor" aux sonorités celtiques nous incite à pousser la porte pour découvrir des refrains nuancés. Envoûtante par la profondeur de ses choeurs, elle l'est aussi par les notes haut perchées cueillies par l'interprète. Ces dernières se révèlent incitatives à une certaine gourmandise. C'est en apothéose que s'achève le voyage, notamment par un collectif vocal évoluant crescendo.

Au final, on ne perd que rarement sa concentration d'écoute sur cet opus si ce n'est sur le saccadé "Unterblich". Mais, sur ce titre un poil moins abouti que les autres, le décrochage n'est que partiel. On le doit déjà aux sulfureux entrelacements de voix féminines, celles-ci sachant tout de même nous retenir. Enfin, les fines suites de notes déployées par une flûte qui se refuse à l'oubli achèvent de nous convaincre de la présence opportune de ce morceau a priori déconcertant.

Nous sont ainsi offerts pléthore d'arrangements rigoureusement travaillés, beaucoup de sincérité dans les prestations instrumentales et un certain brio concernant le duo vocal. Rien n'est alors laissé au hasard pour nous séduire. Et la sauce prend souvent. En témoigne l'émotion que l'on ressent à l'issue de l'écoute des beaux accords qui déferlent sur l'ensemble de l'oeuvre. On aura aussi remarqué une agréable et impressionnante profondeur de champ acoustique habitant de nombreux passages orchestraux. Ces éléments réunis sont propices à la satisfaction de nos sens. Comme pour prolonger l'écoute d'un album qu'on ne veut pas voir mourir, on n'aura pas à se forcer pour remettre le couvert.

Sans surprises, les amateurs de metal symphonique à chant féminin y trouveront leur compte, à commencer par les aficionados. Toutefois, l'auditorat peut être élargi à d'autres oreilles, même les moins initiées, eu égard à un univers un poil celtique et à une fluidité des lignes mélodiques parsemant l'oeuvre.

Là, c'est sans équivoque que le groupe passe à une autre dimension de son projet artistique. On aurait cependant aimé quelques titres supplémentaires pour prolonger le plaisir. Mais, on saura se satisfaire de cette galette bien goûteuse avant d'en vouloir davantage. Signe que l'opus est loin de laisser indifférent l'auditeur. Qualité qui tend d'ailleurs à se faire de plus en plus rare auprès de la concurrence ces temps-ci. Nul doute que Coronatus saura alors tirer son épingle du jeu.


4 Commentaires

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Kita666 - 22 Décembre 2014: Une super chronique encore une fois ericb4 ! Toutefois, pour ma part, je n'ai pas du tout accroché à ce groupe...
workflame90 - 31 Décembre 2014: C'est pas étonnant de pas accrocher, franchement y suffit pas d'avoir une grosse gratte et une batte lourd pour dire que c'est du metal! je dirais même que se genre de groupe ne peut que desservir le genre et le ringardiser tellement il sont nul ( se n'ai que mon avis )
ericb4 - 31 Décembre 2014: Leur faudra-t-il encore un autre album pour nous convaincre de la qualité de leur production et d'un supplément de maturité que certains leur reprochaient de manquer ? Les lignes mélodiques et les accords ont été retravaillés depuis leur dernier album, mais il faut plusieurs écoutes pour accrocher à cette oeuvre. C'est l'une des marques des grands albums. Toutefois, on n'a pas toujours le temps de rester plongé dans une seule et même production à l'exception de toute autre. Je peux le comprendre. Aussi, on peut ne pas y adhérer. C'est humain, en même temps!... Maintenant, le metal peut s'enorgueillir de compter dans ses rangs un groupe techniquement très au point et disposant d'un corps vocal plutôt enveloppant. Leurs textes, parfois en allemand, sont écrits avec justesse et renseignent sur les compétences artistiques de ce groupe. Evitons donc les jugements hâtifs avant d'être sûr d'avoir (re)fait le tour complet de l'album. A moins que ce ne soit déjà fait, auquel cas, je saurais respecter ce point de vue comme il se doit.
frozenheart - 03 Janvier 2015: Encore une superbe chronique a ton actif ericb4 !
J'ai écouté certain titre de ce "Cantus Lucidus" qui m'a l'air pas mal.
On sent l'évolution et le potentiel du groupe, mais j'ai un problème avec le chant que je trouve un peu poussif sur certains titres "Schnee & Rosen" par exemple.
Mais de là a dire que c'est nul ! Je dirais plutôt que le groupe manque encore de maturité.

Je me prononcerais donc sur cet album seulement après l'avoir écouté en entier et plusieurs fois !
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