Pure S.E.X.

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Adam Bomb
Nom de l'album Pure S.E.X.
Type Album
Date de parution Mars 1990
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album17

Tracklist

1. Pure S.E.X
2. Youth Will Lead the Way
3. You Take Me Away
4. High or Low
5. Dangerous When Lit
6. Lost in Time
7. You'll Never Know
8. Fallen Angel
9. Know Your Rights
10. What in the World

Acheter cet album

 $11.05  75,20 €  27,00 €  £20.00  buy  77,57 €  48,35 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Adam Bomb


Chronique @ adrien86fr

04 Mars 2013

Dangerous when lit..

Repaire francilien privilégié des passionnés de rock n’ roll décibellisé avides d’atmosphères indescriptiblement authentiques et intimistes, le Pacific Rock de Cergy (95) se veut être un lieu unique dans le paysage des salles de concert de Paris et de sa triste banlieue. Bar nocturne d’une capacité maximale de 200 personnes situé en plein cœur de la Cité Industrielle Francis Combe à quelques pas de l’Université des Chênes, le Pacific Rock a ouvert ses portes en septembre 2008 à l’initiative d’Olivier Mars, ingénieur du son et guitariste du groupe Faster 69 de son état dans le but d’offrir un lieu convivial et accessible aux fanatiques de hard rock/metal locaux et de proposer ainsi une alternative intéressante aux salles parisiennes impersonnelles et de plus en plus boboïsées par une pègre faussement intellectuelle des plus méprisables. Proposant le concept de l’entrée gratuite contre une consommation obligatoire, le Pacific Rock a prêté sa scène à nombres de légendes et offert dès lors une flopée de gigs mémorables à sa clientèle d’habitués parmi lesquels Tygers of Pan Tang, Praying Mantis, Tokyo Blade, House of Lords, Tuff, Marco Mendoza, Goran Edman, Blaze Bayley, Savage Grace ou encore un certain Adam Bomb notamment. Longue vie et hommage à ce lieu passionnément marginal ainsi qu’à toutes les gloires perdues ayant un jour prodigué la bonne parole entre ses palmiers factices et sous son ciel étoilé.

Né Adam Brenner en 1963 à Seattle, Adam Bomb s’avère être purement et simplement une légende déchue du hard rock US made in 80’s dont le CV et les actes manqués ne peuvent que fasciner l’amateur transi d’histoires rock n’ roll authentiques. Après avoir formé à l’adolescence le groupe de reprises Tyrant en compagnie d’un certain Geoff Tate, le six-cordiste Bomb se perfectionne quelques heures durant avec un certain Eddie Van Halen comme pédagogue, auditionne pour Kiss à la demande de Paul Stanley et de Gene Simmons en vue de remplacer Ace Frehley, déménage à L.A. et devient colocataire d’un certain Jeffrey Isbell alias Izzy Stradlin, devient pote avec un certain Tommy Thayer qui lui suggère de monter son propre groupe, remplace un certain Yngwie Malmsteen sur deux gigs de Steeler et suscite sans le savoir l’intérêt d’un certain W. Axl Rose quant à la prise de poste de lead guitarist au sein d’Hollywood Rose. Suivant finalement le conseil avisé de son buddy Thayer (Black ‘N Blue, futur Kiss) et suite à son expérience sans lendemain au sein du combo TKO, le désormais chanteur/guitariste Adam Bomb fonde son propre groupe en 1984 en recrutant pour ce faire le six-cordiste soliste Jimmy Crespo (ex Aerosmith), le bassiste Phil Feit (ex Riot, ex Billy Idol) et le batteur Sandy Slavin (ex Riot, futur Ace Frehley) avant de signer avec Geffen Records qui édite en 1985 un premier album répondant au patronyme de « Fatal Attraction ». Adam Bomb remet le couvert cinq ans plus tard avec un deuxième full length enregistré aux Jacobs Studios de Farnham en Angleterre avec entre autres Feit et Slavin mais sans Crespo parti rejoindre Bandaloo Doctors. « Pure S.E.X. » sort donc en 1990 via Musidisc en France et FM Revolver Records au Royaume-Uni.

A l’heure exécrable du téléchargement illégal, des formats numériques immatériels, des productions ultra formatées et sans âme, des tournées et festivals grand public organisés par des mecs en cravate et régis par l’infâme loi de l’offre et de la demande ; quel plaisir immense que de franchir les portes de l’underground Pacific Rock et d’y acquérir sous le manteau directement auprès de Bomb en personne les deux premiers albums de ce dernier et de les écouter plus tard chez soi au volume maximum en sifflant une bonne petite bouteille de bourbon whisky ! L’explicitement sleaze « Pure S.E.X. » entame sa leçon de débauche au travers d’un titre éponyme efficace introduit par quelques gémissements pré-orgasmiques féminins couplés à un surprenant beat synthétique limite technoïde pour finalement révéler un heavy metal radio friendly pour ne pas dire commercial rappelant notamment le Poison de la faste période « Open Up and Say… Ahh ! » (1988). Globalement frivole tant dans son propos vocal qu’instrumental, Adam Bomb parait être le chantre quasi absolu d’une rock n’ roll attitude synonyme d’hédonisme et de bonne humeur comme en témoignent agréablement l’enthousiaste « Youth Will Lead the Way » relativement proche dans l’esprit et dans le thème abordé du « Department of Youth » du mythique Alice Cooper (« Welcome to my Nightmare », 1975), le puissant et brut « High or Low » et ses riffs métalliques acérés rappelant ci et là le Judas Priest époque « Turbo » (1986) doublés de lignes de claviers bienvenues ou encore la classieuse et non moins intense « Dangerous when Lit » ponctuée notamment par un solo de six-cordes à se claquer littéralement la tête contre un double-vitrage illustrant à merveille la talent guitaristique instinctif et plein de feeling du sleazy bad ass motherfucker Adam Bomb. Dans un style comparable de relative transcendance rock n’ roll survoltée, il conviendra également de souligner l’intempérance de « Fallen Angel » sur laquelle l’amateur de bon son se laissera aller à battre la mesure au sol sans même le remarquer tout en pratiquant inconsciemment le air guitar sur une Jackson Superstrat fantôme.

Rockstar déchue au parcours artistique et personnel sinueux et même parfois semé d’embuches, l’atypique Adam Bomb exprime également sur ce deuxième full length une certaine sensibilité appréciable et garante d’un équilibre salvateur synonyme de démarche créatrice indéniablement constructive et intéressante propre à ce « Pure S.E.X. ». Ainsi au chapitre du souci de variété de l’opus et de la richesse intrinsèque de ce dernier, nous relèverons la somptueuse et mélancolique ballade « You Take Me Away » intervenant cependant peut être trop tôt dans le tracklisting de l’opus, qui gorgée d’émotion et marquée une fois de plus par un solo de maitre s’avère être témoin d’un Bomb tentant d’exorciser son éternelle solitude, lui qui aujourd’hui veuf de sa femme Claire, s’étant vu retirer qui plus est la garde de sa fille par les services sociaux américains et ayant perdu son appartement new-yorkais survit de petits cachets en sillonnant toute l’année les routes du Vieux Continent tel un vagabond du rock n’ roll prodiguant la bonne parole entre les murs de rades plus ou moins miteux. Toujours dans un registre de sobriété et de tempérance esthétique, la superbe et atmosphérique « Lost in Time » grâce notamment à l’émotion perceptible de Bomb et aux claviers prépondérants du co-producteur Neil O’Connor constituera une vive invitation au voyage que l’auditeur ne pourra refuser tout comme la superbe et nostalgique complainte « You’ll Never Know » prendra la forme d’un vibrant hommage du natif de Seattle envers ses rêves décibellisés de jeunesse devenus réalité quoi qu’on en dise malgré une destinée particulièrement sarcastique avouons-le. Aussi sur cette mélopée ultime, mention spéciale aux indescriptibles soli de saxophone émanant du souffle et de la dextérité du dénommé Allan Whetton sublimant la magnificence de cette ode aux aspirations de chacun. L’éminent « Pure S.E.X. » tirera enfin sa révérence via l’énergique et sauvage « What in the World », véritable feu d’artifice conclusif d’un disque indéniablement marqué du sceau du talent original et authentique d’un artiste véritable ayant vécu et vivant toujours uniquement par et pour la noble cause du Mythe rock n’ roll immaculé.

Malgré une production perfectible imputable à l’inexpérience de la paire de producteurs Phil Tennant/Neil O’Connor dans le style pratiqué par Adam Bomb, ce deuxième release « Pure S.E.X. » de l’ex axeman de TKO sorti en 1990 constitue un album remarquablement inspiré et efficace sachant distiller avec classe et attitude un heavy metal d’obédience sleaze oscillant entre titres énergiques et envolées émotionnelles se complétant de façon optimale pour le plus grand plaisir des fanatiques de hard rock/metal made in 80’s pour lesquels l’esthétisme et le raffinement sont indispensables à la germination en leur fort intérieur d’un quelconque intérêt pour une œuvre digne de ce nom. Aussi, cette perle rare ravira certainement les amateurs de destins damnés du rock n’ roll considérant que les légendes ne se complaisent pas toujours dans la gloire et les paillettes, bien au contraire. Indispensable à la curiosité de tout fan de sleaze qui se respecte, à découvrir au plus vite donc !

4 Commentaires

4 J'aime

Partager
ZazPanzer - 04 Mars 2013: Je connaissais une partie du parcours de cette légende mais j'ignorais notamment sa collaboration avec Tate ! Purement hallucinant ! Acquisition obligatoire des 2 premiers opus avant le 28 juin. Merci pour cette énième chronique remarquable.
largod - 12 Mars 2013: Sacrée prose à nouveau. Je ne me rappelais plus du tout le parcours de ce forcené du rock. Bel hommage qui souligne le côté Idol et electro d'Adam Bomb.
Chab - 05 Fevrier 2014: Superbe chronique ! Je ne connais que quelques titres d'Adam Bomb et ils sont très bons ! Il faut que j'approfondisse tout ça (peut-être grâce au gig de la semaine prochaine, si je me décide à venir héhé).
choahardoc - 30 Mars 2017: Merci pour ce texte plein de passion, de cuir et de sueur. Des endroits comme le Pacific Rock restent des refuges exceptionnels bien qu'en voie de disparition. J'ai jaugé Adam Bomb il y a presque 3 ans dans un petit festoche de par chez moi (associatif, binouses artisanales et bouffe abordable, bonne humeur garantie) coincé entre Furious Zoo et Pat McManus et notre homme a été conforme à sa réputation, et haut-la-main!
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire