Revenir aux traditions ancestrales d'un Heavy
Metal agressif et fédérateur. Voilà quelle était, en substance, l'idée directrice qu'affichaient les Australiens de
Dragonsclaw en cette année 2011, alors qu'ils cherchaient à publier un premier effort intitulé
Prophecy.
Cependant nul besoin de s'appesantir plus longuement sur un leitmotiv qui, en définitive, est aussi convenu que rétrograde. Contentons-nous donc de décortiquer une œuvre dont le propos évolue en une expression Heavy
Metal âpre d'obédience principalement américaine dans laquelle les détours thrashy sont nombreux et notoires. Tant et si bien que des noms tels que ceux de
Jag Panzer,
Helstar,
Headstone Epitaph, Cage et autres
Judas Priest viendront accaparer nos esprits alors qu'il s'agira d'établir une analogie, aussi fidèle que possible, entre les travaux de
Dragonsclaw et ceux de ceux dont il aurait pu avoir eu à subir de coupables influences.
Les intentions sont donc séduisantes, et l'inspiration puisée au cœur de ces illustres déjà évoqués semble prometteuse et probante, le résultat audible de ces dix titres l'est malheureusement un petit peu moins. Non pas que l'ensemble manque, musicalement, d'attraits et de variété. Cependant parfois, quelques rares fois, il apparaît un peu confus et brouillon et nous égare dans ses passages subrepticement abscons et empreint de maladresse. Il nous laisse alors un peu perplexe.
De plus, s'agissant des quelques autres imperfections de ce disque, il nous faudra mentionner la plus dérangeante. Il s'agit des travaux de ce chanteur, Giles Lavery, dont l'insistance à s'époumoner en des aigus aussi extrêmes en des cris, certes, impressionnants mais sacrément répétitifs (à l'instar, toutes proportions gardées de Sean Peck (Cage)), handicape souvent cet opus. Loin de mériter la sentence ultime qui laisserait le couperet irrémédiablement s'abattre sur son cou, le vocaliste sydneyens, indéniablement, serait bien inspirée de sacrifier ses penchants aigus à une nuance salutaire aux horizons plus variés. Ce constat, somme toute, assez subjectif est néanmoins assez évident à l'aune d'un titre tels que
Prophecy Is a Lie, dans lequel intervient l'anglais
Blaze Bayley (
Wolfsbane,
Blaze Bayley,
Blaze, ex-Iron Maiden) et sa voix si grave, profonde et caractéristique. Contraint de trouver une solution à la mesure de l'enjeu lié à cette différence de tessiture, l'interprète australien modère ses interventions. Il laisse alors entrevoir, en un résultat séduisant, tout le potentiel dissimulé derrière ses ardeurs.
Notons aussi, que le traitement sonore de ce manifeste est quelques peu insuffisants à lui donner tout le relief que mériterait, peut être, les dix chapitres de cette prophétie. Conjugué à ces chants trop souvent excessifs, ce désagrément installe une certaine linéarité fâcheuse.
Néanmoins, au-delà de toutes ces considérations embarrassantes, pour peu que vous ne soyez pas réfractaire aux imperfections développées dans cette chronique non exhaustive,
Dragonsclaw saura vous convaincre à la faveur de quelques signes engageants, de quelques breaks bien construits, de quelques morceaux un peu moins académiques ou encore, par exemple, de quelques soli attachants (le superbe
Prophecy Is à Lie,
Rising Power, The Unknown
Horizon, ou encore, par exemple, Revolutionary suicide et son joli préambule).
Ce premier effort de
Dragonsclaw manque donc encore un peu de personnalité, de maturité et, surtout, de diversité, mais demeure très encourageant.
Pure Steel dit "overwhelming melodies sung by the crystal clear vocals from EX-DRAGONSCLAW and EX-WARLORD frontman Giles Lavery [...] high pitched screams"
J'ai peur ...
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