Mais quelle idée insensée aura traversé l'esprit des Australiens de
Dragonsclaw lorsqu'ils auront décidé d'entamer leur nouvel opus baptisé
Judgement Day par un
Watching My Every Move aussi déstabilisant? Un titre qui, en plus d'être agressif, sombre et véhément, des particularités qui sont, somme toute, assez symptomatiques des travaux de cette formation, s'alourdira d'une complexité inhabituelle dissimulée ça et là dans les sinuosités changeantes d'un chemin difficile dont on peinera, parfois, à comprendre les desseins.
Assurément, ce morceau en déconcertera plus d'un. Et quelle idée aussi d'y avoir invité un David
Reece (
Bonfire, Ez Livin',
Gypsy Rose, ex-
Accept, ex-
Bangalore Choir...) qu'on sentira parfois en difficulté dans un contexte aussi brutal et pas véritablement à sa place, eu égard à son curriculum ?
Bien évidemment, et fort heureusement,
Dragonsclaw se ressaisit assez rapidement pour nous offrir le meilleur de son talent. Celui-là même qui nous enthousiasma autrefois sur son premier opus. Et toujours encore habité par cette flamme
Power Metal US aux relents Thrashy (
Jag Panzer,
Helstar,
Headstone Epitaph, Cage et autres
Judas Priest), il nous donne enfin ce pour quoi nous sommes venus. Les pistes
Judgement Day,
Bullet et Fear sont d'ailleurs trois missiles de destructions massives qui atteignent sans peine leurs cibles respectives.
Si autrefois nous, et quand je dis "nous" je veux surtout dire "moi", pouvions reprocher à ce quintet une certaine linéarité dans un propos pas suffisamment varié, c'est un défaut qui aura été quelque peu corrigé cette fois-ci. En témoigne un Fear lancinant dans lequel certains chœurs contrastent admirablement avec la lourdeur de riffs superbes, un Fly aux breaks somptueux et étonnants ou un
Lucifer Hammer, reprise de
Warlord (
Rising Out of the
Ashes(2002)) relativement fidèle à l'originale et dont la syncope et les claviers sont tout à fait bienvenus.
S'agissant de l'autre défaut gênant que nous, et quand je dis "nous" je veux surtout dire "moi", avions noté concernant l'expression de ce collectif, à savoir l'emploi intempestif de ses voix suraigües, celles-là même dont le grand Rob
Halford fut l'instigateur sur un inoubliable et intemporel Painkiller et dont Sean Peck (Cage,
Death Dealer...) est lui aussi un grand habitué, là-encore, il y a du progrès. Certes moins flagrants mais notables tout de même. Citons Eternaly,
Lucifer Hammer ou Fly dans lesquels Giles Lavery semble, un peu, moins systématiquement dans la démonstration sans nuance.
En définitive, on ne peut donc qu'amèrement regretter ce premier titre dont on ne saisit pas bien l'intérêt, et qui, surtout, placé ainsi constitue une véritable muraille qu'il nous faudra péniblement gravir avant d'enfin pouvoir retrouver le vrai
Dragonsclaw. Une contrariété qui, soyons honnêtes, sera dommageable mais pas nécessairement rédhibitoire puisqu'une fois l'obstacle franchi, le plaisir sera bel et bien là.
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