Lorsque l’on parle de
Massacre, seul leur premier album est cité, le fameux «
From Beyond » sorti en 1991. Pour un peu, on oublierai presque que le groupe a sorti en 1996 un second disque, «
Promise ». Ce second opus est-il une perle qui mérite d’être dépoussiérée ? Absolument pas, et pour cause…
Je ne vais pas vous réécrire l’histoire de ce groupe au parcours étroitement lié à celui de Death, vous n’avez qu’à lire la chronique richement détaillée de Fabien concernant l’album «
From Beyond »... En 1992, le groupe explose, le guitariste Rick
Rozz régnant d’une main de fer sur le bizness de
Massacre, ce qui fait fuir le chanteur
Kam Lee réputé pour son caractère impulsif.
Massacre est alors au point mort... C’est sans compter sur l’acharnement de Rick
Rozz qui recrute sans tarder de nouveaux musiciens et qui rappelle
Kam Lee afin que celui ci pose ses terribles hurlements sur les 10 nouvelles compos. Financièrement dans la galère, celui ci accepte...
Les chansons sont déjà prêtes et Kam enregistre ses parties vocales de façon décousues, sans jamais entendre un morceau en entier. Excédé, ne supportant plus le caractère dictatorial de Rick
Rozz et dégoûté par l’aspect insipide des compos, le chanteur plaque l’affaire sur un coup de tête.
Massacre se retrouve de nouveau sans chanteur et mettra deux années avant de sortir «
Promise », Rick
Rozz ayant entre-temps fait appel à un autre vocaliste pour boucher les parties manquantes ou ayant utilisé des bandes enregistrées avec
Kam Lee lors de répétitions. Vu le joyeux bordel qu’à été la conception de ce «
Promise », on comprend mieux pourquoi ce disque est aussi minable…
Minable, oui c’est le terme qui convient à cette galette honteuse. «
From Beyond », a défaut d’être technique, possédait une énergie décapante et posait les base d’un death métal basique mais foutrement entraînant. Le fossé qui sépare ses deux enregistrements est énorme… «
Promise » ne propose que des morceaux lents ou mid tempo, les cavalcades hystériques de "
Biohazard", "Cryptic Realms" ou "Corpsegrinder" nous semblant alors bien lointaines. Rick
Rozz a même mis de côté ses soli complètement barrés, préférant pour le coup s’essayer à des mélodies tremblotantes complètement foirées ("Black Soil
Nest", entre autres). Cet album sans âme est totalement indigne de son prédécesseur et s’est fait descendre, à raison, par toute la presse métal de l’époque. Les conditions d’enregistrement de cette chose explique en grande partie la raison de ce monumental naufrage... Le groupe, reformé depuis peu (sans Rick
Rozz, en prison), écume les scènes avec l’espoir de retrouver une seconde jeunesse,
Kam Lee évoluant en parallèle au sein du groupe de "horror death"
Denial Fiend.
Si vous ne connaissez pas
Massacre, ne vous initiez surtout pas au groupe avec ce nauséabond et mal nommé «
Promise », vous vous écorcherez les tympans sur un death soporifique à la production bizarre. Dans le genre "je me casse la gueule après un premier album culte",
Massacre tient le haut du pavé…
En 1996, on a aussi eu droit à In Mourning de Brutality si je me souviens bien.
Mais non "Promise" (1996) n'est pas un mauvais album.
Certes Massacre aurait mieux fait, en plus de la pochette et du logo, de changer de nom car le style pratiqué ici n'a plus rien en commun avec celui du référentiel "From Beyond" (1991).
Au lieu de continuer à nous servir son excellent Death Metal la bande à Rick Rozz nous propose tout simplement dix titres de...Metal Industriel (dont "bloodletting", une reprise du groupe américain de Rock Alternatif Concrete Blonde !).
C'est sur que si on n'est pas habitué à ce type de musique lancinante et répétitive et qu'en plus, en tant que fan, on s'attendait à un "From Beyond II", l'écoute de ce disque ne pouvait être que très très rude, voir incompréhensif.
Cependant pour celles et ceux qui écoutent régulièrement des groupes comme Fudge Tunnel, Godflesh, et Scorn (tous les trois, comme Massacre, sous contrat avec Earache à cette période, cette proximité expliquant peut-être en partie la nouvelle orientation musicale du groupe) cet album (sans être transcendant) se déguste avec un certain plaisir.
Pour conclure si vous êtes un fan de Death Metal et que vous voulez vous mettre au Metal Industriel, avant l'écoute de "Promise" faites ce que le C.S.A. (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) ordonne de faire aux chaines de télévision lorsqu'un paquet de cigarettes ou qu'une bouteille d'alcool apparaît dans un reportage : floutez la marque.
C'est vrai qu'il y a une atmosphére indus sur ce Promise. Cela me fait penser à Prong sur "Unnameable" ou encore Nailbomb sur "Where Dwells Sadness", et "Suffering" avec du Ministry. Mais j'y trouve une grosse influence qui me rappelle des groupes de hardcore metal fusion semblable à Biohazard ou Body Count. Surtout sur : Nothing, Forever Torn, Promise, Bitter End. Au milieu de tout ça on a l'immonde "Bloodletting" . Grosse plantade cet opus, le niveau des compos est bcp trop faible par rapport aux formations cités. Même avec de la bonne volonté, je n'ai aucune envi de me le remettre.
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