Formé en 1984 par Allen West et Bill Andrews,
Massacre prend plus particulièrement de corps et une direction précise dès l’arrivée de Rick
Rozz et
Kam Lee, et entame alors une carrière intrinsèquement liée à celle de Death. Le groupe est alors mis en sommeil durant la période
Leprosy de Death, durant laquelle
Rozz participe activement. Mais en 1989, alors que le guitariste se fait une nouvelle fois virer par Chuck Schuldiner, Dig Pearson, le boss d’Earache, supplie les deux acolytes de reformer
Massacre, qui même sans album à son actif est déjà passé au rang de formation culte.
Rozz et Lee redonnent alors vie au groupe, exhumant leur ancien répertoire des années 80, comme les mémorables morceaux
Symbolic Immortality,
Chamber of Ages et l'éponyme, ainsi que
Biohazard composé à l'époque par Mike Borders, ou encore Corpsegrinder écrit en '84 par Rizz
Rozz du temps de Death.
Peu avant l’entrée de
Massacre en studio, un coup du sort permet l’assemblage d’un line up culte. Chuck Schuldiner, jugeant les conditions du tour européen de Death insuffisantes (en compagnie de
Kreator sur sa tournée
Coma of Souls), refuse la traversée et laisse ses collègues sur le carreau, qui recrutent en urgence Louie Carrisalez pour remplir les obligations de Death. Cet épisode ajouté aux humeurs versatiles du leader précipite le départ de Terry Butler & Bill Andrews dès la fin de la tournée, nos deux bonhommes excédés se tournant logiquement du côté de Rick
Rozz et
Kam Lee, tout heureux de retrouver non seulement deux anciens membres de
Massacre durant les années 80, mais aussi deux interprètes des cultes
Leprosy et
Spiritual Healing.
De son côté, l’écurie britannique Earache Records, bien décidée à obtenir les albums deathmetal les plus influents, ne lésine pas sur les moyens, offrant à
Massacre des sessions aux petits oignons aux Morrisound Studios sous la houlette de Scott Burns, ainsi qu’un mixage béton de Colin Richardson et une superbe illustration du maître Ed Repka (Death,
Megadeth). Impressionné par tant d’atouts, chaque deathster attend alors impatiemment l’été 1991 pour le débarquement du bien nommé
From Beyond, déjà culte avant sa sortie.
Calé entre l’aura des redoutables
Leprosy et Slowly We
Rot,
Massacre lâche un deathmetal fidèle au style des eighties, bâti sur des structures relativement simples et des riffs conventionnels, mais aussi particulièrement assassins. Les leads torturées de Rick
Rozz s’opposent aux guitares rythmiques tranchantes de Walt Thrashler, ami de la bande et uniquement présent durant les sessions d’enregistrement. Durant ses 38 minutes,
From Beyond alterne ainsi des passages très entraînants à des breaks terriblement percutants, à l’image des redoutables
Dawn of
Eternity, Cryptic Realms,
Biohazard ou du morceau éponyme tout aussi mémorable, puis achève l’auditeur grâce au guttural effroyable de
Kam Lee et à ses ambiances glauques & saisissantes, pour citer l’incontournable titre
Chamber of Ages et son introduction lugubre & dramatique.
Si
From Beyond ne révolutionne pas le genre en cette année 1991, ni en terme d’originalité, ni en terme de technicité, reprenant les principaux codes de la scène deathmetal de l’époque, il possède en revanche un mélange redoutable entre riffs directs et atmosphères à couper au couteau. La plus grande force de
Massacre en cette année 1991 est de sortir l’album que chacun attendait, ressuscitant ses morceaux classiques des années 80’s pour hisser son premier album parmi les incontournables du deathmetal US.
Fabien.
Si vous cherchez un disque proche de l'esprit de ce "culte" "From Beyond", je ne peux que vous conseiller le très bon album "Descent" des allemands de Fearer (écoutable sur Youtube).
Sur ce disque ce groupe délivre un Death Metal influencé par Massacre (avec une reprise de ce dernier), et le guitariste-chanteur Tom Zorn possède une voix semblable à celle de Kam Lee ponctuée d'intonations à la John Tardy (Obituary).
Leur nouvel album est sorti, l'occasion de me re-plonger dans leur petite discographie.
From beyond n'est pas une découverte bien sûr, cependant cela fait un bon moment que je ne l'avais pas ressorti.
C'est fou comment cet album peu passer et repasser sans problème, l'enchaînement des morceaux est superbe, le "From Beyond" résonne en moi, écouté des dizaines de fois sur la compilation Master of brutality. On ressent les influences des années 80 remaniées en version enfer horrifique. Beaucoup de groupes de thrash me viennent à l'écoute de ce Massacre, Slayer, Sepultura, Kreator, Sodom, Metallica...
Bref, je ne vais pas refaire le match, c'est une tuerie.
La dernière chanson est une reprise du cultissime Death, une compo tirée de leur démo Reign of terror sorti en 1984. Si le geste est honorable, ce Corpsegrinder n'est pas foufou, faut dire aussi qu'en 84, on est au début de la naissance du metal extrême et que le Chuck Schuldiner avait que 17 ans et très peu de moyen, le son de l'original doit être enregistré au magnétophone tellement il est brouillon. Je la prends comme un morceau bonus plus qu'autre chose.
@Goneo tout comme toi, je réécoute énormément cet album depuis quelques temps. En fait, c'est même deux écoutes par jour minimum, aussi bien en CD à la maison qu'en version stream quand je suis au bureau. Franchement, le plaisir est toujours intact (découvert il y a dizaine d'années pour ma part). De mon côté, c'est le titre "Defeat Remains" et sa rythmique démentielle qui m'obscède. Et tout comme toi, je trouve le dernier titre "Corpse Grinder" pas incroyable.
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