Svart Crown groupe de death black français originaire de la région niçoise et ayant déjà sorti deux albums :
Ages of Decay en 2008 qui proposait un death aux relents black et
Witnessing the Fall en 2010, dans la même veine que son prédécesseur, mais accentuant le coté sombre et brutal, au risque toutefois de manquer d'originalité et de rester encore un peu trop attaché à certaines influences (
Behemoth beaucoup,
Immolation un peu) sans en atteindre la qualité, nous revient 3 ans après la sortie de ce second opus avec
Profane, à la pochette aussi malsaine que son contenu !
Ainsi donc, troisième méfaits des français,
Profane se veut plus mature, avec des compositions aux structures plus complexes, alternant entre passages brutaux et passages plus lourds et pesants, le tout dans une ambiance sombre et malsaine à l'image de l'artwork sur lequel figure une esquisse de femme enceinte, nue, se tenant le ventre (à l'aspect nécrosé), le regard vide et oppressant ! Certaines influences ressortent néanmoins toujours un peu, l'ombre de
Behemoth rode toujours et à cela s'ajoute celle de
Deathspell Omega dans les parties les plus dissonantes... D'autant que niveau production, on n’est pas loin des prod' en béton de la scène polonaise, avec un son lourd, puissant et très clair !
L'album mélange savamment death et black, plus encore que sur le précédent opus en y ajoutant une atmosphère malsaine, oppressante même par moments à l'image du morceau In Utero : A Place of
Hatred and Threat démarrant sur une introduction glauque et malsaine avec cette voix de femme paniquée, terrifiée avant le déferlement de violence qui s'ensuit ! Et en parlant d'intro, celle de l'album Manifestatio : Symptoms est des plus réussis avec sa lourdeur et sa rythmique entêtante qui aurait d'ailleurs mérité d’être poussée plus encore pour en faire un véritable morceau ! Mais tant pis, l’enchaînement avec le très bon Genesis
Architect s'établit à merveille avec un départ sur un riff dissonant, jouissif comme on les retrouvera un peu partout sur l'opus !
Intense et furieux, le titre se finit sur une rythmique répétitive et prenante poussant plus encore l'aura oppressante de l'album comme sur d'autres morceaux : In Utero une fois encore ou le final de Revelatio :
Down Here
Stillborn !
Les ambiances, véritables plus valus de l'album sont diablement bien développées ! Si on le trouvera moins direct que son prédécesseur et donc perdant par moment en efficacité, ce qu'il perd en brutalité, il le gagne en intensité ! Écoutez donc Until the
Last Breath avec son départ tout en lourdeur, à la fois calme et rampant, qui monte lentement en puissance avant de vous péter à la tronche ! Les parties brutales moins nombreuses sont ici plus intenses, plus violentes ! Et le morceau Intern.
Virus.
Human. ne démérite pas non plus de ce point de vue là !
Et ce
Profane n'en oublie pas d'incorporer quelques mélodies, disséminées à droite à gauche de façon parfois subtiles comme sur Genesis
Architect,
Profane ou Until the
Last Breath ! Ah et quand je dis mélodies, je ne parle pas de quelconques mélodies mielleuses mais de mélodies sales et dissonantes afin de coller au propos de l'album : le morceau éponyme en est d'ailleurs peut être le meilleur exemple avec sa ligne mélodique couplée aux vocaux de JB dans la partie centrale ! Tiens et parlons-en du chant ! JB, crache ses tripes et hurle sa haine de sa voix éraillée, sale et rocailleuse, bien plus maîtrisée que sur le premier album
Ages of Decay et participe grandement à l'ambiance malsaine de l'album. Il se surpasse même largement sur In Utero (le morceau de l'album en ce qui me concerne) ! D'ailleurs, ceux qui connaisse le premier album auront sans doute remarqué le clin d’œil au morceau The Deadly March avec le riff de In Utero à 2,23min, repris de ce titre !
Évidemment, cet album n'est pas parfait et quelques petites faiblesses pourront être relevées à droite à gauche comme l’enchaînement de l'instrumental Venomous
Ritual qui, comme son nom l'indique pose une ambiance ritualiste, sans grande originalité (mais ça ne dénature pas trop dans l'ambiance de l'album) et de Ascetic
Purification brutal, énervé et de courte durée, qui à eux deux n'auraient pu faire qu'un, afin de ressortir un peu plus du lot... Ascetic
Purification passant bizarrement relativement inaperçus malgré sa brutalité... Enfin cela dit ils restent tout de même de bonnes factures ! De même, malgré un gain d'identité et une maturité plus affirmée, le groupe reste encore influencé par des groupes tels que
Behemoth...
Svart Crown passe donc ici avec brio le cap redouté, parfois fatidique du troisième album avec ce
Profane malsain et prenant, plus mature, complet et intense que les précédentes réalisations, et qui nécessitera plusieurs écoutes pour le digérer comme il se doit et en capter toutes les subtilités ! Reste alors plus qu'au groupe à se détacher plus encore de certaines influences toujours bien ancrées dans leur musique afin de nous offrir qui sait un quatrième opus encore meilleur...
Pour le précédent je pense que c'est justement ce côté plus brut qui ne m'a pas aidé à accrocher et du coup à en ressortir quelque chose de particulier, si ce n'est cette brutalité plus accrue...
Et oui, en live le groupe est impec' !
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