Trois ans après un excellent premier album, les Niçois de
Svart Crown (qui gagnaient en popularité durant tout ce temps) nous dévoilent leur nouvelle création.
Plus sombre que "
Ages of Decay", plus travaillé également - la pochette en témoigne, car oui, c'est un véritable dessin, non un de ces montages Photoshop à vomir que certains groupes peuvent pondre (n'y voyez aucune allusion à une quelconque formation autrichienne)... Résumé de plusieurs années de travail qui ont porté leurs fruits (du péché).
Une basse lourde, une double pédale profonde et surpuissante, un son lugubre en guise d'introduction... Tout s'annonce bien, à l'image de la pochette dirais-je même. Puis tout part avec fracas : "
Colosseum", premier titre fort de ce nouvel opus, déjà dévoilé sur le net et dans les récents concerts.
Comment commencer cette chronique sans passer par une comparaison avec le précédent album ? Ici le son est plus obscur, le chant plus dissimulé derrière ces trombes de riffs et de blasts agressifs (et d'une qualité nettement supérieure aux productions passées, signe d'un changement de studio pour l'enregistrement, et aussi d'une implication totale pour ce "
Witnessing the Fall"). La chaleur des enfers ne vient plus animer les pistes de ce nouveau chef-d'œuvre, mais plutôt une noirceur mystique, la
Mort en personne, la déchéance également qui revient dans de nombreux titres comme "
Nahash the Temptator" ("
Nahash" signifiant en hébreu "
Serpent", on ne peut pas faire plus limpide).
Vous l'aurez compris, les thèmes bibliques sont énormément repris et réinterprétés du côté obscur, dans une sorte d'Évangile selon
Satan, rabaissant l'homme et dévoilant sa véritable nature, ses penchants à la dépravation et à la bestialité. Avec un tel nom d'opus ("Témoignage de la chute"), on ne peut logiquement pas parler de la pluie et du beau temps. Musicalement, tout reste assez simple et déjà entendu, mais sans pour autant devenir lassant, bien au contraire. On peut facilement headbanger sur des perles comme "An
Eternal Descent", et mon cou en témoigne encore depuis le 25 septembre dernier (putain quel concert les gars !)
Infernal, impitoyable, mais malheureusement un peu rapide. Une telle haine déversée à cette vitesse nous mène déjà bientôt à la fin de l'album. Tout s'enchaine dans des cris profonds et impossibles à stopper. Aucune pause, aucun répit avant le tout dernier titre : "Of
Sulphur and
Fire", un épilogue en arpège et une composition beaucoup plus posée que la majorité de ce skeud éprouvant, en tout cas sur son commencement... car tout se clôture finalement sur des riffs répétitifs qui s'étendent longtemps, sur presque quatre minutes entières...
Fondue progressive... La lente chute dans l'abime. La fin d'un nouvel épisode pour ce jeune groupe de Black / Death très prometteur et qu'il n'est pas vain de découvrir. Un album beaucoup plus lourd et technique que le précédent, mais peut-être moins créatif, trop répétitif, juste bon pour la défoule car d'une efficacité absolue. Une maturité déjà atteinte sur "
Ages of Decay", qui restera pour ma part le plus représentatif du style de
Svart Crown, à écouter avant de déguster "
Witnessing the Fall".
Un lien très intéressant pour ceux qui désireraient une description piste par piste de l'album, écrite par JB en personne :
http://www.vs-webzine.com/new.php?page=new-itw&id_news=1155&pagh=&droite=
Enfin j'abrègerais cette chronique par un verset de la Bible :
?"Laissez donc l'homme, ce n'est qu'un souffle dans le nez : que vaut il donc ?"
Esaie 2.22
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