Poems to the Wretches Hearts peut être appréhendé de plusieurs façons à mon sens, ouvrons donc un peu les perspectives, comme s’il s’agissait d’une pièce centrale à réintégrer dans un ensemble plus vaste.
Si on le considère exclusivement, rarement un maxi aura su marier avec autant de finesse et de puissance, agressivité et poésie. 15 minutes de black metal poussé à son paroxysme. 15 minutes pour s'extasier devant la démesure des émotions humaines décuplées par la violence de la technique et sublimées par l'esthétique poétique. On se retrouve projeté au coeur de la tempête, dévastatrice et ultime, qui se déploie au cours(t) de ces trois morceaux. Mais la richesse de cette oeuvre ne provient pas seulement de son extrémisme mais surtout du fait qu'elle se dévoile pas à pas, offrant une découverte par pallier, renforçant son unicité dans un genre aussi brutal que saturé (
True BM). Le problème, c’est qu’on a l’impression de manquer de matière pour vraiment rentrer et atteindre l'essence de ce joyau. 15 minutes, cela peut être à la fois très court, et très long suivant qu'on subit ou qu'on se laisse porter...
Mais en couplant ce maxi avec l’album Where at
Night the Wood Grouse Plays d’
Empyrium (qui ne dure qu'un peu plus de 30 min), chaque élément s'ouvre à une nouvelle dimension. La suggestion est simple et je pense qu’elle n’aura pas échappé aux amateurs des productions d’U.T.Schwadorf (leader des deux entités,
Empyrium &
Sun Of The Sleepless). En effet, les deux oeuvres sont issues du même compositeur, sont sorties la même année (1999), et même les livrets semblent se répondre… Dés lors, un début d'explication apparaît sur le choix d'un format aussi bref. Ce maxi viendrait parachever l’album d’
Empyrium, comme si le sommet de la pyramide venait de trouver enfin sa base.
Un lien d’interdépendance, à la fois subtile et énigmatique, en forme de Yin/Yang peut désormais être perçu entre les deux. Un versant dark acoustique et mélancolique pour
Empyrium et un autre black brutal pour
Sun Of The Sleepless, avec pour dénominateur commun la poésie (Images and Words). Car dans l’une comme dans l’autre œuvre, le style frappe par toutes ces nuances qui transcendent les genres abordés. Le mélange prend forme pour donner naissance à quelque chose de grandiose, qui dépasse toutes nos espérances. Schwadorf invite à se projeter au-delà des genres pour s'attacher à l'Esprit qui inspire ces deux projets : la célébration de la Nature, sous l'angle de la nostalgie.
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