Phoenix

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18/20
Nom du groupe Enemy Inside (GER)
Nom de l'album Phoenix
Type Album
Date de parution 28 Septembre 2018
Style MusicalMetal Moderne
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1.
 Falling Away
 03:53
2.
 Bleeding Out
 04:36
3.
 Phoenix
 03:28
4.
 Lullaby
 03:57
5.
 Doorway to Salvation (ft. Georg Nauhauser)
 04:30
6.
 Angel's Suicide
 03:58
7.
 Death of Me
 03:35
8.
 Oblivion
 04:33
9.
 Halo
 04:12
10.
 Dark Skies
 04:42
11.
 Summer Son (Texas Cover)
 04:04

Bonus
12.
 Doorway to Salvation
 04:28
13.
 Fire (Japanese Edition)
 03:57

Durée totale : 53:53

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Enemy Inside (GER)


Chronique @ ericb4

19 Juillet 2020

Dès son premier souffle, la formation teutonne place la barre haut...

Loin des poncifs du metal mélodico-symphonique à chant féminin, il est des formations ayant précisément cherché à explorer des voies alternatives pour essaimer leurs riffs et faire entendre leur voix, à l'instar de ce jeune quintet allemand créé en 2017 à Aschaffenbourg par la chanteuse Nastassja Giulia et le lead guitariste Evangelos Koukoularis (dit ''Evan K''). Ce faisant, le combo teuton évolue dans un univers metal mélodique et moderne doublé d'une touche rock gothique, dont les influences de Lacuna Coil, Evanescence, We Are The Fallen, Delain, Angelical Tears et Amaranthe ne sauraient être éludées, l'empreinte personnelle en prime. Dans ce dessein, aux côtés de nos deux concepteurs et auteurs/compositeurs se sont prestement inscrits les talents de : David Hadarik, à la guitare rythmique ; Dominik Stotzem, à la basse, et Feli Keith, à la batterie. Encore peu popularisé hors de son espace germaniques natal, conscient des risques encourus de chercher coûte que coûte à précipiter les événements, la troupe n'a nullement tenté de brûler les étapes, loin s'en faut...

Ainsi, c'est pierre par pierre que le collectif d'outre-Rhin construit son projet, le temps pour lui de se produire, sur la scène metal locale exclusivement, mais aussi de peaufiner ses gammes et ses arpèges, fluidifier ses lignes mélodiques et enrichir sa technicité instrumentale. Ce dont témoigne son introductif et présent album studio dénommé « Phoenix », une galette généreuse de ses 50 minutes où se succèdent 12 pistes à la fois frondeuses, évanescentes et troublantes, signée chez Rock Of Angel Records. Aussi, effeuille-t-on un message musical au délicat jeu d'écriture, basé sur le thème des dualités intérieures auxquelles chacun pourrait s'identifier (entre le bien et la mal, la lumière et l'obscurité...), qu'il convient de dépasser pour surmonter ses vieux démons. Au Phoenix d'unifier justement ces sentiments antagonistes et cristalliser ainsi de nouveaux départs, de nouveaux horizons...

L'ingénierie du son, quant à elle, sans s'avérer aseptisée, n'a pas moins joui d'un soin particulier, offrant ainsi une optimale mise en relief de chacune des pistes de la rondelle. En effet, produit par Evan K (au Epsilon Studio, à Aschaffenbourg), mixé et mastérisé par un certain Henrik Udd, connu pour avoir oeuvré pour Delain, Firewind, Hammerfall, Powerwolf, entre autres, l'opus bénéficie d'un mixage parfaitement équilibré entre lignes de chant et instrumentation, de finitions passées au crible et surtout d'une belle profondeur de champ acoustique. Comme pour mettre les petits plats dans les grands, tout comme Angra, Arch Enemy, DGM, Elysion, Kamelot, Serenity, Temperance..., la troupe a requis la riche palette graphique de Gustavo Sazes. Aussi, tout d'ors vêtue et dotée du coup de crayon affiné de son auteur, la cover en est une première illustration. Mais entrons sans plus attendre dans la danse...

La formation teutonne interpelle, tout d'abord, par sa faculté à générer ces séries d'accords qui longtemps vous resteront gravées en mémoire après leur essaimage. Ce qu'attestent, tout d'abord, leurs passages les plus effervescents. Ainsi, au regard de son refrain catchy, mis en habits de lumière par les fluides et ''siréniennes'' impulsions de la déesse, et de ses grisantes variations rythmiques, c'est d'un battement de cils que le ''delainien'' et tubesque mid/up tempo « Phoenix » magnétisera le pavillon de l'aficionado de pop metal moderne. Dans cette mouvance, non sans rappeler Angelical Tears, « Angel's Suicide » se pose telle une entraînante et élégante offrande rock'n'metal mélodique aux riffs émoussés et aux enchaînements intra-piste ultra sécurisés. Délivrant un schéma d'harmoniques certes convenu, le pimpant effort ne s'avérera pas moins propice à un headbang subreptice et ininterrompu. Enfin, s'il s'est attaqué au délicat exercice des reprises, le combo ne s'est toutefois guère avéré malhabile. Ainsi, la version dispensée du hit « Summer Son » du groupe pop rock écossais Texas lui confère à la fois galvanisante pugnacité, fraîcheur et originalité, et ce, sans affecter ni sa substance mélodique ni sa structure rythmique originelle.

Quand la cadence se fait plus mesurée, là encore, nos compères trouvent sans mal les clés pour aspirer le tympan. Ce qu'illustrent « Falling Away » tout comme « Lullaby », orientalisants mid tempi aux riffs épais et à la rythmique effilée et d'une régularité métronomique, à la confluence de Lacuna Coil et Evanescence. Octroyant des couplets bien customisés relayés chacun d'un refrain immersif à souhait, mis en exergue par les ensorcelantes inflexions de la sirène, pourvus d'un bref mais vibrant solo de guitare, ces enivrants efforts jouent tous deux dans la catégorie des hits en puissance que l'on ne quittera qu'à regret. Et comment échapper aux vibes enchanteresses exhalant des entrailles de « Oblivion », aérien et frissonnant mid tempo au carrefour de Delain et Angelical Tears ? Un tourbillon de saveurs exquises cristallisé par une basse résolument ronronnante doublée d'une rythmique feutrée ainsi qu'une hypnotique sente mélodique se dévoilent alors, nous intimant de ne pas quitter prématurément le navire.

Dans cette énergie, moins directement orientés vers les charts, d'autres espaces d'expression ne trouveront pas moins un débouché auprès du chaland. Ainsi, doté d'indiennes sonorités, tout en évoluant sur des riffs roulants, le ''lacunacoilesque'' et félin « Bleeding Out » génère d'infiltrants arpèges d'accords tout en voguant sur une sente mélodique des plus enveloppantes. Dans cette lignée, on ne saurait éluder « Halo », orientalisant, mystérieux et pénétrant mid tempo à la lumière mordorée, pourvu de riffs roulants et d'un fin legato à la lead guitare. Quant à l'énigmatique et poignant « Death of Me », eu égard à son absorbant refrain, ses insoupçonnés changements de tonalité, et au gracile mais tonique filet de voix de la belle, il ne saurait davantage rester terré dans l'ombre bien longtemps.

Lorsque les tensions s'apaisent et que les lumières se font douces, nos compères se muent en de réels bourreaux des cœurs en bataille. Aussi, on ne mettra guère plus d'une poignée de secondes pour se voir gagné par l'émotion sous le joug de « Doorway to Salvation », ballade d'une sensibilité à fleur de peau et à la mélodicité toute de nuances cousue, disponible en deux versions, dont une mise à l'honneur par un duo mixte en voix claires bien habité et aisément fédérateur. Aussi, dans ce bain orchestral aux doux remous, les angéliques patines de la maîtresse de cérémonie et les caressantes volutes de Georg Nauhauser (Serenity) évoluent-elles à l'unisson. Ce faisant, cette tendre aubade aux airs d'un slow qui emballe fera plier l'échine à plus d'une âme rétive au moment même où elle gagnera le cœur de l'aficionado du genre intimiste. La petite larme au coin de l'oeil ne s'esquivera guère plus aisément à l'aune de « Dark Skies », ballade progressive et ''delainienne'' en l'âme, romantique jusqu'au bout des ongles et des plus enveloppantes.

En définitive, le quintet allemand nous livre une œuvre à la fois pulsionnelle, pimpante, efficace, fortement chargée en émotions, bénéficiant d'une production d'ensemble difficile à prendre en défaut, ne concédant ni l'ombre d'une baisse de régime ni une quelconque zone de remplissage. Ayant veillé à varier son offre sur les plans atmosphérique et rythmique, et diversifier, en les maîtrisant dores et déjà, ses exercices de style, le combo teuton octroie en prime des arrangements instrumentaux de bonne facture et des lignes de chant des plus magnétiques. En revanche, il s'agirait pour nos compères de songer à une mise à distance suffisante de leurs modèles identificatoires pour permettre à leur projet de gagner en épaisseur artistique. On aurait également souhaité voir l'une ou l'autre prise de risque inscrite à leur cahier des charges. Mais nos gladiateurs ont encore bien le temps de rectifier le tir pour venir guerroyer plus sereinement encore dans l'arène. Néanmoins, dès son premier souffle, la formation teutonne place la barre haut...

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