Phoenix est déjà le neuvième album studio des Suèdois de
Nocturnal Rites qui à leurs débuts discographiques en 1995, avec le timide
In a Time of Blood and Fire, nous proposaient alors, un
Power Speed
Metal d'obédience mélodique et inspiré par les groupes issus des années 80, à savoir
Helloween,
Manowar et Iron Maiden.
Depuis, le groupe fondé par Fredrik Mannberg (guitare, chant), et seul rescapé de la formation originale, réussira au fil des albums à faire évoluer son
Power Metal scandinave, en y incorporant des touches plus mélodieuses, dont quelques légères nappes de claviers en accompagnement et cela, à partir de son septième album, le brillant
Grand Illusion. Malgré tous ses efforts le groupe aura les plus grandes peines à toucher du doigt le succès et réussir à se faire une place confortable auprès des outsiders de sa génération et du genre dit
True Metal tels que
Gamma Ray,
Edguy et
Hammerfall.
Ainsi, le contenu de ce nouveau manifeste de
Nocturnal Rites, s'inscrira dans la pure continuité de
The 8th Sin (son prédécesseur paru en 2014), avec pas moins de 11 pistes de Heavy (
Power) mélodique à la sauce suédoise. Onze morceaux dignes d'intérêt interprétés par un Jonny Landqvist au registre haut perché et puissant plus que convaincant, le tout soutenu par des interventions de guitares acérées agrémentées de solos somme toute assez techniques de Per Nilsson (
Scar Symmetry,
Zierler) nouvelle recrue au sein du combo à la place du démissionnaire Nils Norberg en 2008 et de Chris Rörland (
Sabaton) venu jouer les guitaristes intérimaires durant l'année 2010.
C'est donc dès les premières notes de "A
Heart as Black as Coal" que débutent les hostilités. Ce premier morceau de Heavy
Power burné au refrain accrocheur, même s'il demeure classique, servira de fil conducteur à la plupart des titres de ce nouvel opus. En effet, ce n'est pas le très agressif "Before We
Waste Away", qui nous dira le contraire. Il sera à ranger aux côtés des titres les plus speed de la formation et nous évoquera à bien des égards le
Helloween de la fin des années 80, Per Nilsson alignant riffs et solos inspirés dans la plus grande tradition Heavy des années 90, la technique en plus.
Ainsi dans son ensemble
Phoenix présentera des titres souvent rapides et speed, comme l'atteste le rageur et direct "
Nothing Can Break Me" au refrain fédérateur et entêtant, mais aussi le jouissif et conclusif "Welcome to the
End" soutenu par une rythmique en béton armé, le tout complété d'interventions de guitares dévastatrices dont un solo diluvien et très inspiré de Per Nilsson parfaitement à l'aise sur tous les fronts. Parfois, le groupe s'aventurera même sur les terres ensoleillées de l'orient, avec le très symphonique et accrocheur "The
Poisonous Seed" doté d'une belle ligne mélodique, mais aussi d'un impressionnant solo lumineux et inspiré de notre génie de la six cordes.
N'omettons pas les quelques passages mélodieux
Hard 'N' Heavy, que sont le rampant "
Repent My Sins" et ses légères cordes, le studieux et rageur "What's Its Killing Me". Dans un registre un peu plus mesuré et en mid tempo, "
Flames" emmené par un chant mélodieux empli d'émotion, assez proche d'un Kelly
Sundown Carpenter (
Adagio,
Zierler) placera ce merveilleux titre au rang des plus belles et langoureuses pépites de l'opus.
Avant de conclure venons un instant sur la pochette et l'artwork de
Phoenix. Ils seront l'œuvre de l'artiste designer chilien Claudio Bergamin à qui l'on doit les magnifiques cover-art des albums des groupes
Circle II Circle,
Battle Beast et
Halford entre autres. Celle-ci plutôt réussie représente une cité en ruines ou règne le chaos et la désolation avec en son centre un ange (
Phoenix) à la forme humaine et tout à fait dans le thème et le genre des groupes
Power Mélodique qui sévissaient dans les années 90's,
Gamma Ray et
Edguy pour ne citer que les meilleurs.
Au final, cet album d'excellente qualité, procurera plusieurs bons moments de frisson, avec un sens certain pour l'écriture de textes tenant plutôt bien la route, interprétés avec une instrumentation sans faille, et cela sur tous les registres et tempos, y compris les plus lents, ce qui jusqu'ici n'était vraiment pas le point fort du groupe. Malheureusement et malgré tous ses atouts, cet album peinera à convaincre entièrement sur sa longueur, la cause sans doute à un manque d'homogénéité et de variété de ses 11 titres dont certains sont plus faciles voire convenus.
Malgré ces quelques erreurs,
Phoenix sera à ranger aux côtés des plus récentes productions du groupe,
8th Sin, en tête et comblera sans aucun doute, les fans les plus fidèles, mais aussi les amateurs du genre Heavy à tendance
Power Mélodique.
Et une progression par rapport aux pochettes, celle de "Tales of Mystery..." était particulièrement hideuse. J'ai failli ne pas l'acheter à sa sortie pensant que c'était un groupe parodique.
Excellent album en effet. Bref, je ne suis pas déçue. Merci pour ta chro, Frozenheart.
Tales of c'était quand même il y a 20 ans...et on a eu des pochettes nettement plus hideuses que celle-là...même déjà à l'époque...
Une seule écoute. Pas convaincu. Sentiment de déjà-vu (entendu pour le coup).
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