Nocturnal Rites est l'archétype même du groupe victime du nombre excessif de formations toujours plus nombreuses. En tout instant, en tout lieu, natifs, parfois même, de contrés aux velléités musicales, à priori, hautement improbables, aidé, notamment, par ces nouvelles technologies démocratisant considérablement une large diffusion d'un art musical sélectif, il n'est pas rare de découvrir, encore et encore, des musiciens talentueux et inspiré à même de sortir des œuvres rarement révolutionnaires mais au qualités au moins aussi appréciable que celles de ses proches voisins plus reconnus. Cette profusion aura permis de distinguer quelques groupes illustres. Néanmoins elle aura surtout considérablement obscurci la lisibilité d'une scène surchargée. Et ce qui aurait dû nous permettre de découvrir davantage de groupe, finalement, nous aveugle.
Mais ne nous égarons pas trop en des considérations contemporaines qui n'ont pas vraiment lieu d'être à l'écoute de ce
In a Time of Blood and Fire, premier véritable album de
Nocturnal Rites, sortis en cette, désormais, lointaine année 1995. Fondé en 1990 par Fredrik Mannberg aux chants et à la guitare, Tommy Eriksson à la batterie et Nils Eriksson à la basse, le groupe commence par s'affirmer dans l'expression d'un
Death Metal devenant de plus en plus mélodique au fil de leurs diverses productions (Demo 91 (The
Obscure)(1991), Promo 92 (1992) et Promo 93 (1993)) avant de définitivement opter pour un Heavy/
Power Metal inspiré par, notamment,
Helloween,
Manowar, ou encore, par exemple, Iron Maiden.
Outre ce bouleversement musical très particulier, la formation suédoise va aussi effectuer un changement de line-up crucial en recrutant, notamment, un nouveau chanteur en la personne d'Anders Zackrisson, un second guitariste, à savoir Mikael Söderström mais aussi un batteur, Ulf Andersson. Ainsi prêt, le groupe sort donc, en cette année 1995, ce
In a Time of Blood and Fire.
Et force est de constater que l'album possède suffisamment de qualités pour ne pas être tout à fait anecdotique. Influencé par ceux déjà évoqués,
Nocturnal Rites y dévoile quelques valeurs intéressantes et nous offre, de surcroît, certains morceaux vraiment très appréciables. Citons donc les bons Skyline
Flame, Dawnspell, Lay of
Ennui, malgré un refrain répétitif tombant dans une certaine facilité ennuyeuse, le superbe
Wind of
Death mais aussi, par exemple, Rest in Peace.
Il est à noter, aussi, que la production de ce manifeste, au regard du traitement sonore précis et puissant de rigueur actuellement, demeure équilibrée tout en étant perfectible.
Parlons aussi de la révélation de cet opus, Anders Zackrisson. Le chanteur, aux intonations parfois proches, selon votre humble serviteur, de celles de son compatriote
Joey Tempest, nous offre ici une interprétation convaincue et habitée et confère à ce disque un supplément d'âme attachant.
Bien évidemment, ce premier effort ne pourra pas, non plus, se départir de certains défauts inhérents à un premier pas forcément maladroit. En conséquence, malgré une maturité déjà prometteuse, la musicalité de certains passages, notamment en des refrains souvent naïfs, apparaît, parfois, comme trop simpliste. De plus les changements de rythmes sont encore bien trop souvent abrupts et cahoteux.
In a Time of Blood and Fire constitue donc un premier pas à la fois gauche mais aussi très encourageant.
Nocturnal Rites y démontre déjà quelques belles vertus susceptibles d'éveiller la curiosité de tout partisan de Heavy/
Power Metal inspiré, digne de ce nom.
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