Phenotype

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17/20
Nom du groupe Textures
Nom de l'album Phenotype
Type Album
Date de parution 05 Fevrier 2016
Labels Nuclear Blast
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album41

Tracklist

1. Oceans Collide 06:03
2. New Horizons 04:51
3. Shaping a Single Grain of Sand 04:20
4. Illuminate the Trail 07:15
5. Meander 01:38
6. Erosion 04:34
7. The Fourth Prime 07:06
8. Zman 03:20
9. Timeless 04:42
Total playing time 43:49

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Textures


Chronique @ Eternalis

16 Fevrier 2016

Textures donne la leçon à l'intégralité de la scène djent actuelle avec "Phenotype"

Il n'est pas toujours facile d'assumer un statut, surtout lorsque l'on se révèle être le fer de lance d'un genre nouveau et adulé de tout un public.
Depuis près de cinq ans que nous n'avions aucune nouvelle de Textures, suite à la tournée de "Dualism", certains voyaient déjà la fin des bataves. Les nombreux changements de line-up, les arrivées d'un nouveau vocaliste qui avait dû chanter les parties qu'on lui demandait, puis d'un claviériste et d'un second guitariste sur la tournée laissaient entrevoir un édifice branlant et ne respirant pas une indispensable sérénité pour le succès qui les attendait.

Pourtant, il faut le dire, Textures, depuis ses débuts, étaient portés aux nues par de nombreux médias . Passé chef de file du metal moderne puis du djent quand cette appellation a été créée, avec notamment le fabuleux "Drawing Circles" et "Silhouettes" deux ans plus tard, "Dualism" ne m'avait pas forcément plu. Arrivant en grande pompe dans l'écurie Nuclear Blast, le groupe réchauffait déjà ses idées et ne surprenait pas vraiment…
Mais Textures est de retour et c'est toujours quand on n'attend personne que le choc est bien plus rude. Le projet des hollandais est en effet ambitieux. Deux albums, qui sortiront à un an d'intervalle, le premier composé de neuf compositions annoncées comme « accrocheuses » par le groupe et un second disque centralisé autour d'un seul morceau de quarante-cinq minutes. Après Periphery, le genre souhaite vraiment montrer de quoi il est capable artistiquement. Le tout sera lié par un concept ayant attrait à la génétique, le premier s'intitulant "Phenotype" et le second "Genotype".

Passons à la musique et là, Textures fait des miracles. Plus inspiré que jamais, il retourne complètement l'auditeur et embarque l'auditeur dans une montagne russe d'émotions bien loin des clichés inhérents à ces groupes que l'on taxe tous de clones de Meshuggah. "New Horizons", premier extrait, impressionnait déjà en ce sens. Une introduction très mélodique au chant clair de Daniel de Jongh (ayant fait des progrès impressionnant sur sa dynamique vocale), un riff asymétrique absolument renversant ensuite, un lead mélodique d'une grande beauté et surtout un riff saccadé qui vient tout détruire sur son passage sans jamais fermer la porte à des schémas mélodiques n'étant jamais loin. Ce qui frappe, c'est surtout la puissance du contraste entre la brutalité dévastatrice des parties extrêmes et l'aspect planant des mélodies sans que cela choque, que ce soit trop lisse ou stéréotypé.
La production est immense de puissance, de limpidité et de lourdeur mais laisse beaucoup de place à la lumière, aux claviers et aux arrangements.

De l'ouverture très agressive de "Oceans Collide" (qui lance l'album sur un hurlement et une polyrythmie, histoire de mettre directement dans le bain) à l'immense "Illuminate the Trail", "Phenotype" est un album où l'inspiration déborde partout et en flux continu. Ce morceau de sept minutes est un véritable puits d'idées allant d'un metal moderne très technique à des parties syncopées et violentes en passant ensuite vers des paysages très aériens, où le chant clair y a principalement sa place, particulièrement sur le break où il se retrouve presque seul avec la basse et la batterie.
Parlons également de batterie, avec Stef Broks qui développe un jeu surprenant, beaucoup centré sur les toms et le dynamismes et loin des amateurs uniques de double pédale sans saveur. Il compose même, sur "Meander", un interlude à huit batteurs, fait intégralement de batteries et de percussions pour un moment troublant, expérimental et démontrant que Textures se permet tout sur cet album. Il y a également cet impressionnant "Shaping a Single Grain of Sand", radical et sans concession dans son riff, laissant renaître les origines les plus extrêmes du groupe sur les couplets et le blast final tout en y intégrant les plans aériens et quasi arabisants des refrains.

Et lorsque l'on pense avoir entendu les principales surprises de "Phenotype", Textures subjugue avec un sublime "Zman", second intermède au piano de trois minutes, fantastique de poésie et servant d'introduction à un "Timeless" plein d'espoirs et laissant entrouvert toutes les portes possibles pour ce fameux "Genotype" prévu pour l'année prochaine. Un "Timeless" où le chant clair est majoritaire, où les claviers se font amples et cajoleurs et les riffs ne servent que de supports à la structure du morceau. Puis il y a ce final, où les hurlements se mêlent à ces chœurs dans une symphonie mélancolique et automnale.

Alors oui, soyons clairs, Textures donne la leçon à l'intégralité de la scène djent actuelle avec "Phenotype", ne serait-ce que par son intelligence d'écriture, sa précision et ses multiples prises de risques. Écrire que Textures fait du djent serait en soi bien trop réducteur tant sa musique est ici riche, tout comme le terme « accrocheur » n'était qu'une ruse car la simplicité d'accès n'est pas forcément présent au premier abord tant les morceaux regorgent d'éléments et de plans difficiles à décrypter au début. Pas loin d'être l'album de référence de tout un genre ces dernières années, "Phenotype" ne nous laisse que deux idées en tête : avoir envie impatiemment de découvrir sa seconde partie et, faute de mieux, celle de réécouter celle que nous avons aujourd'hui entre les oreilles. Dommage que cela soit si court...

5 Commentaires

9 J'aime

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Ebrithil - 16 Fevrier 2016: Moi qui ne suis pas vraiment dans le djent (du tout, même, Meshuggah me pompe l'air comme peu de groupes), cet album m'a vraiment surpris. Les mélodies sont fines, le chant intelligemment effectué, il y a un vrai côté aérien et progressif, techniquement c'est bluffant...
Si c'est (aussi) ça le djent, j'achète!
Sylosismic - 16 Fevrier 2016: Putain ouaip cet album est excellent ! Beaucoup mieux que Dualism qui était plat et ennuyeux.
David_Bordg - 22 Fevrier 2016: hate de l ecouter, ainsi que le nouveau Votum.
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