C'est en 1969 à Londres (Royaume-Uni) que Phil Mogg, (chant), Pete Way (basse), Mike Bolton (guitare) et Andy Parker (batterie), fondent le groupe
UFO. Un an plus tard, les 4 musiciens sortent un premier album
UFO 1, puis l'année suivante un second, au titre évocateur de
Flying (One Hour Space Rock), des plus réussis, qui verse dans le Rock psychédélique (Space Rock). Malheureusement, l'année suivante (en janvier 1972 plus précisément) le guitariste Mike Bolton quitte le groupe.
Nos trois compères, pas découragés pour autant et désireux de faire évoluer leur musique vers des sonorités plus fortes, après un essai avec Larry Wallis (ex
Pink Fairies et futur Motorhead), puis Bernie Marsden (futur
Whitesnake) par le plus grand des hasards, alors en pleine tournée le quartet fait la rencontre du jeune Michael Schenker, alors guitariste du groupe allemand
Scorpions. Un guitariste super talentueux au jeu moderne et incisif que le groupe embauche aussitôt. Une fois son line-up stabilisé, le groupe à la notoriété montante, en 1973 se fait repérer par le jeune label
Chrysalis, avec qui il signera un contrat d'où ressortira en 1974, un premier album intitulé
Phenomenon qui sera écrit et composé par la paire Mogg/Schenker dans sa quasi-totalité.
Afin de donner un son plus puissant à sa musique (où les guitares sont reines), le groupe fera appel à
Leo Lyons le bassiste et producteur du groupe Rock Folk
Ten Years After, avec qui il enregistra deux autres excellents albums.
Phenomenon, c’est aussi cette étrange pochette colorée avec cette femme au regard inquiétant presque apeuré. Une énigmatique pochette exécutée par le célèbre collectif londonien Hipgnosis à qui l'on doit plusieurs pochettes de
UFO, mais aussi celle des albums "
Dirty Deeds Done Dirt Cheap" d'AC/DC, "Technical Ecstasy" de
Black Sabbath, "House of the Holy" et "
Presence" de
Led Zeppelin entre autres.
Au-delà de disposer d'un son plus puissant et des guitares plus mordantes que ses deux illustres prédécesseurs, ce troisième méfait studio présente 10 titres inspirés, dont plusieurs imparables et soigneusement exécutés, à commencer par les dynamiques "Doctor, Doctor" et "
Rock Bottom". Deux excellents titres taillés pour la scène, qui deviendront des grands classiques du groupe, et cela, jusqu'à la fin de sa tournée d'adieux en 2019.
Rock Bottom qui pour la petite histoire aura la particularité de voir Michael Schenker, se distinguer en improvisant de longs solos de guitare spatiale en situation
Live, pour le plus grand plaisir des fans du groupe.
Des guitares offensives et dynamiques que l'on retrouvera sur la courte et sautillante "Oh My" et son feu d'artifice de notes électrique, qui ouvre admirablement l'opus. Dans un registre plus mesuré et en mid-tempo nous remarquons le Blues Rock "Too Young to Know" ainsi que le chaloupé "Built for Comfort" constitué de guitare chantante et qui n'est autre qu'une reprise du bluesman Willie Dixon.
Concernant les chansons restantes de l'opus, le groupe nous présentera sa facette la plus calme, à commencer par la ballade aérienne "Crystal Light" aux délicates notes de guitares acoustiques, soutenue par un chant tout en retenue et langoureux de Phil Mogg qui dans cet exercice n'a pas son pareil pour toucher la corde sensible des amateurs de belles mélodies. Mais aussi et surtout "Space Child" et son chant qui monte en puissance, puis "Time On My
Hands" parées en leur centre, d'un lumineux solo de guitare électrique au feeling certain.
Des guitares gorgées de feeling signées Schenker que l'on retrouvera sur l'instrumental et dispensable "
Lipstick Traces", ainsi que sur le Space Rock et planant "Queen of the Deep" qui clôture de fort belle manière l'opus.
Phenomenon est donc un album charnière dans la carrière du vaisseau anglais, puisqu'il mettra en lumière sa nouvelle signature musicale qui se bonifiera au fil des ans, mais aussi cette guitare (Gibson
Flying V), à la fois tranchante et délicate si caractéristique du jeu de Michael Schenker son nouveau guitariste. Sans oublier un chant mieux maîtrisé de Phil Mogg, le tout soutenu par une section rythmique simple certes, mais diablement efficace.
Alors même s'il n’atteint pas encore le niveau de ses successeurs, ce troisième opus studio, marque un énorme pas en avant pour l'ovni britannique. Par ailleurs, on sent clairement qu'il est prêt à prendre son envol, et ne demande qu’à exploser afin de s’imposer comme l'un des futurs géants du genre
Hard Rock britannique.
Et il y parviendra, mais ceci est une autre histoire....
Jamais ecouté....c'est moche!
Merci pour la chro. Ufo commence à véritablement trouver sa voix avec ce disque et c'est un (presque) régal. Penses tu chroniquer les 2 premiers? Je les connais mal, désorienté que j'ai été par le côté space rock prononcé (qui n'est pas du tout ma came).
Wahou....reçu en vinyle...je suis émerveillé par cet opus.
Après 2 premiers albums timides, Ufo sort sa 1ere véritable galette de Hard Rock.
L'arrivéé du génial guitariste Michael Schenker n'y est pas étrangere.
"Doctor,doctor" et "Rock Bottom" sont des tubes en devenir.
A noter aussi la belle ballade "Time on my hands" ainsi que l'instrumental "Lipstick Traces"
17/20
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