Geist est un groupe allemand qui vient de paraître avec «
Patina », son premier album sans démo ni EP précédent sa sortie.
La sobriété de la pochette, les teintes utilisées pour le layout en faisaient soit un énième groupe de black à ranger à côté des poubelles, soit un truc bien et marquant.
C’est la seconde option qui semble être la bonne à l’écoute de l’introduction… mais nous savons tous que les introductions peuvent souvent être des rideaux cache-misère.
Et bien là non ! Après cette introduction qui mélange folk et ambiant, le vrai fond de l’album apparaît sous la forme d’un premier titre de black au son apparemment très true, pour un premier morceau de plus de 5 minutes trente.
Je dis "apparemment true" car au fil de l’album, ce qui apparaissait comme un album de true black se transforme en un disque de black très évolué, aux compositions variées et très intéressantes. Par exemple, le troisième titre, «
Thanatos Phobein », après une petite introduction faite de samples de passages de films, se déroule sur quelques temps sur un même riff, assez lent, sans batterie ni chant, juste des nappes ambiant/indus derrière pour couronner le tout, avant de finir sur des passages de musique de chambre à moitié cachée derrière des bruits indus qui rendent le tout assez fantomatique !
Et ce n’est qu’un titre. Après alternent des passages de black dépressif avec quelques touches de true, un gros son et une bonne production, et des apports venant de différentes musiques (même un peu électro pour le final de l’album, du heavy sur « Norn » ou du death sur « Jingizu »).
L’usage des samples est indispensable à l’album : sans eux, une bonne partie de l’ambiance glauque et oppressante disparaîtrait pour laisser place à quelque chose de somme toute assez classique.
Le son de guitare est assez comparable à un mur. Très imposant, il n’est cependant pas spécialement mis en avant par rapport au reste de l’instrumentation. Le chant est très bon, juste assez rauque et déchiré pour s’adapter parfaitement à la musique.
«
Patina » (le titre) fait apparaître des instruments classiques comme violons ou violoncelle, qui donne un petit aspect Lunar Aurorien au disque, ce qui est loin de me déplaire ! (je sais que
Lunar Aurora n’a jamais utilisé de violoncelle dans ses albums, mais c’est le rendu qui fait la ressemblance).
D’un tel mixe de cultures musicales, on peut dégager une chose immédiatement : c’est excellent ! Depuis le « Zyklus » de
Lunar Aurora (pour ne citer qu’eux), je n’avais pas entendu d’aussi bon disque de black, varié et inventif. Un coup de maître pour
Geist. Espérons que les prochains albums seront aussi bons que celui-ci !
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