Par le Sang du Christ (Opus Luciferi)

Liste des groupes Black Metal Blessed In Sin Par le Sang du Christ (Opus Luciferi)
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14/20
Nom du groupe Blessed In Sin
Nom de l'album Par le Sang du Christ (Opus Luciferi)
Type Album
Date de parution Mai 2001
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album30

Tracklist

1.
 Ave Regina Coelorum
 01:27
2.
 Veualiah
 06:30
3.
 Under the Rules of the Golden Calf
 08:22
4.
 Henochiel Chapitre Dernier, Révélations
 05:44
5.
 Par le Sang du Christ
 10:45
6.
 Mysteries
 02:38
7.
 To the Horned King and Great Mother
 06:11
8.
 Istar - Same - Sarrat
 08:36
9.
 Oraison Saturnienne
 10:28
10.
 Ode Obscure à la Dame Noire Part II
 05:29

Durée totale : 01:06:10

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Blessed In Sin


Chronique @ TasteofEternity

06 Fevrier 2021

Grandeur retrouvée des éclaireurs du Concilium

Telo Delenda Est

«Vile, bastion d’infortunes, poussière d’excréments, ô Toulon, cour des miracles, vierge un instant, martyre pour l’éternité. Mère éprouvée, capitulante suceuse du mal, tu as choisi la chute à l’abandon. Eclairée à la bougie, lavée par le sang de tes enfants sacrifiés, tu renaitras de tes cendres pour incarner la capitale du Concilium. Perle noire, aux reflets vermeils, témoin de Sa Grandeur et Toute Puissance. Ta survie passe par une nouvelle allégeance. Relève-toi Souillure, ton Maître te l’ordonne. Concilium regnat. »

1993, Toulon, une révolte couve depuis quelques temps dans les bas quartiers. Une bande de trompe-la-mort se laisse enivrer par un style de musique encore bien tapi dans l’ombre, à l’abri des regards indiscrets, et du music business. Parmi eux, deux frères répondent à l’appel. Après avoir erré quelques temps dans un groupe de death con-venu, Bloody Ritual, les futurs Black Christ et Over Lord Nasty Metatheos décidèrent de prendre les rênes de leur destin, en créant leur propre dragon. Depuis lors le noyau dur, et fratricide, n’a cessé d’enflammer le cœur de Blessed in Sin. Alors qu’ils connaissaient une montée en puissance jusqu’à Odes Obscures, le travail de sape des autorités, d’un pays en manque d’ennemis déclarés, allait porter l’estocade à un brillant avenir. Melancholia, premier album très contrasté en fit les frais. Exploit dans la tempête, il n’en demeure pas moins affaibli par le départ de la moitié du groupe. Mais de tels esprits tourmentés ne pouvaient en rester là.

Second souffle infernal, Par le Sang du Christ (Opus Luciferi) dévoile le feu secret à ses humbles serviteurs. Il requiert persévérance, détermination et esprit de sacrifice. Il dresse une série d’obstacles avec ses déclamations grandiloquentes, ses vagues de claviers baroques, ses voix trafiquées, ses intermèdes acoustiques, et ses silences, qui a de quoi faire fuir les plus fidèles apôtres de l’Art Noir, adeptes d’une pureté qui confine trop souvent au minimalisme sans âme. Ces filtres absents de Melancholia deviennent ici des arcanes.

Véritable Grimoire aux mille facettes, source de rituels d’invocation tournés vers l’outre-monde, cet opus se présente d’abord comme une ivresse d’incantations animant une partition, qui se construit au gré de formules aux airs de sortilèges. Cette architecture sonore emprunte ses fondations aux Dieux grecs, et à Rotting Christ en particulier, dont le Thy Mighty Contract, ne semble pas avoir laissé indifférent les anges de la Mort du Concilium. Elle fut enrichie d’influences heavy (NWOBHM) et thrash (allemand), à l’origine d’un univers aussi riche qu’original.

Le rôle des claviers est prépondérant. Leur articulation tranche, car ils ne font pas que s’intégrer à merveille sans jurer, ni verser dans une solennité outrancière. Ils portent l’ensemble avec maestria, rappelant les grandes heures d’Odes Obscures. Ils participent d’un équilibre qui aurait tendance à reléguer la guitare à l’âge de pierre, si Black Christ ne savait pas comment nous retourner le cerveau en deux accords. A l’inverse de la rugosité viscérale et guerrière de KN et SV, initiée par LF, BIS flamboie de mille et une nuances, qui seraient dans la Nature synonyme a minima d’interdiction d’accès, au mieux de danger de mort… Le mid tempo règne en maître ici afin de distiller des atmosphères troublantes qui ne se répètent jamais deux fois. Les architectes ont construit leur labyrinthe avec une intelligence redoutable afin de séduire et prendre au piège de jeunes âmes en quête d’un retour à la Source. Elle seront dupées et souillées, mais leur sacrifice ne sera pas inutile et servira au Grand Œuvre.

Cette œuvre tire une grande partie de sa force du talent déclamatoire de O.L.N.M. en fusion avec la qualité de composition de Black Christ. Démonstration s’il en était besoin de la dévotion de cette fratrie. La multitude de voix, d’intonations, d’anathèmes en malédictions, auréolent une œuvre à la noirceur palpable. Les variations opérées empêchent de relâcher l’attention du profane qui ne comprend que rarement les choix parfois extravagants effectués, qui finissent par donner toute sa puissance, son identité et son sens à une œuvre qui tisse des liens étroits avec le théâtre. Pris entre le feu des vagues de claviers, et celui des variations vocales, cet album baigne dans une vision occulte baroque et exaltante, qui n’est pas sans rappeler certains précurseurs italiens (Mortuary Drape, Necromass, Opera IX, Cultus Sanguine…).

Par le Sang du Christ (Opus Luciferi) ne se consomme pas comme les autres albums de son genre. A chaque écoute il dévoile un peu plus de son éclat, vous retourne encore et encore, et finit par vous consumer à petit feu. Le prix à payer pour accéder à une réalisation qui nous échappe ici-bas. Chaque titre représente un chapitre qui ouvre le potentiel de l’apprenti, une fois affranchie des règles d’un environnement mortifère et liberticide, qui n’a de cesse de vous spolier force, volonté d’auto-détermination et capacité de choisir en pleine conscience. Déchirez le voile d’une réalité préconstruite pour vous conduire à la réalisation. Il n’y aura point de salut ni de pardon pour ceux qui oseront car ils n’en auront plus besoin.

Telo Delenda Est

3 Commentaires

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samolice - 06 Fevrier 2021:

Merci pour la chro! Inconnu BIS pour moi, évidemment.

J'ai lu les paroles, plutôt intriguantes, et si j'ai bien pigé, ça chante en francais, anglais ... et latin. Sacré boulot.

La description musicale que tu proposes dans ton texte me donne envie d'en entendre quelques titres. A condition que ces suppots de Satan se trouvent sur YT :-)

Ghul - 08 Fevrier 2021:

Très bonne chronique sur un très bon groupe, un groupe captivant !

Ce genre de chroniques, c'est le genre de chronique qui me fait continuer d'aimer lire les écrits de tel ou tel chroniqueur. Partir dans des métaphores, surtout avec des sujets ésotériques, c'est risqué. Mais ici, ça marche très bien, en tout cas sur moi. Je ne sais pas si tu comptes chroniquer Eritis Sicut Dii dont je suis encore plus fan, de la même manière, mais ce serait assez classe.

En tout cas, merci.

adrien86fr - 10 Fevrier 2021:

Un jour, ce monde verra s'accomplir la prophétie d'Henochiel : les dépouilles de Christ et de Marie seront jetées en pâture aux vautours et aux porcs. 

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Commentaire @ Peter.K

12 Mai 2006
Blessed in Sin... un groupe de Toulonnais connu pour être de vilains petits souillons..
Bon, à part souiller des cimetières, ils font des albums aussi, alors voyons ça !
Première chose, l'intro, ma foi magnifique!! L'orgue est super ainsi que la voix ,c'est du latin d'ailleurs je crois..
Ensuite, piste 2 c'est là que ça se gâte.. "Veualiah", hum, je n'aime pas la voix du chanteur (on dirait qu'il chante en français ?) .. les riffs sont assez sympathiques, mais c'est bien le problème, c'est sympathique, mais on s'ennuie!!!! Le morceau dure 6mn 30 alors que personne n'aurait été déçu s'il n'en avait duré que 2...
Hop, suivant "Under the Rules of the Golden Calf", argh, encore des voix bizarres... Ah, le batteur semble plus présent, les riffs sont toujours sympathiques, le morceau est meilleur que le précédent, avec un bon clavier, mais je n'aime pas trop l'atmosphère, avec cette espèce de voix de troll vraiment moche! Ah, pas mal du tout l'outro au clavier, même si ces 8min auraient pu en durer 4... Cela s'améliore !

"Henochiel Chapitre Dernier, Révélations " est par contre assez sympathique, morceau parlé en voix claire (pas facile de comprendre tout ce que dit le monsieur...) avec un très bon clavier, mais encore une fois, le point faible c'est la trop longue durée... à force, on finit toujours par s'ennuyer.
"Par Le Sang Du Christ ", celle-là je l'aime assez, j'aime bien les riffs et j'apprécie le chant, une des meilleurs pistes de l'album! 10 mn 46, encore une fois c'est long, mais cette fois d'accord!
Hop, suivant "Mysteries" avec ses 2min 11!! Allélujah!! C'est le cas de le dire sur un tel album... Bon petit morceau musical quoi, j'ai l'impression que l'influence de Mister Varg est passée par là , mais le maître n'est tout de même pas égalé.
"To the Horned King and Great Mother ", septième piste.. qui commence très bien, les riffs arrivent, puis la voix du baragouineur, encore une fois les instrumentistes peuvent être bien appréciés! Pas mal ce morceau!
"Istar - Same - Sarrat ", alors... Toujours les riffs sympatoches, avec un bon clavier derrière, ce groupe a tout de même un certain talent de composition, cela devient plus entraînant par la suite, mais toujours pas suffisamment, dommage. Bon clavier en tout cas! Encore un morceau bon, même si des fois les voix gâchent tout!
"Oraison Saturnienne", ah que voilà un bon titre ! Une atmosphère assez planante au début, remplacée par les riffs, puis arrive la voix, les musiciens assurent bien cette fois encore ! Morceau assez long, avec 10 mn28, mais assez varié et passant de bonnes nappes de claviers à de bon riffs, bref, une des meilleurs piste du CD.

Et voila le dernier morceau, "Ode Obscure à La Dame Noire Part II", clavier et voix claire plaintive, avec la batterie en fond, pas mal... Le morceau se clôt avec un bon piano.
Voilà, l'album est fini... Bon il est clair que ce n'est pas le meilleur disque de Black du monde (trèèèèès long !), mais il a tout de même de bons côtés. Son principal défaut est qu'il plonge assez vite dans la lassitude, ce pourquoi je vous conseille de faire autre chose en même temps s'il vous est donné de l'écouter...

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SilentSoul - 05 Décembre 2020:

Aïe, aïe, aïe... Qu'il est difficile, mais ô combien nécessaire, de dépasser le stade primaire du "jaime/j'aime pas" pour s'attaquer à cette oeuvre, à l'hermétisme flamboyant. Avant toute chose, Par le sang du christ (Opus Luciferi) n'a pas vocation à se dévoiler aussi facilement, qu'un vieux pervers libidineux nu sous son imper dans un parc d'enfants à 16h un samedi après-midi.

A travers votre analyse dont la finesse n'a d'égale que la profondeur, j'ai senti poindre une forme d'impatience juvénile, et des difficultés à digérer la performance vocale, quelques citations afin de bien resituer : "hum je n'aime pas la voix du chanteur", " c'est bien sympathique, mais mais mais on s'ennuie !!!!" (je ne savais pas qu'on pouvait bégayer avec son clavier, passons), " Hop suivant", " l'espèce de voix de troll est moche ! ", " mais encore une fois, le point faible c'est la trop longue durée... à force on finit par s'ennuyer.", "10 mn 46, encore une fois c'est long ! ", " lol ", "la voix du baragouineur", "Encore un bon morceau, même si des fois les voix gâchent tout !", " voix complaignante", " très long cet album", " Son principal défaut est qu'il plonge assez vite dans la lassitude, ce pourquoi je vous conseille de faire autre chose en même temps si il vous est donner de l'écouter."

En résumé, cet album est long et le chant n'est pas à votre goût, cela me semble un peu mince pour une chronique, même si j'en ai déjà lues de plus indigentes. J'ajouterai que votre discours émaillé d'expressions de sms, et les 14 répétitions du mot "bon" ne permettent pas vraiment de retranscrire à la perfection toute la palette émotionnelle qui fluctue au gré des constructions musicales et méandres textuels, qui nourrissent cette oeuvre depuis ses fondations jusqu'a son sommet.

Comme je l'ai explicité un peu plus haut, Par le sang du christ (Opus Luciferi) brille par son hermétisme, et n'a pas à rentrer dans la lumière de la Société du Spectacle dont se repaît la comédie humaine jour après jour. On ne "s'envoie" pas cet album à la suite d'un autre pour passer un "bon" moment ; on le subit, car il nous met à genoux, la dimension rituelle supure par tous les pores de cette oeuvre qui trône tel un Sphynx au milieu des autres immondices déversés par les milliers connards qui avec leur pc et internet se sont improvisés black metalleux. Et des grappes de connards de cet acabit, qui se sont incrustés via la toile, il y en a eu tant et tant, qu'à force de pulluler au milieu des monstres sacrés, ils ont quasiment réussi à les noyer.

Le problème, c'est que la contamination a pris une telle ampleur qu'elle est apparue côté auditeur et chroniqueur. De sorte qu'on se retrouve avec ce genre de torchon en lieu et place d'un vide. Car la meilleur façon d'honorer ce genre d'oeuvre quand on n'est pas préparé à l'accueillir et à la vénérer, c'est de passer son chemin, et de faire silence.

Peter.K - 05 Décembre 2020:

Salut à toi SilentSoul,

Merci pour ce retour, j'avoue que mes écrits sur SoM ne datent pas d'hier et que j'ai du mal à les assumer aujurd'hui, ne serait-ce que sur la forme (language sms, le mode kikoo lol, même si le bégaiement du clavier ne me dérange pas et semble être contagieux ;) ), bien que je n'ai jamas pris le temps de les reprendre, honte sur moi. Je pensais par contre qu'il ne s'agissait que d'un simple commentaire et non une chronique.

Concernant cet album, mon avis a bien évolué et il bénéficie de beaucoup de profondeurs que je n'avais pas appréciées auparavant, je le reconnais, à l'instar d'ailleurs de l'album " Mélancholia"

Merci de cette analyse,

Bien à toi

 

 

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