Le groupe
Royal Hunt, actif depuis 1989 et fort de quatre albums d'excellente facture, dont un "
Paradox" paru en 1997 remportant le succès qu'ont lui connaît, aura malheureusement le regret de voir son chanteur historique
DC Cooper quitter le navire en 1998 pour différentes raisons, notamment pour pouvoir voler de ses propres ailes en solo. Aussi, suite au départ de
DC Cooper, André Andersen, claviériste et mentor du groupe, embauchera le chanteur
John West, réputé pour son travail sur les albums des
Power Progueux du groupe
Artension. Il ressortira de cette collaboration un premier album assez intéressant, "
Fear", suivi de trois albums redoutables d'efficacité, dont "
Paper Blood", plus mature et aventureux que ses prédécesseurs, voire plus speed. Le doit-on au retour de son batteur historique Kenneth Olsen ou alors à l'arrivée du nouveau guitariste Marcus Jidell au jeu plus mordant et agressif, celui-ci étant mis un peu plus en avant ? Certains trouveront les claviers encore trop présents, mais n'est-ce pas précisément la marque de fabrique du groupe ? Rien de plus normal puisque que
Royal Hunt se trouve être le bébé d'André Andersen.
Observons, tout d'abord, l'artwork de la pochette de "
Paper Blood". Cette fois-ci,
Royal Hunt abandonnera les couleurs froides, comme les tons bleus et blancs, leur préférant les tonalités orange et rouge feu, donnant un rendu plus agressif, faisant apparaître une silhouette de femme mutante dans une machinerie. De ce graphisme soigné, il se dégage alors une impression de puissance magmatique et flamboyante. Pour la production, c'est André Andersen lui-même que l'on retrouvera derrière les consoles, pour un résultat plus homogène au mixage, où tous les instruments s'accordent parfaitement. Et cela, pour un rendu plus efficace et résolument moderne. Enfin, précisons que, par le passé, Andersen privilégiait plutôt les claviers aux guitares qui avaient tendance à noyer un peu l'ensemble. Ce qui est bien moins le cas ici.
L'album débute sur une longue intro aux orchestrations pompeuses, pour démarrer sur le titre "Break Your chains", au tempo très rapide et où des guitares mordantes et des claviers endiablés se disputent la part du lion. D'autres titres aussi chiadés parsèment cet opus dont "
Never Give up", à l'incroyable refrain, accrocheur s'il en est, et aux
Interventions de shred guitares, de claviers au jeu typique du style d'André Andersen. Sans oublier l'éponyme de l'album, qui s'avère être dans la même veine que les deux titres cités ci-dessus, aux parties vocales alternant tour à tour agressivité et beaux passages mélodiques.
Poursuivons notre périple avec les titres probablement les plus innovants et immersifs de l'opus, dont "
Seven Days" en tête, avec ses parties vocales éblouissantes, accompagnées de chœurs grandioses, donnant ainsi de la puissance et du relief à l'ensemble. Bien sûr, d'autres découvertes nous attendent, telles que "
Kiss of
Faith", avec son ambiance piano et sa guitare acoustique inspirée, où puissance et mélodie s'accordent parfaitement. Ecoutez donc ce solo de guitare central ou bien même ce final de voix en chœurs pour vous en convaincre! C'est d'ailleurs l'un de mes morceaux préférés parce qu'étant l'un des plus créatifs, à mon sens. Sans oublier l'excellent "
Never Give Up", où y sont ajoutés à ces deux titres de superbes refrains, menés de main de maître par
John West, très à l'aise dans ce domaine, et qui ne vous sortent plus jamais de la tête.
Par ailleurs, nous avons droit également à trois instrumentaux dont "Memory Lane", avec son solo de guitare et au clavier néoclassique en son centre absolument jouissif. N'omettons pas non plus le frénétique, rapide comme l'éclair, "SK 983", et ses claviers omniprésents qui ne vous quittent plus. Enfin, le troisième n'est autre que "Twice Around the World" avec ses superbes soli de guitare couplés aux claviers, celui-ci clôturant admirablement l'album.
Le groupe n'a pas non plus oublié de nous livrer une ambiance tamisée, dans un cadre instrumental agréablement feutré, favorable à la décontraction des sens. Aussi, on ne saurait manquer ce rare moment intime, à l'image de la
Power ballade "Season's Change". Tout bonnement magnifique, pour ne pas dire magnétique, avec ses parties vocales où émotion rime avec passion.
Au final,
Royal Hunt nous revient avec un album plus rentre-dedans et abouti, avec des guitares plus présentes et habitées que jamais.
Je conseillerai cet album, avant tout, aux passionnés de jeux de claviers, de mélodies aux notes bien ajustées, de parties vocales aux influences Progressives et FM, nous rappelant le groupe américain
Kansas. Ajoutez à cela des titres rapides aux touches Heavy d'excellente facture, et vous détenez le plus abouti, pour ne pas dire, le meilleur album de l'ère
John West.
Malheureusement,
John West quittera le groupe en 2007, après une tournée. S'ensuivra un album
Live. Ce talentueux interprète sera remplacé par un autre chanteur qui n'est autre que l'illustre
Mark Boals, au pedigree long comme le bras. Mais cela est une autre histoire...
Apparemment, le groupe a bien diversifié son offre instrumentale et reste au top concernant la ligne de chant. Avec un brillant 18/20, on ira forcément s'y intéresser de plus près et rapidement...
Je rajouterais aussi que cet album est destiné avant tout aux passionnés de claviers de style shredding.
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